QM160 : impro/GN, même combat ?

principalement autour des huis clos et autres petits GN, mais aussi pour le plaisir de flooder.
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kilourh
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QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par kilourh »

Bon on pourrit un peu tous les posts, et on s'y retrouve plus trop. Du coup une QM pour parler de la différence ou des ressemblances entre l'improvisation théâtrale et le GN
Pour vous, est-ce que l'impro c'est du GN ou inversement ?
Jérome

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Baptiste
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par Baptiste »

J'ai du mal avec les exercices de définition sans un objectif derrière précis.

Mais si je devais tracer un cercle contenant tout ce qui est du GN et un cercle contenant tout ce qui est de l'impro, je pense que les deux cercles se superposeraient beaucoup.

Donc en mode radical : Oui, même combat. :D
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Muriel A
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par Muriel A »

Lors d'une discussion sur le Nordic Larp on m'a proposé un parallèle entre le message social/politique de ces jeux (dont certains ont pu inclure du public) et le théâtre forum, participatif et qui implique le public en faisant rejouer plusieurs fois la même scène. Dans la manière dont cette dernière pratique était décrite, je trouvais effectivement qu'on pouvait trouver beaucoup de points communs et de recoupements
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Thomas B.
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par Thomas B. »

kilourh a écrit :
hoog a écrit : - En GN, on joue certes pour soi, mais on est aussi en représentation, pour améliorer l'expérience de jeu des autres (et leur immersion améliore la nôtre à son tour).
Pour le coup, je suis assez égoïste en joueur, et je joue vraiment que pour moi :). Je n'ai donc pas du tout la même approche en impro, où j'aime bien cabotiner et jouer avec le public.
Dans la question du roleplay pur, il y a clairement une question de distance pratique: en général en GN tu "projettes" pour des gens tout près de toi, tu peux vraiment chuchoter etc. En impro tu projettes pour que les gens au fond de la salle puissent suivrent ce que tu dis. Donc cet aspect là du jeu d'acteur va être différent.

Pour m'être mis l'année dernière aux arts "passifs" ou "à spectateurs" avec le slam, il y a quand même une sacrée différence dans la "responsabilité". Le public d'un spectacle vient pour être diverti/réfléchir/surpris mais globalement ne se sent pas super responsable de la création. Oui un spectacle est mieux quand le public participe, qu'il y a un échange etc, mais il y a quand même un gros côté artiste-producteur, public-consommateur. Y a qu'à voir qui paye :)

En GN on est vraiment dans une création collective: les participants payent et savent que s'ils n'y mettent vraiment pas du leur ça va foirer. Après les gens sont plus ou moins passifs, selon les GN c'est plus ou moins grave, mais ils sont quand même supposer jouer.
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hoog
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par hoog »

Thomas :
D'accord avec toi pour le fait qu'en GN, on joue pour les gens "dans l'aire de jeu". Mais on me dit qu'il y a aussi du théâtre d'impro sans public (et sans compétition).
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lucieXperience
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par lucieXperience »

J'émets une théorie : pour moi la différence la plus importante entre GN et théâtre d'impro c'est l'appropriation de l'espace. En GN il n'y a pas de scène (sauf cas de spectacle dans le jeu), les joueurs évoluent donc dans l'espace comme dans la vie : ils chuchotent, ils tournent le dos, ils ne font pas attention à ce qui les entoure.
En théâtre d'impro il me semble (je peux me tromper) que même si elle n'est pas matérialisée, il y a toujours la perception d'une scène qui est l'espace de la représentation et la perception de ce qu'il y a autour de cet espace (qu'il y ait des spectateurs ou non).
ça me paraît être une différence assez fondamentale.
le site internet d'eXperience et son livre d'or qui ne demande qu'à être rempli !
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Lila
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par Lila »

lucieXperience a écrit :J'émets une théorie : pour moi la différence la plus importante entre GN et théâtre d'impro c'est l'appropriation de l'espace. En GN il n'y a pas de scène (sauf cas de spectacle dans le jeu), les joueurs évoluent donc dans l'espace comme dans la vie : ils chuchotent, ils tournent le dos, ils ne font pas attention à ce qui les entoure.
En théâtre d'impro il me semble (je peux me tromper) que même si elle n'est pas matérialisée, il y a toujours la perception d'une scène qui est l'espace de la représentation et la perception de ce qu'il y a autour de cet espace (qu'il y ait des spectateurs ou non).
ça me paraît être une différence assez fondamentale.
Oui. Même si certaines rares exceptions te contredisent, c'est vrai. En tout cas pour le théâtre occidental.

J'ai fait mon mémoire sur les jeux de rôles grandeur Nature sous l'angle "un théâtre sans spectateur". Je vous copie colle des passages choisis de mon intro :

Les concepts de spectacteur, de théâtre participatif, de théâtre sans spectateur, sont de plus en plus invoqués dans les professions de foi des metteurs en scène contemporain. Pourtant, force est de constater que le résultat est bien souvent décevant. Le public est éduqué depuis plusieurs siècles maintenant à adopter dès qu'il est face à un spectacle un rôle de récepteur anonyme. [...] Comment inventer un théâtre sans spectateur ?

Tout est construit pour que quelqu'un regarde. Comment faire pour que le public soit inclus dans le processus de représentation autrement que comme simple récepteur, comment faire pour qu'il participe ?

Dans une de ses acceptions les plus courantes, les plus proches aussi de sens propre, le terme de jeu désigne non seulement l'activité spécifique qu'il nomme, mais encore la totalité des figures, des symboles ou des instruments nécessaires à cette activité ou au fonctionnement d'un ensemble complexe.


Sur le GN :

Le choix de cette activité s'explique par plusieurs raisons ; tout d'abord par les passerelles évidentes qui existent entre le théâtre et le jeu de rôle grandeur nature : nous verrons en effet lors de cette étude que les notions de mise en scène, de catharsis, de public sont très souvent interrogées dans le cadre du GN.

Cette étude s'inscrit également dans une volonté de remettre le jeu au centre de l'activité théâtrale, car ce dernier est trop souvent méprisé. Enfin, le jeu de rôle n'a été que peu étudié sous son aspect esthétique, alors que cet angle d'analyse saute aux yeux de quiconque a déjà été confronté à une partie.
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stephane
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par stephane »

Il y a des ponts et ça se recouvre parfois surtout avec les GN petits formats à la nordique, qui empruntent beaucoup au théâtre.

Pour moi le critère le plus discriminant est de savoir si l'intention officielle est de jouer pour un public extérieur. Qui est le destinataire principal de tout cet effort ? (je dis officielle, parce que je peux imaginer qu'un acteur monte sur scène pour les émotions qu'il ressent et se fiche de les transmettre à un public; toutefois, officiellement, une pièce est à destination des spectateurs et un acteur qui se ficherait du public devrait quand même composer avec lui, parler assez fort pour qu'on l'entende, jouer de manière à être visible, etc.)

Il y aura bien sûr des cas où ça se recouvre et il peut même arriver qu'un GN soit intéressant à regarder même si l'on n'est pas le destinataire identifié. Par exemple, j'ai été spectateur d'un jeu de Lila - je ne sais plus le nom - lors des GNIales Aquitaine et je me suis régalé, et pourtant les joueurs n'ont pas joué pour nous (même s'il n'est pas exclu que notre présence ait influencé leur jeu, peut-être inconsciemment).

D'autres critères, comme la longueur des histoires ou l'usage d'une scène découlent de la présence du public et d'un point de vue théorique ne sont pas assez discriminants. On pourrait imaginer des pièces d'impro de 48 heures (je sais qu'il y a eu des pièces - pas de l'impro - de 9 heures) ou se déroulant dans un lieu ouvert (ça, ça se fait plus fréquemment déjà). Mais le public rend tout ça très difficile en pratique si bien que dans les faits, il y a souvent une différence entre GN et théâtre sur ces points.

En théâtre d'impro, ce qui domine - ce qui est le plus visible en tout cas - ce sont les sketches comiques de quelques minutes où le plaisir du spectateur réside autant dans l'histoire qui lui est raconté, que dans le fait que celle-ci soit créée en direct (un peu comme on est réjoui par une passe audacieuse au football qui nous laisserait froid si la même passe avait été répété à l'avance).

Il y a des formes plus longues de théâtre d'impro (j'ai entendu parler d'histoire de 45 minutes) et je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas créer des histoires dramatiques.

Et il y a aussi le théâtre de l'opprimé, le théâtre de l'invisible, où l'improvisation est très présente et qui font intervenir le spectateur, qui sont intéressants à comparer avec le GN. Le psychodrame aussi.

Pour les ressemblances sinon, il y en a des tas. L'improvisation, la création collective, etc.

Au passage, beaucoup d'exercices en atelier de théâtre, où l'on va chercher une émotion, un jeu physique par exemple et qui ne sont pas destinés à un public mais à aider l'acteur à exprimer, à trouver le lâcher-prise sont très très proches du GN dans leur essence.

Je sors un peu du sujet, mais j'ai toujours pensé que le GN avait beaucoup à apprendre du théâtre. Mais à l'inverse le théâtre, et déjà le théâtre d'impro, auraient pas mal à emprunter au GN.
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Lila
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par Lila »

Hello Stéphane !

Le jeu s'appelait Breakfast club, je l'ai fait jouer à mon directeur de mémoire lors de ma soutenance. C'est un jeu en six scènes inspiré du film du même nom, avec de la musique des années 80 et des intrigues lycéennes.
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kilourh
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par kilourh »

Le fait que le théâtre soit beaucoup plus vieux que le GN, cela semble évident que le premier est passé par de nombreuses étapes qui pourrait nourrir le second.

Après, je ne doute pas que l'inverse soit vrai aussi, mais je me demande à quoi tu penses quand tu dis que le GN pourrait apporter des trucs au théâtre, tu as une idée précise ?
Jérome

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