Forum de l'univers du huis clos

Baptiste et Lucie ont joué surement plus de GNs avec un minimum d'efforts d'immersion que de Kandorya et autres jeux très peu immersifs. Je me demande s'il n'y a pas un effet, "j'ai grandi dans une ferme, alors y en a marre de votre label bio."

Fred a écrit :Histoire de ne pas être d'accord, je trouve que l'immersion est une fin en soi car [je cherche une façon intello de le dire mais je ne trouve pas donc:] on se fait vachement moins chier dans les GN immersifs.
Je ne sais pas à quoi ça tient, parce que j'ai trouvé, par exemple, le jeep très immersif avec zéro décor, zéro costumes et peu de scénario. C'était néanmoins dépaysant et "impliquant".

Peut-être parce qu'un GN que tu aimes te transporte plus facilement.

L'immersion peut être l'objectif visé lors de l'écriture d'un scénario (voir ce que décrit Frédou) mais peut aussi être la résultante complètement involontaire d'un GN qui plait.

D'ailleurs, ne surestimons-nous pas notre capacité à provoquer le second au travers du premier ?

c'est un bon exemple le bio.

prenons la phrase :
"Pour avoir des légumes bio, je traite mon champ avec des insectes qui mangent les parasites."

j'aimerais qu'on parle plus souvent des insectes que du bio. Parce que je pense que l'immersion est un objectif commun à la majorité des GNs écrit ces deux dernières années, et qu'en parler en bien n'aidera pas à en créer. Du moins pas autant que si on parle du : "comment qu'on fait ?"

Mais je n'ai rien contre le bio et je ne mettrai jamais les pieds au kandorya précisément pour ça.

"comment qu'on fait ?"

D'accord, sauf que le comment qu'on fait n'a pas vraiment sa place dans une présentation aux joueurs. De mon jeu, je peux dire qu'il se veut immersif, qu'il a l'intention de faire battre des cœurs, couler des larmes, blablabla, mais le comment est clairement à découvrir en le jouant. Et c'est vrai de toutes les tueries immersives que j'ai pu jouer.

D'ailleurs, ne surestimons-nous pas notre capacité à provoquer le second au travers du premier ?

Ca va... je sais où j'en suis, sur ce point.

Frédou a écrit :D'accord, sauf que le comment qu'on fait n'a pas vraiment sa place dans une présentation aux joueurs. De mon jeu, je peux dire qu'il se veut immersif, qu'il a l'intention de faire battre des cœurs, couler des larmes, blablabla, mais le comment est clairement à découvrir en le jouant. Et c'est vrai de toutes les tueries immersives que j'ai pu jouer.

Et pourtant sur ton dernier jeu tu as écrit une présentation aux joueurs de neuf pages en précisant entre autre les intentions du scénario et la façon dont sont pensés les personnages, tu ne te contentes pas de dire que tu as voulu un jeu immersif comme d'autres peuvent le faire. Donc c'est bien quelque chose que tu fais.

Fredou a écrit :

"comment qu'on fait ?"

D'accord, sauf que le comment qu'on fait n'a pas vraiment sa place dans une présentation aux joueurs. De mon jeu, je peux dire qu'il se veut immersif, qu'il a l'intention de faire battre des cœurs, couler des larmes, blablabla, mais le comment est clairement à découvrir en le jouant. Et c'est vrai de toutes les tueries immersives que j'ai pu jouer.

En dehors d'une présentation aux joueurs, on peut en parler ici.

Quelques exemples, tous vécus, en + ou en -:

Ecriture:
- les scénarios tellements battus et rebattus du genre sauver le monde/refermer la porte des enfers/sauver la princesse. Même présentés dans un super lieu par un super PNJ au super roleplay, quand c'est vraiment trop débile je décroche.
- les persos appelés "Ballisto" dans un méd-fan
+ les perso auxquels on peut s'identifier parce qu'ils ont des émotions humaines, vivent des situations similaires à celles qu'on a vécu etc
+ les premières scènes "in media re"
+ les règles discrètes mais qui orientent le jeu dans l'ambiance qu'il est supposé avoir, par exemple combats très mortels dans un jeu violent et stressant, pas héroïque ("system does matter")
- les "damage calls" en combat genre "5 magique!"

Roleplay
- le vieux françois pourri. Je préfère une langue neutre sans verlan plutôt que des tentatives de rejouer les Visiteurs
- les références à Kaamelott, Naheulbeuk etc dans les méd-fans

Peur/stress
- être à 30 en file indienne avec des lampes de poches dans la forêt
+ être seul dans le noir sans lampe de poche dans un lieu inconnu
+ Les feux d'artifices qui explosent dans des éléments de décor bien innocents -> fumée et odeur de poudre en intérieur
+ Se faire secouer pour de vrai à l'arrière d'un camion
+ Se faire charger par un vrai mec de 2m, 150kg en cuirasse en acier
+ En visitant une vieille maison vide, se faire braquer et mettre au sol par un groupe de mecs encagoulés, armés de répliques airfsoft+maglights, ayant une vraie formation militaire/policière
+ Voir le ciel devenir noir de flèches comme dans les films

Ambiance
+ Les chants de taverne de Mythodéa quand c'est une chanson en Allemand que je connais pas
- Les chants de taverne de Mythodéa quand c'est du Tri Yann ou une énième rengaine des Dubliners. Ou la digue du cul. Et je plaide coupable.
+ La lumières à la bougie quand le lieu est supposé être éclairé à la bougie, les torches la nuit en forêt, les odeurs en général etc.

+ Globalement les sites "qui sont vraiment ce qu'ils représentent", la 360° illusion. Mais ça ne réponds pas à la question du début

Thomas B. a écrit :+ les premières scènes "in media re"

Ca veut dire quoi ?

Thanos a écrit :

Thomas B. a écrit :+ les premières scènes "in media re"

Ca veut dire quoi ?

In medias res, c'est quand le GN s'ouvre au coeur de l'intrigue, que tu ne vas pas aller voir ta faction pour faire les présentations mais tu es dès le début en plein dans une scène prenante et importante. Donc pas de moment de flottement entre le briefing et le moment où tu te mets dans le bain: tu es tout de suite dans le bain. Un exemple récent: on était une bande de malfrats et devions tendre une embuscade pour libérer un collègue. Notre partie du GN a débuté on était dans la forêt, en position, et le convoi arrivait.

Certains orgas de méd-bours utilisent ça aussi pour éviter le problème de la baston finale, et font une baston initiale. Ca pose tout de suite l'ambiance et forge des liens en jeu.

Et pourtant sur ton dernier jeu tu as écrit une présentation aux joueurs de neuf pages en précisant entre autre les intentions du scénario et la façon dont sont pensés les personnages

Pris en flag d'exagération manifeste ! Le document fait 9 pages d'instructions en tout genre, blabla, introduction du jeu, consignes pour le site, vocabulaire du théâtre, minimum à savoir sur la versification, et des explications sur la façon de s'approprier un personnage, de faire ses propres choix, de le faire vivre... bref, du contexte et la base commune à quasiment n'importe quel jeu décent. Bien-sûr, j'y parle d'une volonté de faire battre des cœurs par de beaux personnages, mais sur quelques phrases seulement, et c'est loin d'être tous les "comment" du jeu.