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[parlons règles] Mort
Posté : mar. 18 juin 2013 09:17
par lucieXperience
Comme le sujet m'intéresse avec le jeu que je suis en train d'écrire, quelles règles connaissez-vous pour gérer la mort en GN ? Est-ce que vous avez des idées d'améliorations de règles existantes ou de nouvelles règles pas encore testées ?
Re: [parlons règles] Mort
Posté : mer. 19 juin 2013 15:59
par Baptiste
J'ai surtout vu des jeux où la mort n'était pas gérée ou mal gérée.
Bien souvent la mort d'un personnage veut dire la fin du jeu pour le joueur qui l'incarnait et beaucoup d'organisateurs trouvent cela dommageable, ce qui se comprend très bien.
Du coup, la mort est très souvent prévue par le scénariste qui trouve systématiquement une raison pour que la violence pouvant conduire à la mort ne puisse apparaître qu'à la fin du jeu.
Des exemples :
"vous vouez une haine sans limite à Machin, mais un sortilège vous empêche de faire usage des armes. Vous devez rompre le sortilège pour pouvoir détruire machin ensuite"
"Vous soupçonnez Machin d'avoir assassiné votre frère mais vous apprendrez durant le jeu qu'en fait il n'est pas coupable et que les apparences sont trompeuses. le coupable est un autre que vous en découvrirez qu'à la fin du jeu"
C'est tellement courant qu'on peut presque dire qu'en GN, si vous pensez que quelqu'un est coupable et que vous avez prévu de le confondre puis de le tuer, il ne sera en fait pas coupable 90% du temps
Et sinon, il arrive que la mort soit limitée non pas scénaristiquement mais par un système de règles, bien souvent tordues et irréalistes. Si bien que les joueurs se débrouillent pour ne pas avoir à tuer et l'explique scénaristiquement plutôt que d'avoir à utiliser la règle pénible.
Des exemples :
Pour tuer quelqu'un il faut s'acharner 5 minutes sur son corps inerte et perdre 3 points de santé mentale de votre score. Si vous tombez à 0 vous devenez fou. Tu m'étonnes ! S'acharner sur un corps inerte 5 minutes, c'est barbare, mais bordel en quoi sont fait les corps des ennemis dans ce jeu ??!
Pour tuer quelqu'un il faut d'abord écrire un mot aux organisateurs expliquant son geste puis attendre la validation de ces derniers qui te remettront un papier noir à joindre à ta prochaine demande de meurtre de personnage.
Je tiens à dire que toutes ces règles et situations sont véritables.
Et puis on a aussi les systèmes qui fournissent un personnage de remplacement, les univers ou la mort n'existe pas ou ceux dans lesquels on peut ressusciter quelqu'un , ce qui revient au même. Et enfin, les jeux plus directifs qui assument en demandant de ne pas tuer, un point c'est tout.
Beaucoup de systèmes essayent d'éviter ou de contourner la mort. Peu de système essayent au contraire de l’accepter comme faisant partie du jeu à l'exception d'e quelques jeux orientés action, particulièrement en airsoft scénarisé par exemple. la mort est définitive, peut surgir à tout moment et ne fera pas de crédit.
Personnellement, j'ai pris mon pied à chaque fois que j'ai du défendre ma vie en GN.
Re: [parlons règles] Mort
Posté : jeu. 20 juin 2013 01:45
par Pascal
Bon... là soit je réponds soit je prépare mon capes... faut choisir.
Re: [parlons règles] Mort
Posté : jeu. 20 juin 2013 08:50
par kilourh
Plutôt d'accord avec Baptiste. En Gn, c'est pas la mort elle-même qui pose problème, mais ce qui se passe après pour le joueur tué, et c'est donc ça qu'il faut pouvoir gérer.
Re: [parlons règles] Mort
Posté : jeu. 20 juin 2013 11:30
par Baptiste
Pascal est donc d'accord avec tout ce que je dis à 100%
Re: [parlons règles] Mort
Posté : jeu. 20 juin 2013 12:20
par Pascal
Baptiste a écrit :Pascal est donc d'accord avec tout ce que je dis à 100%
Pas loin en fait. Ma remarque s'appliquait au sujet en général, pas à ta réponse. J'aurais dû être plus précis.

Re: [parlons règles] Mort
Posté : ven. 28 juin 2013 14:50
par Gilles
Cette question, ça me fait penser à l'avantage/défaut "sombre destinée" qu'on pouvait trouver dans un paquet de jeux de rôles sur table (L5A, White Wolf...).
Il était écrit que le personnage allait mourir. Définitivement. Durant la partie.
La note d'explication précisait parfois que ce trait libérait grandement la qualité de jeu du personnage et faisait vivre au joueur une expérience beaucoup plus riche.
A l'autre extrémité, Shiva (de Suisse) m'a raconté un GN dans lequel un PJ, druide éco-terroriste a, pour respecter son rôle, trucidé les 2/3 du GN lors de la première nuit (de vendredi à samedi). Les orgas, paniqués, ont transformé le massacre en cauchemar collectif.
Re: [parlons règles] Mort
Posté : dim. 30 juin 2013 09:01
par Bross
Au risque de s'éloigner quelque peu du sujet, quelle que soient les dispositifs mis en place pour traiter la mort et l'après, j'attire l'attention sur la banalisation fréquente de l'acte de tuer dans les jeux.
Peut-être largement influencée par le cinéma, la littérature ou les multiples références qui nourrissent les auteurs ET les joueurs du jeu, cette banalisation me gêne beaucoup, la plupart du temps. Tuer n'est quand même pas anodin, et pourtant est souvent retenu comme une solution de facilité. A l'inverse, la raréfaction du meurtre lui rend sa valeur dramatique.
Une réflexion en amont de l'écriture sur les occurrences du scénario et les façons de les résoudre me paraît essentielle. Surtout pour définir des résolutions d'intrigues qui ne reposent pas sur la suppression de l'antagoniste, soit sa mort. De même, à l'intérieur des fiches de personnage, donner suffisamment de corps et de matière à un personnage pour que si l'acte de tuer devait finalement être mis en scène, ce soit au terme d'un questionnement personnel intense susceptible de nourrir son jeu et celui des autres autour de lui.
Cela dit, et pour revenir au sujet, des règles en apparence autoritaires comme "on ne tue pas les autres personnages" ou "si votre personnage meurt vous quittez l'espace de jeu immédiatement et définitivement" me paraissent pertinentes pour le méta-jeu qu'elles créent, à l'instar d'un "la douleur fait mal, la mort tue".
Nous avions informé les joueurs du GN Angst qu'ils n'auraient qu'un seul personnage et qu'en cas de décès, il n'y aurait pas de remplacement mais une mise à disposition de l'équipe PNJ. Hormis un unique raté en tout début de jeu, sur lequel nous avons du intervenir pour "sauver" un personnage, après quelques heures nous avons strictement appliqué cette consigne. Afin de contribuer à une atmosphère de menace et dissuader les joueurs de se livrer à des massacres. Chaque mort de personnage survenue au cours du jeu fut donc amenée pour de "bonnes" raisons, fut riche de sens, et les joueurs de personnages morts ont souvent apprécié la trajectoire dramatique de leur personnage, puis se sont mis à notre disposition avec plaisir et entrain.
Re: [parlons règles] Mort
Posté : dim. 30 juin 2013 17:58
par Pascal
+1 (et l'univers m'est témoin que ça ne m'arrive pas souvent)
J'adhère pleinement à l'analyse de Bross.
Re: [parlons règles] Mort
Posté : mer. 3 juil. 2013 19:54
par stephane
Si vous lisez l'anglais, vous pouvez jeter un oeil à l'article 'Life after death' dans le bouquin
'Crossing Physical Borders'. Ça parle des 'Pays de la mort', lieu dédié au jeu pour les joueurs dont les personnages ont trépassé sur les GN russes.
Si vous ne lisez pas l'anglais, patientez un peu, je suis justement en train de le traduire (mais je galère car il est écrit dans un anglais compréhensible mais bizarre).
L'exemple le plus intéressant est le dernier (le GN Vérona) où le PdM était une pièce de théâtre qui était jouée en boucle (si j'ai bien saisi) et qui évoluait en fonction des évènements qui survenaient dans le GN. Les joueurs morts racontaient ce qu'ils avaient fait dans le jeu et c'était intégré dans la représentation. Ils pouvaient se jouer eux-même s'ils le souhaitaient. La représentation finale fut jouée devant tous les joueurs à la fin du jeu mais, ultime twist, au lieu d'être dans l'univers de Shakespeare (Roméo et Juliette pour être précis) c'était dans l'univers du film Romeo+Juliet.