Muriel A a écrit :La loi O/D appliquée à la minorité de GN submergés de demandes (ce qui reste un peu l'objet de fond ici, mais qui à mon sens ne sont pas tous romanesques dans l'approche, le Salem p.ex), pose un relation dans laquelle l'orga offreur a plus de pouvoir (car offre rare) que le joueur demandeur.
Correct, sauf que je ne vois pas en quoi le Salem n'est pas romanesque, sauf d'amalgamer romanesque avec autre chose (romantique ?).
Muriel A a écrit : L'effet (pervers?) engendré est :
- l'augmentation des coûts : vrai, et a minima parce que avec moins de joueur, on peut moins optimiser la PAF du site, qui reste le poste de dépense le plus lourd hors très bon plan ou site gratuit
Correct aussi.
Muriel A a écrit :- la baisse de la qualité et de l'innovation : en débat sur le premier, mais très avancé sur le second, avec l'idée que tout le monde en viendrait à faire du "mainstream" et que cela empêcherait la création d'autres formes (romanesque qui tourne en rond, etc.)
Ouaip.
A ce stade toutefois on n'a examiné la relation que dans sa version alpha (orga = offreur vs joueur = demandeur). La relation observé de cette façon classique ne fonctionne qu'avec réticence, c'est seulement si on intègre sa fonction inverse (joueur = offreur vs orga = demandeur) qu'elle ronronne comme un chaton.
Muriel A a écrit :La conséquence logique est que sortir de ce cercle vicieux implique de renverser la balance du pouvoir en faveur du joueur, par exemple par le site de notation débattu sur l'autre QM, ce qui (en grand raccourci) imposerait à l'orga d'aller davantage au devant des joueurs, limiterait la tendance à la sélectivité et au GN sur invitation, et permettrait un meilleur renouvellement des styles et des formes. Ca se défend?
Je suppose que ça pourrait marcher. Je ne vais pas dire le contraire, c'est globalement de cette façon que je raisonne. Je suis toutefois un peu surpris que tu y vois aussi clair. Suis-je lisible à ce point ?
Cela dit, il ne faut pas perdre de vue que ça ne ferait qu'agir sur un symptôme : la balance des pouvoirs. Tous les symptômes étant étroitement entremêlés, ça pourrait effectivement agir sur les autres, certes, mais ça ne résoudrait pas pour autant le problème de fond, qui est le déséquilibre offre/demande. Tant que celui-ci existe, les
éventuels effets pervers de la situation actuelle ne pourront que perdurer.
Et ça ce n'est pas si simple. Dans une situation classique de marché, l'état va souvent vouloir se ranger en faveur du demandeur (acheteur) au dépend de l'offreur (entreprise) et cherchera à déséquilibrer la balance en faveur de l'acheteur en augmentant le nombre d'offres. D'où les efforts de la commission européenne pour maintenir la concurrence au plus haut niveau. Mais là on parle de GN, où personne ne va vouloir favoriser les joueurs au dépend des orgas et rarement l'inverse. Et puis pour ça, il faudrait un organisme fédérateur externe doté d'un grand pouvoir, ce qui n'existe pas. On ne peut donc guère qu'en parler et observer les évolutions. A moins bien sûr qu'on invente bientôt un moyen d'augmenter considérablement le nombre de GN proposés...
Et là devrait intervenir Baptiste s'il suit cette discussion...
Muriel A a écrit :Là dessus, aparté, l'idée que "la reconnaissance est le salaire de l'orga", c'est un non-sens pour moi. Si le jeu a plu, c'est très bien, c'est mon objectif. Les remerciements ça fait toujours plaisir, ne serait-ce que parce que c'est poli même si tout ne s'est pas parfaitement passé. Mais que l'organisation ne porte pas sa satisfaction en elle-même, et qu'il faille absolument attendre les ovations du public, c'est une très mauvaise conception qui alimente sans doute justement les malentendus sur le rôle de l'orga, en particulier sur les jeux à invitation.
Certes. Toutefois, s'il n'a pas de sens pour toi (ce qui est surprenant) il en a pour d'autres, beaucoup d'autres. Je ne cache pas qu'il en a pour moi. A ce titre, c'est quelque chose qui doit être pris en compte dans l'estimation globale de ce qu'est la rémunération de l'orga.