Re: QM119 : "L'appropriation culturelle"
Posté : mer. 4 déc. 2013 12:11
@Joris : je trouve que tu as raison, et en même temps, je ne suis pas sûre. je trouve ça épineux.
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Je suis content que le jeu ne soit pas ressorti au moment de tes déboirres avec les américains parce que j'ai pas le temps d'en parler, et surtout, comme tu le dis et comme je le dis aussi, ce jeu a été écrit en 8 heures, donc à l'arrache et sans précaution véritable autour de la thématique. Indéfendable.Thomas B. a écrit :Ah j'avais pas compris. Suis retourné sur l'article d'electro-gn. Clairement ce jeu me pose problème. Terrain très très casse-gueule, et clairement pas approprié pour un jeu écrit aussi rapidement.
La différence entre l'exemple du black/indien et les autres, c'est qu'il y a un précédent historique et géographique lié à la domination d'une race sur l'autre et au grimage qui faisait partie de cette domination. Donc c'est chargé historiquement et politiquement dans certains pays, qu'on le veuille ou non. Ma question c'est "est-ce que ce précédent historique doit interdire à tous les GNistes qui ont la couleur de l'oppresseur de se grimer en opprimé, partout, pour toujours"? Si oui, j'arrêterai la discussion avec les américaines. Si non, je suis en train d'essayer de comprendre comment et quand ça serait acceptable pour elles.JorisKB a écrit :La question du racisme sur le fait de se grimer en homme de couleur ne s'est pas posée car elle était de toute façon complétement hors de propos. Tu joues un vieux tu te grimes en vieux, tu joues un orc tu te grimes en orc, tu joues un indien tu te grimes en indien, tu joues un twilek tu te grimes en twilek, tu joues une femmes tu te grimes en femme, tu joues un estropié tu te grimes en estropié, tu joues un black tu te grimes en black. Pour moi ce n'est pas plus compliqué que ça.
Disons que si tu veux t'éviter un ulcère et des nuits passées à expliquer la vie au monde entier pendant qu'on te traite de raciste, ne traduit pas l'article en anglais.Baptiste a écrit :Je suis content que le jeu ne soit pas ressorti au moment de tes déboirres avec les américains parce que j'ai pas le temps d'en parler, et surtout, comme tu le dis et comme je le dis aussi, ce jeu a été écrit en 8 heures, donc à l'arrache et sans précaution véritable autour de la thématique. Indéfendable.Thomas B. a écrit :Ah j'avais pas compris. Suis retourné sur l'article d'electro-gn. Clairement ce jeu me pose problème. Terrain très très casse-gueule, et clairement pas approprié pour un jeu écrit aussi rapidement.
Tu peux expliciter ?Gilles a écrit : 1) le rappel du cadre: le GN c'est d'abord une fiction., qui prend la forme d'un jeu. Il ne faut pas inverser la donne. C'est dangereux.
+12) le GN, c'est une activité contextualisée. En discuter à (trop grande) distance exige des précautions immenses. C'est très/trop coûteux pour les bénéfices que j'en perçois.
à mon sens, et par souci de synthèse, ce point est couvert dans ton 2).3) Cette discussion est d'autant plus épineuse qu'elle mêle trois "points de vue": le point de vue des amateurs*, qui jouent pour jouer, et souhaite limiter le contrôle social sur leur projet. Celui des chercheurs** qui font du GN un objet d'étude. Et celui des pros, qui vivent du GN. Les deux derniers cas s'intéressent particulièrement aux conséquences de tel ou tel aspect: ils ont des enjeux lourds et cherchent du contrôle (social) sur le sujet.
Super pas d'accord*J'aurai pu mettre "artistes"
** j'aurai pu mettre "politiques"
Je ne suis pas forcément d'accord avec ça. Ce n'est pas parce que c'est un jeu qu'on ne doit pas se poser de question et ce n'est pas parce que c'est un jeu qu'on peut tout se permettre.Bross a écrit :Le jeu est un domaine où la censure n'a pas lieu d'être. La censure a (idéalement) une fonction de paix civile dans la société, telle que définie par des valeurs, des lois, des tabous, etc...
Un jeu suppose un espace-temps particulier, qui n'est pas la société, dont les lois et les valeurs sont reconnues uniquement à l'intérieur de cet espace-temps et dont elles n'ont pour finalité que de servir le propos du jeu.
C'est bien plus fort encore que la fiction opposée à la réalité, finalement. Un jeu définit ses propres axiomes, sa propre culture, incontestable parce qu'extérieure à tous les référents du vrai monde.
Voir en un quelconque élément d'un jeu une offense faite à la société ou à une des entités qui la composent, c'est encore et toujours n'avoir rien compris à l'espace-temps particulier du jeu.