QM166 : Paidia ou le chaos initial
QM166 : Paidia ou le chaos initial
Halo
Ce week-end, on était en Belgique et on a assisté à une super conférence sur la narration commune de Gilles Be_Larp qui passe souvent par ici en ce moment. Durant cette intervention a été évoquée la possibilité d'un GN sans règle, sans univers, sans cadre, sans personnages, bref, sans rien d'autre qu'un lieu de rendez-vous et l'invitation à jouer un GN.
A votre avis, ça ressemblerait à quoi ?
et question dérivée : à votre avis, quel est le degré minimal de cadre possible pour un GN ?
Le mot paidia vient du bouquin de Caillois Les jeux et les hommes et ça désigne "un principe commun de divertissement, de turbulence, d'improvisation libre et d'épanouissement insouciant, par où se manifeste une certaine fantaisie incontrôlée"
Ce week-end, on était en Belgique et on a assisté à une super conférence sur la narration commune de Gilles Be_Larp qui passe souvent par ici en ce moment. Durant cette intervention a été évoquée la possibilité d'un GN sans règle, sans univers, sans cadre, sans personnages, bref, sans rien d'autre qu'un lieu de rendez-vous et l'invitation à jouer un GN.
A votre avis, ça ressemblerait à quoi ?
et question dérivée : à votre avis, quel est le degré minimal de cadre possible pour un GN ?
Le mot paidia vient du bouquin de Caillois Les jeux et les hommes et ça désigne "un principe commun de divertissement, de turbulence, d'improvisation libre et d'épanouissement insouciant, par où se manifeste une certaine fantaisie incontrôlée"
Re: QM166 : Paidia ou le chaos initial
A une soirée costumée. Formidable si les invités le sont. A mourir d'ennui s'il s'agit d'un regroupement d'introvertis qui ne se connaissent pas.Lila a écrit : A votre avis, ça ressemblerait à quoi ?
- Magali
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- Enregistré le : jeu. 23 juin 2011 19:36
- Localisation : Grenoble
Re: QM166 : Paidia ou le chaos initial
Quand tu dis "sans personnages", tu veux dire "sans personnages écrits à l'avance" ou "sans personnages du tout" ? Parce que dans "jeux de rôles", il y a "rôles"… donc il y a forcément des personnages.
Pareil pour l'univers, il y en a forcément un, soit décrit à l'avance, soit inventé sur place (à l'extrême, l'univers est "ici et maintenant" mais c'est quand même un univers…).
Pareil pour l'univers, il y en a forcément un, soit décrit à l'avance, soit inventé sur place (à l'extrême, l'univers est "ici et maintenant" mais c'est quand même un univers…).
Re: QM166 : Paidia ou le chaos initial
Sans rien de défini à l'avance. 

- Magali
- Expert de manches
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- Enregistré le : jeu. 23 juin 2011 19:36
- Localisation : Grenoble
Re: QM166 : Paidia ou le chaos initial
Oui mais du coup tu es obligée à un moment d'expliquer ton cadre ou la manière dont il va venir : vous choisissez le personnage que vous voulez interpréter / nous définirons les personnages tous ensemble avant le jeu (comme les gamins
) / … sinon les gens vont juste attendre ou te demander ce qu'ils doivent faire.
Il faut forcément qu'à un moment quelqu'un dise comment ça va se passer, et ce quelqu'un c'est par définition l'organisateur, non ?

Il faut forcément qu'à un moment quelqu'un dise comment ça va se passer, et ce quelqu'un c'est par définition l'organisateur, non ?
Re: QM166 : Paidia ou le chaos initial
C'est justement la question. 

Re: QM166 : Paidia ou le chaos initial
Assez d'accord avec Magali sur la nécessité de l'existence d'un cadrage.
Cependant, il me semble qu'il ne concerne pas forcément les personnages. Il peut définir l'environnement du jeu souhaité.
Une phrase suffit, mais je n'arrive pas à envisager moins pour que l'on puisse dire que c'est un GN.
Cependant, il me semble qu'il ne concerne pas forcément les personnages. Il peut définir l'environnement du jeu souhaité.
Une phrase suffit, mais je n'arrive pas à envisager moins pour que l'on puisse dire que c'est un GN.
- Cire de Sacub
- Agrégé d'iconographie Murderienne
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- Enregistré le : sam. 8 nov. 2014 12:09
Re: QM166 : Paidia ou le chaos initial
Nous avons tous des besoins différents en matière de cadre. L'idée la plus globalement admise considère que moins il y a de cadre, plus le jeu est libre, voir fun. Pour moi c'est de la théorie creuse qui méconnait la complexité de la psyché humaine. La totale liberté est liberticide, c'est parce qu'on peut aller où l'on veut que l'on reste cloué sur place.
L'art se nourrie justement de contrainte. Plus il y en a, plus l'expression artistique est forte.
Bien sur, tout le monde n'est pas capable de supporter beaucoup de contraintes. Mais personnellement, plus il y en a, plus je suis satisfait en général.
Un exemple : bon nombre de Huis Clos considèrent que les règles de combat c'est infantile et inutile. Or, dans ces huis clos j'ai remarqué qu'aucun joueur ne devient violent physiquement contre un autre joueur (pour les pnj c'est autre chose). Les participants s'autocensurent pour éviter les malentendus, les incompréhensions. Du coup, si on doit/veut agresser quelqu'un, on ne le fait pas. Donc au final la liberté devient liberticide, en n'encadrant pas cette dimension pour sois disant donner de la liberté, cette dimension de jeu est perdue.
J'ai remarqué un peu le même phénomène pour le sexe entre joueurs. Mais c'est un peu plus complexe.
Bref. Pour moi tout cela c'est de la diptérosodomie.
L'art se nourrie justement de contrainte. Plus il y en a, plus l'expression artistique est forte.
Bien sur, tout le monde n'est pas capable de supporter beaucoup de contraintes. Mais personnellement, plus il y en a, plus je suis satisfait en général.
Un exemple : bon nombre de Huis Clos considèrent que les règles de combat c'est infantile et inutile. Or, dans ces huis clos j'ai remarqué qu'aucun joueur ne devient violent physiquement contre un autre joueur (pour les pnj c'est autre chose). Les participants s'autocensurent pour éviter les malentendus, les incompréhensions. Du coup, si on doit/veut agresser quelqu'un, on ne le fait pas. Donc au final la liberté devient liberticide, en n'encadrant pas cette dimension pour sois disant donner de la liberté, cette dimension de jeu est perdue.
J'ai remarqué un peu le même phénomène pour le sexe entre joueurs. Mais c'est un peu plus complexe.
Bref. Pour moi tout cela c'est de la diptérosodomie.
- lucieXperience
- Expert fection absolue
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- Enregistré le : mar. 8 févr. 2011 17:12
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Re: QM166 : Paidia ou le chaos initial
à un gros bordel. Drôle ou chiant selon la capacité des gens à faire des propositions à partir de rien.Lila a écrit : A votre avis, ça ressemblerait à quoi ?
Il suffit à mon avis d'une idée lancée par quelqu'un pour générer du jeu et des propositions qui iront crescendo (et par idée je veux dire proposition de jeu). Je pense que la difficulté augmente cependant avec le nombre de participants et la durée du jeu. Il vaut peut-être mieux pas lancer direct une expérience comme avec 100 personnes sur un week-end.
@Cire : on peut aussi voir l'absence de cadre comme une contrainte en soi. L'écriture automatique, par exemple c'est un mode de création à partir de rien assez fort et qui produit des choses intéressantes. On peut le voir comme une liberté totale ou comme une contrainte. Dans tous les cas c'est générateur de créativité. On en a la preuve avec l'écriture automatique, mais aussi avec les jeux d'enfants ou les trips d'une bande de trentenaires bourrés en soirée.
Et je ne vois pas le rapport avec les mouches.
le site internet d'eXperience et son livre d'or qui ne demande qu'à être rempli !
- Cire de Sacub
- Agrégé d'iconographie Murderienne
- Messages : 560
- Enregistré le : sam. 8 nov. 2014 12:09
Re: QM166 : Paidia ou le chaos initial
J'ai du mal à percevoir l'absence de cadre comme une contrainte en sois.
Oui, des choses intéressantes peuvent émerger de l'écriture automatique. Car au final, organiser et donner du sens à des phrases ou des mots apparus de la sorte est une forme de contrainte qui peut créer des choses intéressantes. Mais c'est justement la contrainte obligeant à organiser ce qui, au départ, n'est pas lié qui crée, selon moi, cette richesse. C'est ce que je qualifierai de contrainte hasardeuse !
Oui, des choses intéressantes peuvent émerger de l'écriture automatique. Car au final, organiser et donner du sens à des phrases ou des mots apparus de la sorte est une forme de contrainte qui peut créer des choses intéressantes. Mais c'est justement la contrainte obligeant à organiser ce qui, au départ, n'est pas lié qui crée, selon moi, cette richesse. C'est ce que je qualifierai de contrainte hasardeuse !