1) exemple (et critique) de règles connues :
Je ne reviens pas sur les systèmes précédemment évoqués. Par contre, je pense à une règle finalement plutôt bien fichue. Il s'agissait de simuler au sein d'un groupe de personnages adolescents les premiers émois amoureux, du premier baiser à la coucherie, avec un système simple, une représentation unique, et la "mise en scène" des difficultés des premières fois. La règle se basait sur des figures géométriques à réaliser avec un élastique, le tout à 4 mains, avec son/sa partenaire. Le tout en essayant de rester discret, puisque dans un internat. ça prêtait parfois à sourire, voire à rire, mais proposait aussi un défi parfois très relevé et permettait, en restant habillé

de créer une vraie complicité avec son partenaire. Et c'était conforme à l'esprit général du jeu, léger comme un sitcom pour ados, jamais grave.
2) occurences ludiques du sexe
je rejoins Fredou sur le caractère généralement dommageable de la simulation du sexe. D'abord par souci esthétique, pour demeurer dans un rapport de séduction très cérébral plutôt que sombrer dans la crudité d'une banale histoire de fesses. Ensuite par souci de préservation du cadre diégétique : le corps (éventuellement nu) est une première frontière légitime pour la plupart des gens. L'intimité amoureuse, n'en parlons pas. Il y a clairement un corps social et un corps intime. Si le premier peut être "mise en scène" (mains, visage, éventuellement torse / décolleté suggestif) sans trop de confusion (et encore : le cou c'est une zone carrément intime, à mon sens), le second devrait théoriquement rester exclu du jeu, de la même manière qu'on ne met pas théoriquement en jeu des aspects profonds voire traumatiques de sa propre personnalité, pour se contenter de les effleurer parfois.
J'entends bien Fenriss disant que le sexe fait partie de la vie, ne devrait pas être exclu du champ d'action des personnages, quitte à (mal) le simuler. Je persiste à croire qu'il vaut mieux délimiter un peu ce champ d'action et inciter les joueurs à trouver de belles solutions plutôt que de se laisser aller à la facilité de la pantalonnade.
Néanmoins, si la mise en scène du sexe (l'acte, pas la séduction) a réellement une importance dans un jeu donné, ET si l'ensemble des joueurs est OK sur le principe, je trouverais pertinent de recourir 1) au sexe réel, 2) de façon plus réaliste à des méthodes type Ars Amandi, qui mettent réellement le corps et le contact physique au service d'une représentation conventionnelle, sans négliger les autres sens. Je crois vraiment que ce qui se passe entre 2+ personnes pendant le sexe est muet, pulsionnel, irréfléchi, sensoriel et animal. Aussi ces situations devraient-elles éviter tout support verbal et/ou qui permette une intellectualisation.