Forum de l'univers du huis clos

Je veux bien croire que la technique dont il est question ne soit pas trop un frein à l'immersion. Ce que je mets en doute c'est son caractère super intime au final. Mais si tu dis que de nombreux joueurs sont ok, ça me va. Cela veut dire qu'ils sont pas si coincés que ça sur les questions du sexe !

Cire de Sacub a écrit :Je veux bien croire que la technique dont il est question ne soit pas trop un frein à l'immersion. Ce que je mets en doute c'est son caractère super intime au final.

Voilà, c'est pour ça que ça me dérange ! Ca touche trop à des gestes intimes et à une certaine sensualité avec la connotation de sexe derrière, puisque c'est ce qu'on est censé faire à ce moment là.

Alors pour avoir testé en atelier, sans jeu derrière (autant dire que c'était pas évident de se mettre dedans), j'ai pas trouvé que ce soit si problématique. Et pourtant je ne suis pas vraiment quelqu'un de tactile.

En fait, la sensualité est bien là, et l'intimité qui va avec (du moins dans les deux que j'ai pu faire, mais Hoog et Bruno ont testé autre chose qui marchait vraiment bien aussi), mais il n'y avait pas du tout de tension sexuelle. J'avais une crainte en début d'exercice, mais lorsqu'on est dedans, la crainte s'en va et c'est finalement assez léger. L'intérêt de cet exercice, c'est que si l'un des deux se sent mal à l'aise, il peut l'arrêter de suite. On peut aussi dire qu'on ne veut pas aller au delà des mains. Bref, on fixe nos propres limites.

Après, je suis d'accord avec vous que ce n'est pas évident, et si j'aimerais pouvoir l'appliquer dans un jeu, car comme le disait Cire, le sexe est important (surtout dans un jeu de type universitaire par exemple), je ne sais pas si ce sera évident, car l'idée et de rendre une scène forte, sans mettre mal à l'aise...

Pour élargir un peu le débat, je vois en particulier des intérêts de l'Ars Amandi dans des approches simulationniste et narrativiste :

Simulationniste :
- impactant, donc les joueurs ne prennent pas le sexe à la légère, et y réagissent de manière plus réaliste ;
- aisé d'y inclure des codes propres à l'univers (gestes particuliers, paroles...) ;
- représentation externe proche de la réalité (contact physique, bruits).

Narrativiste :
- permet de jouer le sexe sans couper le jeu, et donne des options dramatiques diverses aux joueurs ;
- l'impact ressenti renforce aussi l'impact dramatique.

Tu as fini de me convaincre. Je vais y réfléchir pour un prochain jeu.

Personnellement j'ai peur d'un système de jeu qui mette à mal les joueurs. Néanmoins je souhaite encadrer par des règles toutes les dimensions concrètement injouables. Si selon ton expérience, de très nombreux joueurs adhèrent je trouve qu'ils sont moins chochottes qu'il n'y parait sur ces questions.

D'ailleurs, je sais qu'il est de bon ton de voir dans le GN que des grandes et belles histoires d'amour quasi célestes. La main tremblante, la voix chevrotante, la grande déclaration avec le genoux au sol... Même si cette dimension est superbe à voir et à jouer je la trouve réductrice. Le cul bordel ! C'est une autre approche tout aussi intéressante à jouer, tout aussi riche en rôle play même si à un moment des règles (ou pas) brisent quelques instants l'immersion.

Alors perso, je ne dis pas que ce n'est pas intéressant, et travaillant sur un jeu universitaire américain, il faudra qu'on l'envisage, et qu'on y réfléchisse vraiment. Mais pour l'instant, je n'ai pas vraiment de règles qui me satisfont, si ce n'est l'ars amandi, qui implique pour le coup de donner plus de soi. A voir si mes co-orgas seraient d'accord, mais comme on n'en pas du tout parlé, et qu'on en n'est pas du tout là, on verra au moment...

aaah ! un jeu dans une université américaine ? en effet, sans cul c'est comme faire un médiéval sans épée !

quelqu'un connaît un lien où est décrit dans le détail cette règle Ars Amandi ? y a -t-il plusieurs versions ?

Le wiki :
http://nordiclarp.org/wiki/Ars_Amandi" onclick="window.open(this.href);return false;
http://nordiclarp.org/wiki/Emma_Wieslander" onclick="window.open(this.href);return false;

Publication originale d'Emma Wieslander (page 198) :
http://fr.scribd.com/doc/30306700/brap- ... e-and-play" onclick="window.open(this.href);return false;
(reprise aussi dans un des livres du Knutepunkt 2013)

Articles de Lizzie Stark :
http://leavingmundania.com/2013/03/11/l ... oleplaying" onclick="window.open(this.href);return false;
http://leavingmundania.com/2011/11/09/i ... ars-amandi" onclick="window.open(this.href);return false;
http://leavingmundania.com/2011/11/06/a ... tal-review" onclick="window.open(this.href);return false;

Rapidité, efficacité, diversité... Merci Hoog !

Je reviens sur le sujet pour un retour d'expérience : j'ai fait jouer ce we mon scenar para-histo-narrativiste sur techniques de Nordic Larp, dont une version un peu personnalisée pour l'occase de l'Ars Amandi.

Raisons de ce choix : jeu format court, thématique Maison Close, et développement centré autour des relations de domination/pouvoir/seduction prostituées et clients, ainsi que des problématiques touchant à la sexualité.

Mise en oeuvre : présentation de la technique en atelier pré-jeu, safewords (break, cut et green) et temps de jeu séquencés autour des tête-à-tête prostituées/clients

Réception par les joueurs : pour l'instant très positive, sachant que sur 8 joueurs un seul connaissait un peu les principes du Nordic Larp, deux étaient au contraire très sceptiques vis-à-vis de l'approche narrativiste et un débutant. Le jeu a bien tourné, et j'ai vu quelques moments avec une belle intensité

Bilan orga : test du système concluant pour l'instant, même si je compte encore affiner quelques points de détails. Ca permet de ne plus gérer la sexualité comme un point de détail, mais bien de l'intégrer dans le développement de la relation entre personnages, presque sans rupture de RP et de manière vraiment sécurisante pour les joueurs.