QM 186 : GN nordique : le low-cost maxi discount du GN?

principalement autour des huis clos et autres petits GN, mais aussi pour le plaisir de flooder.
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Thomas B.
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Re: QM 186 : GN nordique : le low-cost maxi discount du GN?

Message par Thomas B. »

MoZ a écrit :Donc, si je te suis bien : ne pas faire de GN narrativiste parce qu'on n'aime pas ça, c'est du conservatisme, tandis qu'en faire, au contraire des autres styles de jeu, c'est signe d'un progressisme de bon aloi ???? 8-)
C'est marrant comment on est passé du "n'importe quel collégien pourrait pondre ce genre de "scénario" au rythme de 2 ou 3 par demi-journée ?" au "je n'aime pas ça" :)

Y aucun problème à ne pas aimer les GN Nordiques, et à expliquer pourquoi. Mais ton post originel était quand même une bonne attaque en règle avec accusation de fainéantise, suivie de généralisations sur l'immersion, qui demandaient clarifications vu que c'est un mot qui recouvre plusieurs notions. Donc c'est normal que les gens te titillent en retour sur ce que tu as vraiment essayé ou pas.

Je fête cette année mes 20 ans de GN, et je sais ce que j'aime ou pas... grâce au fait d'en avoir essayé pas mal dans chaque genre. Je fais du mass larp (un peu, car la logistique est lourde), du nordique minimaliste (un peu, car l'offre locale est inexistante et si je devais aller loin on retrouverait le problême de la logistique), et du traditionnel à secret à zolis costumes et indices papiers (si les thèmes me bottent). J'y trouve juste des plaisirs différents dans chaque type de jeu. Donc le dosage varie selon les envies, la disponibilité, les finances etc.

Quand il y a un truc nouveau que j'ai pas encore essayé, qui casse un peu les codes ou part dans l'expérimental, je suis tenté car on sait jamais, je pourrais tomber sur une révélation.
MoZ
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Re: QM 186 : GN nordique : le low-cost maxi discount du GN?

Message par MoZ »

Juste ! :) Et aucun souci à me faire titiller autant que je titille, car ça pousse les gens (moi compris) à creuser les raisonnements et les positions. Et je trouve qu'il en sort surtout du bon.

j'ai notamment compris l'importance que pouvait avoir pour certains la notion de création collective (très bien expliquée par Lila). C'est en effet un type d'approche du jeu qui est différente du jeu classique. Là où je coince un peu, c'est que, en ce qui me concerne, je réserve cet aspect à l'avant-jeu, pendant les ateliers par exemple, mais aussi dans la création de la dynamique de groupe que l'on peut avoir même pour des jeux med'fan très classiques. Disons que je trouve dommage que le temps de cerveau disponible pendant le jeu soit consacré en partie à l'élaboration de l'histoire aux dépens de l'interprétation.

Je bloque aussi sur la notion d'immersion, que vous séparez volontiers en plusieurs types et qui, pour moi, devrait être autant que possible une et entière. Mais bon, comme avec Hoog, je sais que nos positions sont assez peu conciliables à ce sujet, ce qui ne nous empêche pas d'en causer à l'occasion.

Pour revenir une dernière fois sur l'idée de fainéantise, je rappelle que j'ai juste mentionné une certaine facilité. En fait, ce que je peux reprocher à ce genre de GN, c'est d'arrêter le développement à un stade beaucoup trop peu avancé pour me procurer les sensations que j'attends. Je rebondis là sur le dernier article de Hoog sur Electro-GN, sur comment jouer plus. Mais je suis peut-être le seul à y voir une course à la productivité GNistique.

Et si je parle de scénario de niveau collégien, c'est évidemment provoc, mais je dois bien avouer que j'estime que n'importe qui peut en pondre à la chaine. Tiens, comme ça, par exemple, au débotté :
- un couple se retrouve dans la salle d'attente du tribunal où sera jugé leur divorce. Ils ne se sont pas vus depuis 6 mois. C'est leur dernière occasion de se parler sincèrement. GN durant 1/2h, précédé d'ateliers pendant lesquels les deux joueurs inventeront leur rencontre, leur vie commune, leur éloignement, la crise, etc.
- Cinq cosmonautes se retrouvent dans une capsule de survie, à la dérive dans l'espace. Il n'y a de l'oxygène que pour quatre en attendant le vaisseau de secours. Ils vont devoir décider de qui se sacrifie,k ce qui leur donnera l'occasion de s'interroger sur la valeur de la vie, puisque chacun aura, dans une fiche minimaliste, un argument pour sa propre survie à présenter (un a de la famille, un doit se marier, un est quelqu'un d'important, etc.)

Pour finir, j'ai commencé le GN en 1989, l'organisation en 1990. J'ai fait beaucoup (trop) de gros med'fan, et plein d'autres trucs. J'ai abandonné les GNs Gamistes (selon la définition de Hoog, à savoir que si tu donnes la priorité au role-play, tu perds). Cela fait au moins 5 ans que je n'ai pas fait de Med-Fan qui m'apporte autre chose que de l'ennui, donc j'ai un peu renoncé. J'ai eu de très beaux moments sur des jeux romanesques, donc j'essaie d'en faire encore. J'ai joué Les Fleurs de Mai, j'ai bien aimé, j'ai même eu une très belle scène mais au bout du compte, j'ai pu voir les méta-techniques qui étaient pour moi contre-productives, évidemment la transparence des personnages. Et enfin j'ai joué le Gang des Tarés, avec son fate-play commun, son aspect purement narrativiste assumé, et son gros travail de création commune en amont, et j'ai adoré.

Et si, je reste aussi ouvert à ce qui pourrait apparaître ! :)
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Saki
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Re: QM 186 : GN nordique : le low-cost maxi discount du GN?

Message par Saki »

MoZ a écrit :Je rebondis là sur le dernier article de Hoog sur Electro-GN, sur comment jouer plus. Mais je suis peut-être le seul à y voir une course à la productivité GNistique.
En fait je suis d'accord sur l'idée même si j'y vois quelque chose de moins négatif.

J'ai plusieurs jeux dans le pipeline. Je cogitais en parallèle sur deux idées un peu ambitieuses (enfin pour une orga seule), mais en ce moment je dois me rendre à l'évidence et reconnaitre que je n'ai pas le temps de les développer de façon satisfaisante. J'ai donc commencé à cogiter sur un plus petit jeu utilisant des ateliers en amont pour créer les perso et la dynamique du groupe. C'est donc un choix basé sur le peu de temps que je peux consacrer à un projet en ce moment.
Ce ne sera pas un jeu facile et vite expédié pour autant, car pour que cela fonctionne je vais écrire pas mal d'aides de jeu et le faire tester plusieurs fois. Mais les fiches seront ultra light (pas les aides de jeu donc), et l'organisation très simple. Les ateliers prendront à peine moins de temps que le jeu lui-même à priori, ce qui rebutera peut être les joueurs potentiels.

Mais il faut garder à l'esprit que :
- le but n'est pas d'être productive. j'écris et j'organise parce que j'aime ça (personne n'attend rien de moi, et sortir un gn ce n'est pas non plus la méga consécration pour l'ego). Je m'occupe la tête pendant les longuuuuuues heures à faire risette à un bébé seule à la maison.
- si j'ai mis de côté mes autres projets, c'est parce que ce type de construction en groupe ne leur conviendrait. J'ai sciemment choisi de développer un jeu qui m'intéresse et en même temps me semble adapté à la narration partagée, voire ne pourrait être traité différemment à mon avis. Ce n'est donc pas un jeu tiré vers le bas par le peu de moyens mis en oeuvre mais pensé afin de gérer ceux-ci au mieux.
- il y a aussi le plaisir de l'expérimentation : je suis curieuse de voir ce que cela va donner.
- En effet, des gens réclament de jouer, et c'est un petit jeu simple à organiser, sans décors ni costumes (des amis autour d'un diner) donc je vais tâcher d'écrire d'office en visant la mise à disposition en ligne (uniquement si au final je suis satisfaite du jeu....) Si ça tente du monde tant mieux.

Donc oui, pour moi ces formats sont une forme de facilité, même si il ne sont pas forcémen pour autant. Ils permettent de jouer plus. Mais est-ce un mal ?
"La vie est un naufrage, n'oublions pas de chanter dans les canots de sauvetage."
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hoog
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Re: QM 186 : GN nordique : le low-cost maxi discount du GN?

Message par hoog »

MoZ a écrit :Pour en revenir à ton exemple concernant du cinéma, je ne crois pas que les comédiens qui se contentent de "jouer" (de cabotiner ?) éprouvent de l'émotion, au contraire de ceux qui se fondent dans leur personnage.
100% d'accord ! Et pourtant, les acteurs qui se fondent dans leur personnage connaissent d'avance la scène, qui est 100% scriptée ^^. Pire même, ils ont des caméras braquées sur eux, et ils jouent les scènes dans le désordre :D

Donc même avec une transparence totale, on peut être à fond dans le personnage.
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Cire de Sacub
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Re: QM 186 : GN nordique : le low-cost maxi discount du GN?

Message par Cire de Sacub »

hoog a écrit :100% d'accord ! Et pourtant, les acteurs qui se fondent dans leur personnage connaissent d'avance la scène, qui est 100% scriptée ^^. Pire même, ils ont des caméras braquées sur eux, et ils jouent les scènes dans le désordre Donc même avec une transparence totale, on peut être à fond dans le personnage.
Il est fréquent que l'on fasse le lien entre le GN, le théâtre et le cinéma. Ce sont pourtant trois pratiques spécifiques très différentes. Ce qui oppose le GN avec les deux autres formes d'art est pourtant fondamental. Dans le théâtre et le cinéma, ce qui compte est ce que le comédien va dégager, ce qui transparait à travers lui. Dans le GN selon moi, ce qui est fondamental est la charge émotionnelle ressentie, pas forcément exprimée. La démarche est intérieur et n'a pas le soucis, dans un premier temps, de son expression ; cette dimension arrivant dans un second temps.
C'est un métier véritablement exigeant que de tourner des films avec des décors inexistants rajoutés par ordinateur, des caméras et une armée de techniciens, des scènes tournées dans le "désordre". Cela parait naturel de jouer et nombreux sont les spectateurs à ne pas voir toute la technique et l'immense difficulté de l'exercice. Mais leur métier ne consiste pas à être à fond dans le personnage mais donner l'illusion qu'ils y sont. Ce qui est très différent.
Bref malgré des similitudes, l'exercice GNistique est très loin selon moi du théâtre et du cinéma.
Ce qui me fait peur avec la transparence c'est que chaque joueur devient acteur/metteur en scène/scénariste. Or ces trois aspects le détournent, selon moi, de sa recherche vibratoire intérieure. Seule cette recherche justifie à mes yeux le choix de faire du GN.
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Lila
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Re: QM 186 : GN nordique : le low-cost maxi discount du GN?

Message par Lila »

Cire de Sacub a écrit :Ce qui me fait peur avec la transparence c'est que chaque joueur devient acteur/metteur en scène/scénariste.
Je pense qu'il y a un véritable engagement, un état de grâce, propre à l'état de la création.

Tu recherches l'adhésion d'un public. C'est ce dont je parlais plus haut. Ce que tu décris du joueur, c'est un état de récepteur assez passif de type "je vis le jeu qui m'est proposé de façon intérieure" : verticalité + individualité. Donc, finalement, on est dans un truc très proche du théâtre ou du cinéma dans sa convention de proposition.
Modifié en dernier par Lila le ven. 29 janv. 2016 11:46, modifié 1 fois.
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hoog
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Re: QM 186 : GN nordique : le low-cost maxi discount du GN?

Message par hoog »

MoZ a écrit :Pour revenir une dernière fois sur l'idée de fainéantise, je rappelle que j'ai juste mentionné une certaine facilité. En fait, ce que je peux reprocher à ce genre de GN, c'est d'arrêter le développement à un stade beaucoup trop peu avancé pour me procurer les sensations que j'attends. Je rebondis là sur le dernier article de Hoog sur Electro-GN, sur comment jouer plus. Mais je suis peut-être le seul à y voir une course à la productivité GNistique.
Mon article vise à palier le gros déséquilibre offre-demande, qui provoque beaucoup de frustration et plein de comportements détestables. C'est donc une tentative d'aider la communauté du GN au sens large.
MoZ a écrit :Et si je parle de scénario de niveau collégien, c'est évidemment provoc, mais je dois bien avouer que j'estime que n'importe qui peut en pondre à la chaine. Tiens, comme ça, par exemple, au débotté :
- un couple se retrouve dans la salle d'attente du tribunal où sera jugé leur divorce. Ils ne se sont pas vus depuis 6 mois. C'est leur dernière occasion de se parler sincèrement. GN durant 1/2h, précédé d'ateliers pendant lesquels les deux joueurs inventeront leur rencontre, leur vie commune, leur éloignement, la crise, etc.
- Cinq cosmonautes se retrouvent dans une capsule de survie, à la dérive dans l'espace. Il n'y a de l'oxygène que pour quatre en attendant le vaisseau de secours. Ils vont devoir décider de qui se sacrifie,k ce qui leur donnera l'occasion de s'interroger sur la valeur de la vie, puisque chacun aura, dans une fiche minimaliste, un argument pour sa propre survie à présenter (un a de la famille, un doit se marier, un est quelqu'un d'important, etc.)
Bonnes idées de base, mais ce n'est pas tout de proposer une situation de départ. Pour que ce soit un GN intéressant, il faut mettre en place des mécaniques qui favorisent la création d'une histoire dramatique. Dans ce type de GN, le travail de l'auteur est essentiellement là.
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kilourh
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Re: QM 186 : GN nordique : le low-cost maxi discount du GN?

Message par kilourh »

Cire de Sacub a écrit : Dans le théâtre et le cinéma, ce qui compte est ce que le comédien va dégager, ce qui transparait à travers lui.
Permet moi de te contredire. Ceci est UNE des méthodes de jeu. J'ai pu en voir une autre ou l'important pour le comédien est que ses émotions soit vraies, c'est à dire qu'il ressente réellement les émotions. Le reste on s'en fout. Et c'est parce qu'il va vraiment ressentir les émotions, que cela transparaîtra dans son jeu. Mais l'essentiel reste le ressenti, comme en GN. D'où pour moi la frontière de plus en plus ténu entre théâtre et GN, et peut-être même que celle-ci disparaît.
Jérome

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Cire de Sacub
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Re: QM 186 : GN nordique : le low-cost maxi discount du GN?

Message par Cire de Sacub »

Lila a écrit :Ce que tu décris c'est un état de récepteur assez passif de type "je vis le jeu qui m'est proposé de façon intérieure" : verticalité + individualité. Donc, finalement, on est dans un truc très proche du théâtre ou du cinéma dans sa convention de proposition.
Non, je ne suis pas d'accord avec ce point de vu. Le jeu est un cadre proposé mais chaque joueur est libre de percevoir, vivre, intensifier sa psyché intérieur. Ce n'est pas les éléments de départs qui "l'amènent à", c'est la conjugaison de ces éléments avec un cadre et une personnalité (passé émotionnel réel, désirs créatifs, vision morale) d'un joueur qui va "amener à". Je ne vois aucune verticalité dans ce processus, j'y vois un maelström complexe et mouvant. Or, cela est tout autre au cinéma et au théâtre, tous les éléments y sont imposés ; pour le coup la verticalité est totale, l'acteur est au service d'une œuvre et d'une mise en scène bien déterminée.
Lila a écrit :Je pense qu'il y a un véritable engagement, un état de grâce, propre à l'état de la création.
Dans la transparence, la créativité du joueur est davantage mise à contribution, c'est certain. Je reste perplexe sur "l'état de grâce" qui ne doit pas être si fréquent que cela. Et cette "nécessité de production" m'interroge un peu également. Un petit peu comme si les joueurs ne s'écoutaient plus vraiment : ils n'écouteraient que pour mieux savoir quoi répondre et comment rebondir. Or cette démarche peut l'éloigner d'une écoute plus profonde et sensible. Pour moi on est plus dans le jeu interprétatif. Et ainsi, au contraire de ton approche, je met le jeu en transparence plus proche du théâtre et du cinéma qu'est le jeu plus simulationniste et/ou sans transparence. Mais bon, tout ceci est purement théorique et je n'ai pas d'expérience de jeu dans la transparence (et ne suis pas super chaud...).


Pour moi, l'âme du GN se trouve dans le S du GNS. Trop de N et on se rapproche du théâtre/cinéma, trop de G et cela devient un jeu de société/escape game/pratique sportive.
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Cire de Sacub
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Re: QM 186 : GN nordique : le low-cost maxi discount du GN?

Message par Cire de Sacub »

kilourh a écrit :J'ai pu en voir une autre ou l'important pour le comédien est que ses émotions soit vraies, c'est à dire qu'il ressente réellement les émotions
Alors ça c'est ce qu'on apprend dans certaines écoles, qu'on nous amène à expérimenter quand on fait de la scène. Ceci pour trouver le ton juste, surtout dans les répétitions. Mais après, lorsque les choses deviennent très sérieuses, on t'apprend à te dégager de cela car vivre par le truchement d'un personnage est contre productif sur scène : trop d'émotion tue l'expression de l'émotion.
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