Mouais. (copyright)
Sur l'humour, je crois que c'est en effet très humain, on réagit toujours trop vivement sur les sujets qui tiennent à coeur, ça ne va pas chercher plus loin. Et de souligner en effet le caractère passionné de la pratique du GN chez nombre de ses pratiquants.
Par contre, je réagis un peu plus sérieusement sur le point précis de la responsabilité vis à vis de l'audience, ça me chatouille un peu de lire Fredou. Je rejoins des avis exprimés ici, surtout celui de Lucie, concernant l'intelligence supposée des gens, en général (pas QUE ceux qui lisent electro-GN). A mon sens, toute publication devrait considérer par défaut que son lectorat n'est pas con comme une pelle. Que son lectorat a un esprit critique, est capable de passer outre la provoc' ou n'importe quel autre format qui choque à priori, pour essayer de percevoir l'intérêt de la publication derrière le scandale ou le nawak apparent.
Se censurer parce qu'on considère qu'il y a des cons comme des pelles qui peuvent vous lire et mal interpréter vos propos (ou plutôt, ne pas les interpréter pour les appliquer à la lettre), me paraît plus grave que voir effectivement des cons comme des pelles faire des conneries en citant vos écrits. Toutes proportions gardées, c'est comme reprocher les croisades et l'Inquisition à Jésus (ou le goulag à Marx) (j'ai cherché un parallèle impliquant des nazis, mais je maîtrise moins bien le sujet que Beus).
Considérer que le lectorat contient des cons comme des pelles et se censurer en conséquence c'est un peu comme ne pas publier des caricatures de Mahomet ou ne plus organiser des festivals métal-satan me baise-j'étête des poussins avec les dents, c'est céder face à la bêtise, oserais-je en appeler à Voltaire, céder face à l'Infâme. Que celui-ci s'incarne via des convictions de tout genre, religieuses, esthétiques, morales, alimentaires ou politiques, aucune importance, aucune distinction. ça reste la mort de l'intelligence par la corruption du media, du forum, de la chose publique, dans leurs acceptions respectives les plus nobles qui soient.
A mon sens, l'étiquetage préventif du moindre contenu (ici, "humour inside") relève de la même logique qu'un "Parental Advisory - explicit lyrics", ça a un sens, ça a une utilité si l'on considère que certains publics VULNÉRABLES (des enfants, dans cet exemple) peuvent être choqués par un contenu qu'ils ne sont pas en mesure de comprendre. Malgré tout ce qui a été dit, assez justement, sur la possible méconnaissance de la source et du contexte qui peuvent entraîner la mésinterprétation d'une publication donnée, je rejoins encore Lucie sur la confiance qu'il conviendrait d'accorder à priori à toute audience. Rien n'empêche personne, face à un contenu jugé dérangeant de prime abord, d'approfondir, de chercher, recouper, comparer, ou de simplement contacter l'auteur pour en avoir le coeur net, plutôt que de s'enfermer dans un jugement hâtif et précipité et/ou une réaction agressive.
Et de revenir sur la vulnérabilité : on n'aide pas son prochain à s'élever, à exercer son libre arbitre et son esprit critique, en considérant qu'il est vulnérable comme un gosse et/ou bête à manger du foin. Pas plus qu'on ne s'élève soi-même en se contentant de servir la soupe ou de niveler par le bas son propre travail.
Maintenant, il convient d'être réaliste : dans une audience donnée, et sans forcément parler d'authentiques neuneus, il y aura toujours des gens qui passent à côté du message. Est-ce grave ? Non plus. L'humilité devrait idéalement se situer des deux côtés du media : côté audience, en s'interrogeant au-delà de la forme, sur le sens du message. ET, AINSI QUE l'auteur, toujours rester ouvert au débat, à l'écoute, en gardant à l'idée qu'aucune expression* n'a la force de la loi, ni le devoir de convaincre, ni le privilège de la vérité.
*Pas même celle-ci

- ce qui ouvre un champ presque infini à la rhétorique la plus oiseuse**
** Dieu*** merci, on a aussi le droit de s'en foutre et de passer son chemin !
*** Enfin, Dieu, P****!, F*CK, Borde* de *erde, Jéhovah, Té ! , Hãlmö, Fichtre, rayez la mention inutile, vous voyez l'esprit, quoi.