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QM123 : C'est mon mien

Posté : mar. 10 déc. 2013 10:42
par lucieXperience
La question a déjà été soulevée à plusieurs reprises, mais soyons plus précis :
À qui appartient vraiment un GN ? Aux joueurs, aux organisateurs, aux deux, à personne ?

Re: QM123 : C'est mon mien

Posté : mar. 10 déc. 2013 11:04
par kilourh
Radicalman : à son(ses) auteur(s) !

Et cela même après l'avoir partagé sur internet, il reste sa création et sa propriété et pour cela, on lui doit un minimum de respect.

Re: QM123 : C'est mon mien

Posté : mar. 10 déc. 2013 12:11
par Pink
Légalement je pense qu'une oeuvre, un jeu / un scénario, appartient forcément à son/ses auteur(s).
Mais si la parternité de ce type d'oeuvre est indicutable, l'interprétation en est particulièrement dépendante de ses joueurs. Plus que pour n'importe quelle oeuvre cinématographique ou théatrale.

Cependant qu'en est il de ces jeux où les joueurs sont à l'initiative de leur propre personnage ? A ce moment là j'imagine que les joueurs peuvent être considérés comme co-auteurs pour la partie qui les concerne...

Re: QM123 : C'est mon mien

Posté : mar. 10 déc. 2013 12:16
par Thanos
Le jeu appartient à son (ses) auteur(s) (à savoir le scénario, les background des personnages, les événementiels, ...) et chaque session appartient aux orgas, pnjs, joueurs, ...

Re: QM123 : C'est mon mien

Posté : mar. 10 déc. 2013 13:43
par lucieXperience
Mode radical :

à personne. Un GN est une oeuvre, par essence elle est faite pour que des gens se l'approprient, c'est ce qui fait qu'elle est durable et intemporelle. Une oeuvre appartient à tout le monde, c'est à dire à personne.

Re: QM123 : C'est mon mien

Posté : mar. 10 déc. 2013 13:56
par Bross
Celui qui possède le jeu c'est - pratiquement - celui qui en conserve l'intégralité du texte (le plus souvent, celui qui l'a écrit, donc son auteur) puisque c'est à lui qu'on demande la ressource si on veut rééditer. Quand un auteur rend son jeu librement accessible, il confirme de facto que le jeu est (était, à la rigueur) sa propriété, puisqu'il n'y a que lui qui peut l'offrir, et que sans son consentement c'est du vol.

En GN comme au théâtre, il y a je pense une véritable différence entre l'auteur et le metteur en scène (sauf qu'en GN, les deux fonctions sont le plus souvent assumés par la ou les mêmes personnes).

Si je conserve ce parallèle à l'esprit, un jeu, c'est à dire la rencontre entre un texte et une mise en scène, appartient... à son metteur en scène, donc à l'orga. Le joueur, comme l'acteur, apporte sa contribution personnelle voire une part de création mais ne pilote pas, ne dirige pas. Le texte, en revanche, appartiendra toujours à son auteur parce qu'il peut exister à priori de toute mise en scène, de toute contribution extérieure.

Que des joueurs s'approprient le jeu en le faisant vivre, c'est cool. Qu'ils revendiquent la paternité du jeu, ça me fait doucement rire. Qu'un acteur revendique une pièce qu'il n'a ni écrite ni mise en scène, et on le traitera de gros mégalo.

Re: QM123 : C'est mon mien

Posté : mar. 10 déc. 2013 14:05
par lucieXperience
Pink a écrit : Cependant qu'en est il de ces jeux où les joueurs sont à l'initiative de leur propre personnage ? A ce moment là j'imagine que les joueurs peuvent être considérés comme co-auteurs pour la partie qui les concerne...
Je reviens là-dessus : je pense que non. Un GN c'est avant tout le projet d'un créateur (oui j'ai conscience que je me contredis avec le message du dessus :mrgreen: ). La création des personnages n'a pas d'impact sur le projet du jeu. Je suis auteur d'un jeu, pour mon projet c'est intéressant que les joueurs créent leurs personnages, mais ça ne fait pas pour autant d'eux les auteurs du jeu, c'est moi qui leur propose quelque chose, c'est mon projet.

Dans le cas où la création du jeu est collective, où le projet du jeu est collectif alors joueurs et auteurs se confondent.

Re: QM123 : C'est mon mien

Posté : mar. 10 déc. 2013 14:29
par Pink
@Bross : Dans un GN le metteur en scène est parfois absent. L'orga léguant volontairement ce rôle à ses joueurs. Quant au scénario, on écrit une backstory générale, mais ce qui va se passer en GN peut être uniquement le fait des joueurs. Et n'est pas tout le temps écrit, seulement provoqué. J'ai le sentiment que le joueur crée aussi quelque chose, contrairement à l'acteur qui interprête, non ?

J'aimerais l'idée de pouvoir dire qu'un GN appartient à l'association qui l'organise, mais il y a plein de limites.

Re: QM123 : C'est mon mien

Posté : mar. 10 déc. 2013 15:05
par Bross
Pink : sur l'importance de l'orga, je ne suis pas loin de penser comme toi, sauf que je vois une importance bien plus grande dans le "seulement provoquer". Si tu ne provoques pas, il ne se passe que dalle et les joueurs font - le plus souvent - de la merde parce que c'est un jeu, pas un atelier d'impro ou de création collective, ça suppose un pacte ludique, même arbitraire, une convention connue et acceptée par tous. Qu'elle soit établie par UN et ça devient son jeu, qu'elle soit établie collégialement et ça devient LEUR jeu.

Sur la différence entre l'acteur et le joueur, bof. Ce n'est pas une agression contre toi, hein, mais je crois qu'un joueur de GN qui prétend à faire plus / mieux qu'un acteur se touche gravement la nouille. Je ne suis pas en train de sacraliser l'acteur au détriment du joueur, je crois seulement que ce sont des démarches très différentes avec des contraintes et des objectifs spécifiques, dont la lisibilité du jeu par un public passif n'est pas la moindre. Le parallèle que j'ai employé avec le théâtre n'était qu'un parallèle, pas une comparaison. Dans le cadre donné, un acteur peut créer un personnage même si le texte est immuable. Ce n'est pas parce qu'un joueur a plus de marge de manœuvre que ça en fait un meilleur créatif que l'acteur, surtout sur un plan qualitatif.

Cela dit, cette QM porte bien son nom : qu'est-ce que ça peut foutre et à qui, la propriété d'un jeu ?

Re: QM123 : C'est mon mien

Posté : mar. 10 déc. 2013 15:54
par Pink
qu'est-ce que ça peut foutre et à qui, la propriété d'un jeu ?
J'aime cette remarque, car elle regroupe la problématique : pourquoi + qui. Si demain j'annonce un GN intitulé "Afroasiatik 2 : la revenche du slam-samouraï" est ce que ça va passer comme une lettre à la poste ? Pas sur. Et ça serait légitime, non ?

Il y a beaucoup de jeux et finalement peu mis en libre accès. Je me demandais si la notion de propriété n'est pas quelque chose qui fait peur à certains et qui freine ce fameux libre accès ?

Le cas d'une utilisation détournée de la Valse des Pantins, sans citation ou consentement de son auteur, est un évènement à l'origine de la limitation temporaire de son accès à la communauté. Le cas ici était plus simple puisqu'il n'y avait qu'un auteur et ce qui a été détourné était le contenu inaliénable de sa création (le scénario).

En ce sens, savoir à qui appartient un GN ne serait il pas la première étape pour le dévellopement du libre accès de GN plus nombreux.

J'aimerais bien savoir, par exemple, si la question a du se poser lorsque Mondes Parallèles a prêté "Terreur à Arkham" à Coryphée. Fallait il que tous les orgas soient d'accord ? Peut être y a t'il des exemples qui n'ont pas abouti faute d'autorisation d'un membre d'une équipe ?