N'ayant pas vécu cette mythique période d'unité de la communauté GNiste, je ne vois pas la situation actuelle comme un schisme.
J'ai fait mon premier GN en 1996, c'était un huis clos contemporain. Puis j'ai joué et organisé des dizaines de GN, en ai écrit un premier, c'était parfois du huis clos parfois du grand GN sur grand site... avant de jouer mon tout premier medfan en forêt en... 2008. Même année que mon premier GN nordique d'ailleurs. J'avais joué dans plusieurs pays, en plusieurs langues, sur plein de formats et d'univers différents avant de toucher ma première arme en latex.
Donc les soi-disant références communes, lingua franca, socle commun, les grosses assos etc, ça ne voulait rien dire pour moi. (Pareil pour D&D pour le jdr sur table d'ailleurs). Il y avait déjà plein de types de GN à travers le monde, manifestement le medfan orienté action héroïque en était un gros, mais le GN Vampire aussi, et ça s'insultait copieusement entre les deux dans les 1990s, et même au sein du GN Vampire entre assos, réseaux etc. (c'était hilarant d'être dans un réseau mondial pendant quelques années).
Bref, je suis super content que tous un tas d'approches existent, qu'elles soient très différentes, qu'elles aient des priorités différentes, des idées différentes sur ce qui constitue un GN intéressant/valable/innovant. Ca permet d'attirer plus de participant.e.s, montrer qu'il y a de la place pour les fans de gros films d'action, et pour les fans de petit films d'auteur intimistes. Et pour les gens qui ont envie de tester de temps en temps l'un, de temps en temps l'autre, et d'inventer des trucs encore jamais fait. Pour les gens qui ont envie de se mélanger, il y a des événements pour, genre les GNiales etc, pour les gens qui veulent rester dans leur trucs locaux habituels qu'ils y restent, et pour le reste y a internet. La vie est belle
Pour répondre à certains trucs qui m'ont choqué:
- Il y a des jeux pour lesquels 6h d'atelier se justifient complètement: genre si les personnages sont vraiment très différents de nous mais qu'on essaie de faire ça à fond, de toucher à l'intime. Et si il y a des fiches très light et une grande partie de co-création par les participant.e.s, prévue sur place (notamment des dynamiques de groupes, des souvenirs commun).
Un exemple vécu avec une journée complète d'ateliers.
- Le jdr sur table a énormément évolué ces dix dernières années. Le business model a été modifié par le financement participatif (400 000 euros pour la 7e édition de Cthulhu: les vieux rôlistes nostalgiques ont des sous), et les styles de jeu complêtement retournés par un partage plus équitable de la narration (généralisation des jeux sans MJ, à MJ tournant, à narration bien plus émergente/sans scénar pré-écrit), par de nouveaux formats et des thématiques qui étaient très peu explorées avant dans les jeux publiés (
un bel exemple parallèle à l'évolution du GN pour le coup).
Frédou: écoute le dernier épisode de Radio Rôliste, tu vas voir comment le jdr est vibrant et créatif.