Forum de l'univers du huis clos

A l'heure où les débats tournent autour de la philosophie GNiste, de l'immersion, du minimalisme, de la storyline et du perfectionnisme, je vais sembler un peu terre-à-terre... mais ma préoccupation actuelle est l'occupation des joueurs.

Ben oui, généralement je suis relativement confiant dans ma capacité à créer des histoires qui vont faire rire, pleurer, émouvoir, angoisser ou passionner mais je ne suis jamais sûr du temps que ça va occuper.

Vous avez des outils pour estimer ça ? Comment faites-vous pour garantir que vos interactions vont tenir 4h, 8h, 12h ? Évènementiels ? Relance par des inputs en cours de jeu ? Grilles de calcul de temps d'occupation hyper précises ?

Je suis un vieil orga expérimenté et pourtant ce truc là reste pour moi un mystère. Je continue à travailler au pifomètre et force est de constater que ça ne marche pas toujours très bien.

Aux GNiales cette année on va présenter une méthode que je crois très efficace pour estimer ça (entre autre)

Un des points consiste à penser à chaque "situation de jeu" potentielle et à estimer le temps qu'elle va prendre.
C'est facile quand on écrit un scénario sur des rails avec une suite d'événements "obligatoire"
C'est un peu plus complexe mais pas tant que ça quand on a un jeu plus libre.

Dans cette méthode, le jeu est écrit en pensant avant tout à des "situations de jeu". Ce qui fait que l'estimation du temps se fait assez naturellement. Dans un jeu où ce sont avant tout des backstories qui sont écrites, ça semble être un travail de titan d'imaginer chaque scène possible de chaque personnage.

Le jour des GNiales, la méthodes devrait être rédigée intégralement et mise en ligne. Ce sera sans doute plus précis que cette vague introduction

Je trouve ce sujet très intéressant

Je continue à travailler au pifomètre et force est de constater que ça ne marche pas toujours très bien.

Tu as plutôt tendance à sur- ou sous-estimer la durée effective de jeu ? Ou ça va dans les 2 sens ?

ça fait aussi partie de mes problèmes. Jusqu'ici avec Fanny on a eu tendance à le résoudre en essayant de mettre un max d'intrigues dans chaque fiches(en essayant de ne pas trop en mettre) et en rajoutant des évents prévus pour rythmer le jeu + des évents additionnels qu'on peut lancer si jamais on sent des creux.

fenriss : en mettre un max sans en mettre trop. ça veut dire trouver le bon équilibre ?

Baptiste a écrit :fenriss : en mettre un max sans en mettre trop. ça veut dire trouver le bon équilibre ?

Alors rien à voir du tout, c'est complétement différent
...
...
...

Blague à part oui, il s'agit de trouver le bon équilibre mais je vais quand même privilégier le risque de mettre trop d'intrigue à celui de n'en mettre pas assez.(même si je sais que tu trouves ça MAAAAALLLLL)

je trouvais la formule bizarre mais c'est bien ce que j'avais compris.
et je préfère avoir trop que pas assez.
mais c'est vrai que je préfère avoir juste ce qu'il faut. Si les orgas se faisaient confiance. Quand on croit dans une histoire, pourquoi en mettre une de secours.

à la réécriture du highlands, vous êtes plutôt du genre à rajouter là où il y a du manque ou plutôt du genre à faire des coupes dans le superflu ?

c'est encore en discussions, fanny se demande s'il ne faut pas supprimer des personnages mais pour ma part je suis plutôt pour améliorer les personnages défaillant plutôt que faire des coupes. Je pense que l'un des intérêt du Highland réside dans le nombre de personnage qui offre une richesse supplémentaire (notamment dans des scènes comme celle du bal). Après l'idée c'est bien entendu de ne pas rajouter de l'intrigue au forceps mais de mieux répartir celles-ci. Il y a par exemple au moins un personnage qui avait beaucoup trop d'intrigue pour que ce soit humainement gérable, on va tout naturellement le délester d'autant qu'un personnage faible peut avantageusement en profiter.

Sinon, pour répondre à "Quand on croit dans une histoire, pourquoi en mettre une de secours", je te dirais tout simplement "par sécurité". Tu as beau être 100% confiant dans ton intrigue, il y a des milliard de facteurs sur lesquels tu n'as qu'un contrôle limité: humeur du joueur, présence du joueur, temps, circulation de l'info, etc

Exemple simple: tu construit une superbe romance, remarquablement écrite, un truc admirable qui devrait tenir le couple tout le week-end mais le mec n'a finalement pas envie de jouer avec la fille, il préfère donc aller se bourrer la gueule avec ses potes sur le gn. Moralité la joueuse n'a plus de jeux. Si son back lui offre d'autres opportunité de jeux au moins elle a encore de quoi s'amuser même si ça ne s'est pas passé comme ça aurait du.

Pascal a écrit :Comment faites-vous pour garantir que vos interactions vont tenir 4h, 8h, 12h ?

S'il existe une solution, même imparfaite, je serais très surpris. J'ai l'impression qu'il y a trop de paramètres en jeu (dont un facteur chance) pour que cela puisse être mesuré efficacement.

Sauf erreur, il est tout au plus possible d'essayer de comparer une intrigue à une autre en se fixant des critères subjectifs en fonction de son GN (ex : nbr de personnages impliqués * nbr de documents/objets dans l'intrigue * coef estimé de complexité de l'intrigue). Et même si j'ai voulu m'y astreindre une fois, au final, je ne l'ai jamais fait (trop chiant).

Je pense que c'est un des (rares) aspects de la conception de GN où l'expérience est nécessaire et peut être utilisée pour y associer des comparaisons (ex : mon intrigue ressemble à celle que j'avais dans tel GN, ça m'a occupé 2 ou 3 heures).

C'est clair qu'il y a beaucoup de paramètre qui rentre en ligne de compte. Et il suffit d'organiser plusieurs fois le même jeu pour s'en convaincre. Ca ne se passe jamais deux fois de la même façon. Et des joueurs vont s'ennuyer sec sur des rôles (que ce soit parce que le rôle ne leur plait pas ou parce qu'ils ont résolu leurs intrigues trop vite) là ou d'autres vont s'éclater pendant toute la durée du jeu...