Muriel A a écrit :Dans le cas où des règles de sexualité sont mises comme accessoires, sans que la sexualité ne soit un thème prégnant du jeu, les scènes de sexe deviennent fréquemment un gimmick, un objectif à remplir, ou même peuvent virer à l'interlude burlesque lorsque l'on a des règles peu immersives. C'est une option que je peux comprendre dans un jeu de type "sandbox", où il faut laisser la possibilité d'un monde ouvert, et codifier toutes les interactions physiques pour des raisons évidentes de sécurité. Néanmoins, je regrette qu'elle conduise à la banalisation de la sexualité, et à une absence totale de conséquences sur l'évolution et le devenir des personnages, ce qui, pour moi, étire inutilement le principe de jouabilité vs plausabilité.
Frédou a écrit :Le problème avec les règles "au cas où", c'est qu'elles ont parfois un effet incitatif, et qu'elle amène des joueurs à mener des actions trop illogiques et déplacées, juste parce qu'ils peuvent. Dans beaucoup trop de jeux, on voit un rapport à la sexualité (comme à la violence) assez peu crédible pour le contexte. Donc, quand l'acte n'a vraiment rien à y faire, autant le dire explicitement plutôt que de tenter le joueur avec une règle et voir s'accumuler les sorties de routes.
Ce que vous décrivez arrive avec des règles genre "petits papiers" (et c'est même parfois l'esprit de la règle). En revanche, l'Ars Amandi est plutôt immersif, et je n'ai encore jamais vu personne en faire un gimmick (probablement parce que c'est immersif).
Muriel A a écrit :Et pour finir, ma dernière critique envers le système de règles "en option", c'est que sous prétexte de laisser plus de liberté aux joueurs, il peut favoriser des comportements déplaisants, qui peuvent être de l'ordre de la drague lourde qui avance masquée, au harcèlement pur et simple. Je préfère par conséquent une orga "liberticide" mais qui sait clairement où elle va et le type d'ambiance qu'elle recherche, aborde de manière frontale les questions de sexualité, soit pour les intégrer vraiment, soit pour dire pourquoi elles ne sont pas pertinentes, et fera un travail bien clair sur la question des limites des joueurs et du consentement.
La drague lourde, c'est un problème de joueur, pas de règles. Même sans règles de sexe, ça arrive. Interdire le sexe, c'est un peu la bombe atomique. on pourrait aussi interdire aux joueurs de se toucher, comme dans certains GN américains
Frédou a écrit :J'ai interdit explicitement l'acte sexuel dans le pouet, ce qui a été repris dans le Noces, car dans les deux cas, le geste est totalement contraire à la thématique du jeu. Ca veut dire qu'il n'y a aucune raison logique possible pour que ces personnages, dans leur contexte, puisse être amener à consommer. Ils peuvent se trouver, s'aimer, s'enlacer, mais dans leur contexte thématique, il n'y a aucune raison que cela puisse conduire dans l'instant à un acte sexuel.
Dans le cadre du Noces par exemple, c'est une réception mondaine, pas un bordel. On peut déclarer tout son amour, discrètement, qu'il serait totalement inconvenant d'aller plus loin. C'est le tango, qui incarnera, justement avec un p'tit goût de frustration, le moment le plus passionnel que pourront partager les amants.
Chacun fait comme il veut sur ses GN, bien sûr. Mais pour avoir joué le "Noces", je ne vois pas ce qui aurait été si catastrophique si deux persos avaient couché ensemble. Les joueurs sont créatifs, et imaginent souvent des choses auquel les orgas n'ont pas pensé. On ne couche pas que dans les bordels, et (sans spoiler) il se passe quand même des choses dans cette réception mondaine. Donc que tu dises "vous n'aurez probablement aucune raison de coucher pendant ce jeu", je comprends. Mais que tu l'interdises, je trouve ça dommage.