Bross a écrit :j'ai lu tes retours, mais je n'ai pas souvenir d'une explication à ce phénomène. quelques mois après, tu parviens à comprendre pourquoi ça pouvait marcher fort parfois, tout en s'emmerdant le reste du temps ?
Bah je ne suis pas un immersioniste finnois de l'école "je joue en pleurant tout seul dans mon placard".
Donc pour m'amuser j'ai besoin de trucs à faire, d'interactions avec les autres et de belles scènes:
- de trucs à faire, en groupe ou pas. Ca veut pas dire rassembler les sept pierres du destin éparpillées dans la forêt ou arriver à échanger mes 5 cartes ressources bois contre 2 cartes ressources métal (chercher des oeufs de paques et faire des échanges Panini ça me gave). Ca veut dire des trucs importants pour mon perso et fun à jouer pour moi. Genre aller faire de missions d'élite-ninja-militaire ou des sorties en Viper, ou aller découvrir des nouvelles parties du site comme le sous-marin. Et des trucs comme ça y en a eu, mais pas assez. Genre les sorties en Viper étant limitées au bon vouloir des dirigeants du vaisseau, si ils sont occupés à jumper tout le temps, ben on sort jamais. Donc *leur* jeu (la navigation) nous nique *notre* jeu (les sorties, pour simplifier)
- d'interactions avec des joueurs qui ont du répondant. Donc quand je fais le facho tauronophobe et que ça répond en face (en bien ou en mal), c'est cool, je joue, j'interagis. On a aussi eu de grandes discussions de concours de bites entre pilotes du Galactica et du Celestra au début du jeu, mais au bout d'un moment t'as fait le tour, il te faut du matériau. Donc soit tu pioches dans ta fiche (mais y a avait pas grand chose) soit tu inventes (mais je suis pas bon pour ça et j'ai toujours peur de trahir l'univers ou le scénar). Donc quand tu es plusieurs à pas savoir quoi dire et quoi faire, bah tu t'emmerdes. Et on était pas mal dans ce cas.
- de belles scènes ça peut aussi être en spectateur. La conversion au culte Tauron d'un pote pilote a été très chouette à observer parce que mon perso était tiraillé entre la haine de cette culture et l'authenticité qui se dégageait de la foi des gens. Mais pareil, y en a pas eu assez.
et plus précisément : dans quelle mesure le découpage du jeu en actes et la rupture fréquente de l'immersion (par els arrêts de jeu, les ateliers, les briefs / debriefs, etc... ) est-elle une cause de ton emmerdement ? (je me pose la question de découper un jeu un peu comme le BSG mais j'hésite beaucoup, je redoute un rapport gains / pertes défavorable).
Ca n'a pas du tout été la cause de mon emmerdement, au contraire.
Quand tu t'emmerdes, tu es très content de partir hors jeu. C'est d'ailleurs ce qu'on fait les espions quand ils se sont cassés avec un Raptor. Ils ont roleplayé dans le sous-marin pendant 15-20 minutes puis sont passés hors-jeu parce qu'ils savaient que ça pouvait durer des heures et n'avaient pas envie de s'emmerder en jeu. Ils étaient potes hors jeu et on papoté, pris des nouvelles etc sans déranger le reste du jeu (ils étaient dans le sous-marin, c'est bien isolé ces trucs).
Le générique de début et fin des actes était top pour entrer et sortir du perso.
Dormir au chaud était top pour tenir le coup pendant les longues journées glaciales. Pareil pour voir la lumière du jour quand tu passes tes journées dans une pénombre verdâtres ou sous des néons qui piquent aux yeux.
Les interruptions entractes permettaient de discuter hors jeu de trucs qu'on voulait faire en jeu pendant le prochain sans interrompre le jeu. Par exemple j'ai vérifié avec la joueuse d'Arany que c'était OK de se hurler dessus, elle a dit no soucy, fait monter la pression et donc on a poussé le truc jusqu'à se taper dessus à l'acte d'après. On aurait pu gérer ça en live avec les safewords mais là c'était plus clair, et fait à tête reposée. Pareil quand tu as envie d'une scène: on trouvait que c'était abuser que les pilotes n'avaient pas encore tapé le carton donc on a décidé de démarrer un acte en pleine partie de triad.
Donc bref globalement la structure favorise le jeu intense/l'immersion:
-les ateliers je suis pour, comme ça tu sais où tu vas et tu démarres à chaud (il n'y en a pas eu après le début du jeu)
- les entractes je suis carrément pour, comme ça tu redémarres souvent sur un truc plus intense que là où tu avais fini avant et tu peux caler des trucs à plusieurs
-les metatechniques intrusives et visibles genre monologue intérieur etc là j'ai plus de mal. Y en avait peu dans BSG, plus dans Mad about the boy, c'est chouette pour faire de belles histoires et de belles scènes, mais ça me casse plutot l'immersion.
Après je suis fan de GN cours et intenses, donc ceci explique cela
