La cohésion entre joueurs :
* créer un début de cohésion de groupe entre les joueurs en leur demandant d'arriver dès la veille au soir, en partageant une bonne bouffe arrosée d'un peu d'alcool pour qui veut
* dans la même optique, mettre les prénoms des joueurs sur le trombi, et pas seulement le nom/surnom du perso : c'est la première fois que je repars d'un jeu en connaissant les vrais noms d'autant de gens, et mine de rien ça fait plaisir quand comme moi on n'est pas the king des soirées sociales entre gnistes. Connaître les noms des gens, c'est un gros plus pour moi, on n'a déjà plus l'impression de jouer avec des inconnus.
* De manière générale, les divers ateliers avant le jeu : ces ateliers ont chacun leur intérêt propre (je cause plus bas de ceux qui ont apporté un vrai plus à la cohésion de groupe), mais rien que le fait de partager ce moment entre joueurs permet de se mettre dans le bain en douceur.
La cohésion entre personnages :
* Le choix du thème : un week-end entre potes de la même bande.
Tout le monde se connaît, tout le monde ne s'apprécie pas forcément mais dans l'ensemble même quand on se tapait sur la gueule, ça n'empêchait pas de partager une binouze dans la foulée : entre punks, on va pas s'en vouloir pour un coup de genou dans les roubignoles merde !
En plus de ça, il y a un double effet kiss cool
1 : je n'étais vraiment pas sûre d'avoir de quoi remplir une dizaine d'heures de jeu avec ma fiche, mais justement tant mieux : ainsi j'ai pu trainer autour du billard avec les potes et me mettre à fond dans la peau du personnage. Je garderai je pense autant de bons souvenirs des rebondissements liés à l'intrigue que des vannes échangées en se balançant des coussins à la gueule.
2 : zéro temps mort/hors jeu. J'étais épatée par la facilité avec laquelle on occupait tous les moments "off" tout en restant dans nos rôles : des potes qui passent le temps pendant un week-end à la cambrousse. On a énormément ri, sans que je le gn ne vire au parodique pour autant.
* L'atelier de présentation de chaque personnage : tour à tour, chacun vient se présenter, raconte avec qui il/elle est el plus lié, sa place au sein du groupe. Pendant cet atelier tout le monde peut causer, sortir des private jokes lues sur ses rapports avec le perso etc. (cadeau bonus, le gentil orga Moz devenu photographe en a profité pour faire un portrait de chacun...)
* L'atelier "arrivée dans le groupe" : cette fois seul l'orga parle, il raconte l'historique du groupe. Tout le monde commence d'un côté, Moz raconte "X et Y on fondé un groupe de punk dans leur cave" alors X et Y passent de l'autre côté
"Z les a rejoint" = Z les rejoint
"Z s'est barré" = Z se barre etc
C'est très visuel, diablement efficace pour simplifier les info lues dans les fiches, et qui parfois étaient difficile à mémoriser. Et donc cela nous a permis de visualiser la construction du groupe en continuant à entrer en douceur dans le jeu.
* Je sais que ça en rebute plus d'un mais je rajoute l'utilisation de l'ars armandi dans la liste, alors que cette technique de simulation des relations sexuelles est à la base destinée à donner un cadre permettant de se sentir en parfaite sécurité tout en offrant une simulation étonnamment réaliste (les spécialistes me corrigeront si ils ne sont pas d'accord avec cette définition).
Voici un texte descriptif chopé dans un article de Stéphane Rigoni pour électrogn
Je précise que pour Vivre Vite on touchait les mains, les bras (pas le haut de la poitrine)... une main au cul était simulée par une caresse sur la nuque.Technique développée par Emma Wieslander qui voulait créer des jeux avec des « intrigues » (drama) positives. Voulait que les joueurs puissent exprimer physiquement l’amour dans le jeu.
L’amour physique est simulé par le toucher (caresses et massages) en le limitant à certaines parties du corps : mains, bras et parfois nuque, bas du visage (sous les lobes d’oreille, hors bouche) et haut de la poitrine (hors seins). Peut être très sensuel. Joueurs peuvent rajouter sons (soupirs) mais le plus important est le regard. Ars Amandi peut aussi servir à figurer le sexe contraint (viol) de manière sécurisée et acceptable par les joueurs (de telles techniques sont toujours répétées avant la partie au cours d’ateliers de préparation).
Fonctionne mieux si utilisée diégétiquement : on pose que dans le monde où est joué le GN on fait l’amour en se caressant les bras (les organes génitaux servent pour faire des enfants mais cet acte ne procure aucun plaisir).
Comme ce gn comporte pas mal d'histoires de cœur et surtout de cul, avoir un cadre bien net pour gérer ces rapports est un gros plus. Mais l'infinie supériorité de l'ars armandi à mes yeux c'est de réussir en plus à créer une intimité, artificielle certes, mais qui fait tout de même beaucoup d'effet.
OK, en théorie on s'éloigne de la cohésion de groupe puisqu'à moins de jouer un gn orgie ça ne concerne en général que deux personnes à la fois, mais :
1 : clairement les relations avec "mon mec" ont été enrichies tant physiquement qu'intimement par nos séances d'ars armandi, puisqu'après une séance d'AA en se fixant dans les yeux, les gestes intimes comme se tenir la main, se prendre dans les bras étaient beaucoup plus naturels (sans rien de choquant ou sexuel... cela ne m'a absolument pas poussée à faire des choses qui m'auraient normalement posé problème, ça a juste rendu le processus plus rapide, cool et visuellement convainquant parce que je savais que j'étais en parfaite sécurité avec le joueur, qui avait aussi bien pigé les règles que moi).
2 : comme d'après ce que j'ai constaté les autres couples ayant partagé une séance d'AA avaient cette attitude cool liée aux rapports physiques, l'ambiance générale s'en est ressentie je trouve. On voyait un couple dans un canapé en train de de se tenir la main d'une certaine façon, on pigeait qu'ils se pelotaient, on balançait une vanne du style "hé prend une chambre morue !" en rigolant... Et tout cela se faisait de façon très fluide, du moins de mon point de vue, donc venait enrichir les rapports entre les membres du groupe et l'ambiance générale.
Forcément, ce n'est pas un truc utile pour tous les gn, mais j'ai énormément regretté de ne pas avoir mis l'AA en place sur le gn biker, qui justement s'y serait bien prêté.
Je pense avoir fait le tour. On reprend donc la question du début : avez-vous des idées de techniques de jeu pouvant aider à créer rapidement et en douceur (ou pas) une bonne cohésion de groupe ? Est-ce que celles que j'ai listées vous semblent convaincantes et marcherait aussi bien pour vous ?