Forum de l'univers du huis clos

Effectivement, encore une fois les termes choisis posent problème : je me suis mal fait comprendre

Quand je voulais dire "inspirations issues de références geeks", ça allait au-delà du choix des univers ou de ceux qui jugent malin de donner à leurs persos des noms issus de Naheulbeuk. Comme dit à Lucie, ça va jusque dans la construction, la conception du jeu, avec la reprise de "codes" issus de ces univers : un exemple étant le "je fais du GN pour rêver, m'évader", qui reprend le "je lis des comics pour rêver, m'évader".

Par définition même du geek, la culture geek est une culture du rêve et de l'évasion.

Sinon comme d'hab, Mu+1.

Joaquim a écrit :Effectivement, encore une fois les termes choisis posent problème : je me suis mal fait comprendre

Quand je voulais dire "inspirations issues de références geeks", ça allait au-delà du choix des univers ou de ceux qui jugent malin de donner à leurs persos des noms issus de Naheulbeuk.

Je ne pense pas que j'irais sur un jeu qui permettrait ce genre de fantaisies, perso.

Comme dit à Lucie, ça va jusque dans la construction, la conception du jeu, avec la reprise de "codes" issus de ces univers : un exemple étant le "je fais du GN pour rêver, m'évader", qui reprend le "je lis des comics pour rêver, m'évader".

Je reste persuadée qu'il y a une grosse part de catharsis dans le fonctionnement de nombreux GN, en particulier dans le registre "romanesque" ou "à émotions", donc, non, ça ne me choque pas. L'évasion par le media culturel, aussi longtemps qu'il n'y a pas détachement ou surcompensation par rapport au réel, je ne vois pas ce que ça a de moins que bien. D'autant que cela n'empêche en rien l'érudition, voire même d'apprendre de manière ludique (cf l'autre QM où sont abordés des connaissances ou compétences acquises via le GN).

Mais surtout, libre à chacun de proposer un autre modèle que l'"escapism", d'autant que ça existe clairement déjà. Continuer à créer des GN et montrer l'exemple, ça pourra inciter à faire évoluer les pratiques (perso c'est par exemple ce qui me tente à essayer un GN nordique, surtout pour l'expérience des metatechniques, pour réfléchir à ma pratique d'orga)

Muriel A a écrit :Je ne pense pas que j'irais sur un jeu qui permettrait ce genre de fantaisies, perso.

Moi non plus, moi non plus...

Muriel A a écrit :en particulier dans le registre "romanesque" ou "à émotions", donc, non, ça ne me choque pas. L'évasion par le media culturel, aussi longtemps qu'il n'y a pas détachement ou surcompensation par rapport au réel, je ne vois pas ce que ça a de moins que bien. D'autant que cela n'empêche en rien l'érudition, voire même d'apprendre de manière ludique (cf l'autre QM où sont abordés des connaissances ou compétences acquises via le GN).

Ah mais moi non plus rien ne me choque ! J'ai joué plein de jeux de ce genre que j'ai adorés, j'en organise même un dans pas longtemps, et contrairement à Baptiste, je n'ai pas de mal à trouver des jeux qui me branchent. Je ne faisais que remarquer qu'il y a un certain type de GN qui est très peu exploré par chez nous, et j'essayais de chercher des explications du côté des références que beaucoup de joueurs partagent.

Muriel A a écrit :Je reste persuadée qu'il y a une grosse part de catharsis dans le fonctionnement de nombreux GN

J'ai droit à un "Mu+1" sur ce sujet ?

Joaquim a écrit :Je ne faisais que remarquer qu'il y a un certain type de GN qui est très peu exploré par chez nous, et j'essayais de chercher des explications du côté des références que beaucoup de joueurs partagent.

Je persiste à penser que c'est prendre le problème dans le mauvais sens, à savoir ce n'est pas un "trop" de références geek, mais un "pas assez" d'autre chose, la seule manière de le changer est de proposer des alternatives. Accessoirement, comme je m'en souviens, le GN "romanesque" n'a pas commencé autrement, en proposant une alternative au GN action.

Joaquim a écrit :Comme dit à Lucie, ça va jusque dans la construction, la conception du jeu, avec la reprise de "codes" issus de ces univers : un exemple étant le "je fais du GN pour rêver, m'évader", qui reprend le "je lis des comics pour rêver, m'évader".

En quoi la construction ou la conception d'un jeu serait d'influence geeks ? C'est une vraie question, j'ai du mal à visualiser. Autant pour les références, je vois, autant pour le reste, j'ai du mal.
Est-ce qu'un jeu comme le Spirit ou l'Eté 36 par exemple est d'influence geek dans sa construction/conception pour toi ? Et si oui, en quoi ?

Est-ce que si vous aviez proposé un GN carcéral contemporain (ou même dans les années 20, 30, 40, ...) sans la surcouche Harry Potter/fantastique, tu dirais toujours que ton GN a une influence geek ?

Muriel A a écrit : Je persiste à penser que c'est prendre le problème dans le mauvais sens, à savoir ce n'est pas un "trop" de références geek, mais un "pas assez" d'autre chose, la seule manière de le changer est de proposer des alternatives. Accessoirement, comme je m'en souviens, le GN "romanesque" n'a pas commencé autrement, en proposant une alternative au GN action.

Je peux postuler au club Mu+1 ?

Pas joué le Spirits, je peux pas répondre. L'Été 36, par contre, me semble en effet être une exception.

Je me répète, mais ce que je veux dire, c'est qu'on vient souvent chercher en GN ce qu'on vient aussi chercher dans d'autres médias (cinéma, littérature, etc). D'où, à mon sens, le fait qu'on fabrique surtout des GN destinés à faire rêver, voyager, vivre des aventures, être un héros... comme, il me semble, dans la majorité des autres œuvres classées "geeks".

@Muriel : on est d'accord

La culture geek qui me paraît la plus utilisée dans le jeu de rôle Grandeur Nature c'est celle du jeu de rôle papier. On ne créé jamais quelque chose de toutes pièces, et je crois que la communauté geek se gargarise pas mal en vase clos, ce qui limite les inspirations extérieures. DU coup je poserai plus la question "y'a-t-il trop de geek dans le milieu ?"

Du coup, moi ce qui m'interpelle dans ta question Joachim, c'est le "trop", est-ce que tu entends par "trop" "trop pour moi", ou "trop par rapport à sa population" ?

Si la question c'est "trop pour moi", je dirais non, car j'arrive à trouver des GN qui me touche et qui ne font pas appel à un paysage imaginaire geek. Si la question est "trop par rapport à sa population", je dirai aussi non, car l'offre me paraît de plus en plus diverse à mesure que se diversifie la population qui pratique notre activité.

Oui, je suis de bonne humeur.

Pascal, Afrosiatik était bourré de références. Au hip hop, certes, mais de références quand même. Et ce jusque dans les BG. Moi je limite pas la définition de geek à la SF, l'heroic fantasy et autre. T'es un geek dès que tu es passionné par un truc qui n'est pas mainstream. Tu peux être un geek du clavecin ou de la philatélie, après tout. Donc à ce titre, pour moi, Afrosiatik était bourré de références geeks. Est-ce que ça en a fait un mauvais GN ? À mon avis, loin de là.

Faire référence à un élément x ou y dans un BG par exemple, faut juste que ça fasse sens. Sinon c'est comme se branler en se regardant dans un miroir. Tu te fais plaisir et tu t'admires mais ça ne va pas plus loin. Insérer subtilement des références à un peintre, un film, même à un truc de SF ou Big Bang Therory, du moment que ça renvoie à un souvenir qui fait vibrer le personnage et évoque quelque chose pour lui, ça ne me dérange pas. Ca se rapproche de la catharsis évoquée précédemment. Mais ça demande de savoir écrire ET surtout de savoir prendre du recul. Donc d'avoir un peu de métacognition (je mets un terme compliqué parce que vous avez l'air d'aimer les termes compliqués par ici).

Une remarque enfin. Au détours de certains messages, je ressens comme un mépris diffus envers le jeu de rôle sur table. Je trouve que c'est dommage, car c'est un medium où il y a aussi des réflexions passionnantes qui sont menées et qui se basent sur la narratologie, la dramaturgie... Mais c'est peut-être une différence culturelle, auquel cas je m'excuse de la remarque. En France, j'ai toujours eu l'impression qu'il existait un clivage entre rôliste et GNiste alors qu'en Suisse, on est le plus souvent biclassé. Pour vous convaincre, lisez un magasine comme Di6dent, le blog de Jérôme Larré (http://www.tartofrez.com/" onclick="window.open(this.href);return false;) ou celui de Gregory Pogorzelski (http://leparavent.blogspot.ch/" onclick="window.open(this.href);return false;).

Voilà. Sinon, peace, love et vendredi !