Tant d’espace

Tant d'espace

Résumé

Kamel et Lætitia se sont aimés. Passionnément.
Leur séparation fut brutale. Trop brutale ?
Le hasard les fait se rencontrer ce soir. Un soir froid de janvier.
La première fois depuis onze ans.
Ils ont décidé d’aller boire un verre ensemble.
Dans un bar un peu glauque, un peu désert du boulevard Clichy.
Que se dire après tout ce temps ? Comment éviter cette gêne qui semble les paralyser ?
Comment en à peine une petite heure combler même partiellement cet espace entre eux ?
Tant d’espace…

Présentation par l’auteur

Tant d’espace est un jeu pour deux joueurs. Un homme et une femme. Il met en scène pour une heure environ la rencontre entre deux anciens amants qui se sont profondément aimés et qui se sont perdus. Une rencontre par hasard.
Tant d’espace est un jeu dont le thème est la nostalgie, la remontée de souvenirs, la
difficulté de se parler de façon naturelle après des années de silence et de « si la vie avait tourné autrement que ce serait-il passé ? »
Tant d’espace est un jeu où les joueurs auront la grande liberté de s’inventer des souvenirs communs, des histoires passés, des anecdotes.
Tant d’espace est un jeu qui se veut beau. Comme peut l’être une histoire triste pleine de beaux sentiments.
Tant d’espace n’est pas un jeu hollywoodien. Kamel et Lætitia ne combleront cet espace en une heure. Ils ne plaqueront pas tout pour partir immédiatement vivre un amour renaissant. Ils vivent une complète parenthèse dans leur existence et à la fin du jeu ils reprendront leurs vies. Au mieux s’échangeront-ils leurs numéros de téléphone.
Tant d’espace n’est pas un jeu dont le but est de pleurer et de se mettre dans tous ses états pour se prouver qu’on a vécu un moment fort. C’est un jeu intimiste sur la difficulté de se parler, de communiquer et sur la pudeur des sentiments.
Tant d’espace n’est sans doute pas un jeu pour une personne déprimée ou un couple en pleine crise.

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19 réflexions sur « Tant d’espace »

  1. Un jeu très simple et très beau, qui prolonge pour moi le travail de l’auteur, après Shadow Island, en continuant de s’éloigner des standards du GN pour parler de choses plus intimes que ce qu’on a l’habitude de voir.

    Un jeu facile à jouer, pourvu que les deux joueurs essayent de produire quelque chose de sensible pour eux mêmes et ne cherche pas à faire le spectacle. Il s’agit véritablement d’un jeu romanesque, au sens où les deux personnages vont échanger sur leur passé pour mieux comprendre ce qui les a éloignés à l’époque.

    J’ai aimé le réalisme de la situation, qui m’a rappelé des souvenirs et rempli de nostalgie. Il y a effectivement tant d’espace entre eux qu’on ne saurait le combler. La table du café parisien qui les sépare en a vu d’autres comme eux et en verra d’autres. Il y a quelque chose de terriblement vrai et d’impérissable dans cette relation que je pense qu’elle pourra parler à tous ceux qui ont été amoureux un jour.

  2. Un jeu simple et touchant, où ce qui est tu est aussi, sinon plus important que ce qui est dit. J’en suis ressortie avec le ventre légèrement serré par la nostalgie et l’amertume.

  3. Kamel et Laetitia sont des compagnons de route maintenant. Il est fréquent à la fin d’un GN de sentir un attachement envers le personnage qu’on a joué. Là, c’est différent. Kamel et Laetitia existent, ont existé, existeront.
    À la fin du jeu, une force vitale, la nécessité absolue de ne pas foirer sa vie. Ce n’est pas qu’une histoire d’amour.
    Il faut avoir aimé très fort pour écrire et jouer Tant d’espace. J’ai eu besoin d’être avec Vincent, mon partenaire, pour démonter le « petit vélo » après coup… Merci Beus.

  4. Un jeu court, simple et efficace. Émouvant. Qui prouve qu’on peut faire du GN à 2 aussi bien qu’à 20 ou 200.
    Je recommande de le jouer dans un café : inoffensif, mais tellement immersif.
    Petite mention aussi pour les ateliers, courts mais ciblés.

  5. Enfin un jeu qui propose avec simplicité et efficacité une situation réaliste mais terriblement touchante.
    Tant d’Espace prouve qu’il n’est pas besoin de 50 joueurs et d’une débauche d’effets (de scénario, de mise en scène…) pour vivre des émotions vraies et profondes.
    Le jeu dans un vrai café apporte beaucoup, en toute sécurité.

    « Peut-être que ça aurait pu marcher. Mais on saura jamais. »

  6. Très beau jeu, court, efficace et attachant.
    Efficace surtout, car c’est un vrai plaisir de pouvoir réaliser en deux heures (préparatifs et débrief compris) le très grand moment de jeu, la « belle scène », qu’on recherche souvent pendant toute une soirée ou plusieurs jours sur des formats de jeu plus vaste, souvent sans réussir à la trouver ou à la jouer aussi pleinement.

    Mon seul bémol avant le jeu était le fait de jouer en public dans un café, tant les notions de GN et de public sont pour moi antinomiques.
    Et au final, la gène et le malaise que ça peut éventuellement occasionner n’est pas un obstacle mais un avantage, car cela nourrit la gène et le malaise des personnages qui ne savent plus bien comment se parler après tant de temps.

    Un grand bravo à Beus, je compte bien le faire jouer à mon tour.

  7. Encore une fois l’ami Beus réussit le tour de force de faire se rencontrer le gn nordique avec le gn « à la française ».
    Un décor épuré, un format très court, quelques ateliers pertinents, de vrais personnages avec de vraies fiches, des relations fortes…et surtout un jeu cruel !
    Tant d’espace est un jeu cruel parce qu’il y est question du temps…
    Tout d’abord du temps qui s’écoule entre deux personnes. Que reste-il entre deux individus après dix années de vie loin l’un de l’autre ?
    Tant d’espace est cruel parce qu’il parle aussi du temps…en gn. Du temps qui nous pousse à être souvent pressé. Pressé par les intrigues, par les événements, par cette soif de vivre le maximum de choses intenses, de « vivre vite » comme diraient certains…
    Tant d’espaces est cruel parcequ’il est fatigant. Un jeu ramassé sur si peu de temps vous pousse à tout donner, à ne pas aller à l’économie, à ne pas repousser à plus tard. Vous êtes plus que jamais et fatalement dans l’instant présent.
    Cruel parce qu’il vous piège pendant une heure. La fin est quasi connue, quasi transparente, délicieusement inéluctable…
    Cruel parce qu’une heure c’est peu pour pour s’accorder, se retrouver, que ce soit entre les personnages ou entre les joueurs…
    Cruel car pendant tout ce temps une question légitime vous obsède. Qu’est ce que je vais bien pouvoir dire à l’autre ?
    Et pourtant…
    Tant d’espace nous pousse à prendre notre temps. Il se focalise sur un seul moment.
    Une heure, c’est à la fois court et long quand il semble qu’on n’ait pu rien à se dire.
    Et c’est justement là que tant d’espace est beau. Nul besoin de parler tout le temps, les silences occupent ces espaces vides, nourrissent cette rencontre, parlent pour (et parfois contre) vous.
    Et quand le tôlier vient vous dire qu’il ferme la boutique, vous ne voulez surtout pas partir. Vous essayez d’étirer ce temps à l’infini.
    Oui tant d’espace est cruel… Kamel et Laetitia resteraient bien dans ce moment pour l’éternité mais , après tout, la vie n’etait-elle pas cruelle de temps en temps ?

  8. J’ai beaucoup aimé ce jeu. C’était un moment parfois très tendre et parfois très frustrant.
    On était au fond d’un bar, éclairés à la bougie, l’ambiance était idéale. Et voir tous ces vrais autres couples et autres gens normaux autour fonctionnait parfaitement pour l’immersion.
    On a passé 1h40 de jeu (un peu plus que prévu), on avait trouvé notre rythme, c’était bien.
    Je pense que le Casting compte beaucoup, ma Lætitia était parfaite 🙂
    Merci !

  9. Osez Tant d’espace ! Je me suis régalé à le jouer.
    Et si vous pouvez, jouez-le dans un café. Vous ne dérangerez personne – le jeu n’est pas un drame plein de fureur qui fera tourner les têtes – et l’environnement sera un très bon apport au sentiment d’immersion. Nous avons pu bâtir une très belle fin à notre session grâce à un petit évènement fortuit qui n’aurait pu avoir lieu dans un appartement.
    Merci et bravo à l’auteur !

  10. Une belle claque, sèche comme un format court, violente comme un jeu de 4 jours.
    J’etais curieux de ce que pourrait rendre ce jeu, il faut bien dire que je n’ai pas été déçu. Les ateliers sont une « mise en bouche » intéressante et nécessaire, ne les zappez pas même si vous n’êtes pas habitués au procédé (ici, ils se font en 10-15 minutes et préparent bien l’ambiance).
    Attendez vous à passer 1 heure le regard au fond de votre verre ou partout ailleurs, pour éviter le regard de votre Kamel/Laetitia. Attendez vous à être remué(e). Attendez vous à être amoureux/amoureuse… de Beus, dès la fin du jeu.

    Merci monsieur !

  11. Tant d’espace est un beau plaisir de jeu, une scène, un moment hors du temps mais aussi hors des canons du GN. Le jeu dans un lieu public facilite une immersion quasi-immédiate. J’avais un joli trac avant le jeu tant le fait de jouer en tête à tête peut être parfois paralysant, surtout dans ce format atypique. Mais une fois jeté dans le bain, on oublie assez vite le reste pour vivre cette parenthèse.

    Pas de drame, pas de scène hollywoodienne, pas de climax émotionnel, juste une tranche de vie, avec ce qu’elle a de vrai, de belle et de frustrante.

    Merci à Beus pour cette jolie histoire et ce format original, très intéressant à jouer 🙂

    Et merci à ma Laetitia, ce fut un régal que d’être ton Kamel 😉

  12. Ce matin, je passe devant le café où hier Laetitia a retrouvé Kamel. Pour la deuxième fois, dans ce café, d’ailleurs, une Laetitia a retrouvé un Kamel.

    Je jette un œil dans la vitrine. Une femme est assise à leur table, elle travaille sur un ordinateur.
    Peut-être qu’elle envoie un message à quelqu’un qu’elle aime, qu’elle postule pour le job de sa vie, ou qu’elle remplit sa déclaration d’impôts.

    C’est l’asile qu’offrent les quelques centimètres carrés de bois de cette table. Un îlot pour nos peines, nos envies, nos conversations triviales et nos fatigues quotidiennes. Un port où s’amarrer une heure, ni tout à fait chez soi, ni tout à fait dehors.

    Hier, nous y avons cherché nos mots. Certains furent tendus, d’autres nostalgiques. Nous avons scruté avec attention le fond de nos verres, et échangé quelques rires.

    Et surtout, nous avons vécu une belle tranche de vie. Avec ses hésitations, ses banalités, ses lapsus et ses aveux…

    Dans ce café, qui est si proche de chez moi, et qui a une si jolie terrasse, j’ai des souvenirs à moi. Pas plus loin qu’à la table d’à côté, j’ai déjeuné un jour d’été avec une autre Laetitia. J’y ai retrouvé des amis ou savouré un café en solitaire avec un livre passionnant. J’ai créé des îles à plusieurs de ces tables. Et celle d’hier s’ajoute à l’archipel, avec une tendresse toute particulière pour ce joli moment.

    Tant d’espace est un jeu qui s’appuie sur des sentiments et sur un vécu que chaque joueur peut facilement intégrer: ils ont pu, ils auraient pu être les siens. Le contexte est familier, et c’est tant mieux. C’est un jeu tout en finesse, tout en retenue, qui m’accompagnera longtemps. Il m’a pourtant occasionné un trac comme rarement en GN (peut-être parce qu’il n’y a qu’un seul interlocuteur, pas de faux semblants, pas d’échappatoires?).

    Merci à mon Kamel d’avoir pris le temps de poser ces quelques instants entre nous. Il a été d’une sincérité et d’une délicatesse précieuses.

    Merci à Beus pour l’écriture et à Joaquim et Bruno pour l’exploit de la tri-organisation.

  13. Il y a une vraie mélancolie dans ce jeu, une magnifique mélancolie, Alors on commence un peu angoissé à l’idée de la laisser nous attraper et puis finalement on se laisse faire, on embrasse cette nostalgie.

    Un bar vivant mais pas trop rempli, surtout des habitués au comptoir et puis un couple un peu embarrassé, nous.

    Des silences il y en a eu, et je pense que la musique du bar a été un parfait accompagnement pour les souligner. Pour nous permettre de nous regarder et de contempler le passé.

    C’est un jeu magnifique, ma Laetitia était évidemment parfaite et je la remercie de m’avoir un jour proposé de venir jouer son Kamel.

    Merci à Beus pour avoir relevé ce pari.

  14. C’est étrange le grand écart entre le titre (Tant d’espace) et la réalité du vécu en jeu.

    Je me suis senti coincé dans ma grande carcasse avec du mal à parler et a improviser alors qu’en général, je trouve toujours de quoi rebondir dans ma tête encombrée.

    Ma compréhension de Kamel était un mélange d’orgueil, l’envie de plaire à Laetitia et au fur et mesure du verre/diner, j’ai réalisé que j’avais sérieusement merdé. (oui, Kamel = JE, bougredane et bougredandouille ne font qu’un ^^)

    La jalousie envers ce Max, la peine de voir Laetitia pas très heureuse. Si seulement j’avais eu en face de moi une Laetitia un peu chiante et pénible, cela aurait plus simple. Mais non, elle était touchante, désemparée d’apprendre ce que je ne lui avais pas dit 11 ans plus tôt (la honte de présenter mes parents). Sa fragilité m’a tabassé à son insu. La culpabilité m’a rongé. Aucun « bonhomme » normalement constitué mentalement et moralement n’aime faire souffrir…

    Après la séance, j’ai rejoins un gros groupe de roliste dans un bar mais j’ai fait bonjour, au revoir : aucune envie de boire, de plaisanter avec des fantômes. J’ai été Kamel pendant 90 min, il m’en fallait bien autant pour lui dire au revoir.

    Un grand merci à mon orga Jean-Luc de m’avoir fait confiance pour ce rôle et de m’avoir associé à une Laetitia absolument épatante.

    Un des bons aspects du jeu est d’avoir appris à « jouer » le silence. C’est encore un pallier au dessus de se taire et d’écouter, pas si fréquent chez les rôlistes.

    A titre perso, je vais garder l’histoire de Kamel et Laetitia dans un coin comme un avertissement.
    Et je vais aussi leur dédié ceci : https://www.youtube.com/watch?v=HCQlKS8UbS8

  15. Tant d’espace a été un beau jeu le temps d’une après-midi, d’une discussion dans un bar, où Kamel et Laetitia se sont croisés le temps d’une boisson. Je ne pensais pas qu’un jeu si simple serait aussi bien équilibré et surprenant. Ce fut une belle réussite et un beau souvenir. Merci à ma Laetitia qui a été formidable et à Rico pour son orga impeccable.

  16. Pas forcément de paroxysme, pas forcément de triomphe ou de clash; juste un espace où tu essaies de te dépatouiller d’une vie, de la déconcertante facilité de recréer un lien qui paraissait perdu, et de faire avec les mots et le silence. Bref, de mener une barque bout par bout, pas simple mais pas la fin du monde. Et puis, au détour d’un aveu un peu trop tapi en piège, le sol qui se dérobe, la chute libre, plus rien à quoi se rattraper. La réalité déchirante que le passé est mort, que rien ne le ramènera. Et sans prévenir, sans rien, hop, la conversation reprend, l’envie de rire aussi, on est de retour dans la barque sans rien pour prouver qu’on a été, le temps d’un battement de coeur, perdu dans l’infini. perdu dans tant d’espace.

  17. Superbe jeu très intimiste, que nous avons joué en terrasse d’une brasserie, sans notre orga, qui est volontairement resté chez lui pour nous laisser en conditions « live ». Un joli cadeau de sa part, purement gratuit (merci JL!)
    J’avoue que j’étais un poil stressé en arrivant, mais au final, on puisse un peu dans ses propres expériences, on se se laisse porter par le personnage, et surtout par son compagnon de jeu (Merci V.!)
    C’est dur, c’est cruel, c’est très juste, tant dans « l’espace » entre les personnages que dans la capacité du set-up à construire une intimité aussi éphémère que forte.
    Une belle expérience, dont on ne déconnecte pas si facilement : joué le jeudi, ça m’a poursuivi le week-end!
    « Chaleureusement » recommandé!

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