"Tout est du", c'est une expression de client/joueur

qui mérite un choix de mots un peu plus précis.
Encore une fois, c'est le rapport entre argent et GN qui est questionné.
Nous évoluons majoritairement dans un cadre associatif et bénévole, d'où un rapport marchand entre les acteurs est exclus par définition.
Le coût d'un GN n'est pas un achat de place ou de ticket, mais une Participation Aux Frais. Une contribution égalitaire à un projet mutuel qui supprime toute notion de pouvoir d'achat.
Le déséquilibre entre offre et demande contribue au développement de réseaux, d'affinités, d'une certaine opacité sur le recrutement de certains jeux, renforçant un sentiment communautaire.
Le loisir GN n'est pas un spectacle accessible au plus grand nombre. Les acteurs du GN n'apprécient pas forcément d'être vus par des non-joueurs.
Tout ceci forme réellement une communauté assez hermétique, dont les valeurs excluent l'argent et les rapports marchands au profit du partage, de la collaboration, de la mutualisation, du bénévolat, etc...
Dans le monde normal, une asso sportive qui organise un tournoi en faisant payer une PAF aux arbitres... ne trouvera pas d'arbitre, et méritera largement qu'on crie au scandale. Normalement, les arbitres, on les défraie, on les loge, on les nourrit, voire on les paye un montant plutôt symbolique et encadré par la fédération de tutelle.
exemple : je suis arbitre diplômé de baseball, un sport marginal dont les clubs n'ont pas une thune (pas de subvention pour un sport U.S., donc auto-financement). Mon club m'a pourtant payé ma formation, et quand j'arbitre un match à l'autre bout de la région Rhône-Alpes, si j'ai bien pensé à conserver tous mes justificatifs, je gagne 8€ par match (wahou), un repas et la tournée du club à la buvette. Pour une journée d'arbitrage, c'est pas cher payé, mais ça me va bien, comme ça va bien aux autres arbitres. Si on devait arbitrer deux jours de suite, les clubs hôtes seraient tenus de nous payer l'hôtel. Parfois l'hôtel est plus cher que l'aller/retour chez soi pour dormir, alors on se concerte entre arbitres et clubs et on fait au mieux.
Remplacez arbitres par PNJs, et constatez à quel point le monde du GN a dépassé ça. Pourtant, les arbitres ne sont pas moins passionnés par leur sport que les PNJs par le GN.
Il ne faudrait pas que ce dépassement (plutôt positif) du rapport à l'argent devienne pour autant contre-productif. Quand tu t'investis à fond dans une organisation de jeu, comme quand tu es simple joueur, tu peux demeurer conscient que certains services coûtent de l'argent et du temps et de la compétence. Quand on parvient à trouver une ressource gratuite, c'est cool. Mais ce n'est pas systématique. S'en rappeler c'est un premier pas pour éviter le "tout est dû", car ce n'est à mon avis pas le cas, même dans un domaine plutôt fermé animés par des passionnés (essentiellement).
Sinon, sur l'autre point, c'est vrai : le rapport aux traces, notamment photographiques, a changé. Personnellement, je pense que c'est sous l'effet de deux phénomènes.
1) les joueurs sont de plus en plus conscients soucieux de conserver des traces qualitatives de leurs participations à des jeux. un peu par narcissisme, sans doute. un peu à cause du vieillissement, aussi. à 20 piges, tu te moques pas mal de conserver des jolies photos de teuf, tu vis le moment, tu as moins conscience du temps qui passe et qui emporte avec lui certains bons moments.
2) il y a un recherche esthétique accrue dans le GN depuis quelques années. conserver des photos de soi en costume en carton, bière à la main, le pied fermement posé sur un cadavre de PNJ déguisé en goule (4,50€ le masque de goule sur
http://www.deguisetoi.com" onclick="window.open(this.href);return false;, le reste c'est le pyjama noir PNJ standard), c'est sympa, mais ça a ses limites

- sur des jeux plus récents, plus chiadés, mieux costumés, avec des éclairages et de la mise en scène, c'est quand même satisfaisant de conserver des traces.