Donc, niveau concordance, écrire :
"Il souhaitait que je dorme à la maison", c'est une faute ?
Je pensais que "souhaiter" indiquait le passé mais le "que je dorme" une action présente dans ce temps passé (si on écrit "dormisse", ça soustends, pour moi, que ça aussi, ça évoque dans le passé une action passé).
Je ne sais pas si je suis très clair.
Moi aussi, j'adore la conjugaison
Imparfait du subjonctif
Re: Imparfait du subjonctif
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Re: Imparfait du subjonctif
"Il souhaitait que je dorme à la maison" est effectivement une faute de concordance des temps même si elle est parfaitement admise et fréquemment utilisée à l'oral. C'est cette tolérance exceptionnelle qui fait que notre oreille n'est pas choquée. Toutefois, si l'oral est une chose l'écrit en est une autre.
Dans cette phrase nous avons une principale "Il souhaitait" et une subordonnée au subjonctif "que je dorme à la maison". La règle de concordance des temps est sans équivoque : si la principale est au passé ou à l'imparfait, la subordonnée doit être à l'imparfait ou au plus que parfait. Il faudrait donc écrire : "Il s'étonnait que je dormisse à la maison" ou "Il s'étonnait que j'eusse dormi à la maison" (ici j'ai remplacé "souhaiter" par "s'étonner" pour que la phrase conserve un sens dans les deux temps). Si on a l'oreille sensible à la concordance des temps, on entend dans la première phrase que le sujet s'étonne de me voir dormir à la maison (présentement) alors que dans la seconde on entend le sujet s'étonner du fait que j'ai dormi à la maison (évènement passé). Dans cette logique implacable de la conjugaison française à l'écrit, il n'y a pas de place pour Il s'étonnait que je dorme à la maison.
Pour te donner une idée de la vraie nature de cette faute, comparons-là à une autre erreur de concordance des temps, plus horrible à entendre mais exactement aussi fausse : "L'eau était terriblement froide quand il traverse courageusement la rivière". Beurk !
Dans cette phrase nous avons une principale "Il souhaitait" et une subordonnée au subjonctif "que je dorme à la maison". La règle de concordance des temps est sans équivoque : si la principale est au passé ou à l'imparfait, la subordonnée doit être à l'imparfait ou au plus que parfait. Il faudrait donc écrire : "Il s'étonnait que je dormisse à la maison" ou "Il s'étonnait que j'eusse dormi à la maison" (ici j'ai remplacé "souhaiter" par "s'étonner" pour que la phrase conserve un sens dans les deux temps). Si on a l'oreille sensible à la concordance des temps, on entend dans la première phrase que le sujet s'étonne de me voir dormir à la maison (présentement) alors que dans la seconde on entend le sujet s'étonner du fait que j'ai dormi à la maison (évènement passé). Dans cette logique implacable de la conjugaison française à l'écrit, il n'y a pas de place pour Il s'étonnait que je dorme à la maison.
Pour te donner une idée de la vraie nature de cette faute, comparons-là à une autre erreur de concordance des temps, plus horrible à entendre mais exactement aussi fausse : "L'eau était terriblement froide quand il traverse courageusement la rivière". Beurk !
Re: Imparfait du subjonctif
Magnifique démonstration à laquelle j'ai tout compris. Merci bien.
Tu es prof de français, de maintien ou tu travailles à l'Académie Française ?
Je suis impressionné...
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Re: Imparfait du subjonctif
Ce sujet m'a intéressé, alors je l'ai potassé.