QM160 : impro/GN, même combat ?

principalement autour des huis clos et autres petits GN, mais aussi pour le plaisir de flooder.
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stephane
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par stephane »

kilourh a écrit :Le fait que le théâtre soit beaucoup plus vieux que le GN, cela semble évident que le premier est passé par de nombreuses étapes qui pourrait nourrir le second.

Après, je ne doute pas que l'inverse soit vrai aussi, mais je me demande à quoi tu penses quand tu dis que le GN pourrait apporter des trucs au théâtre, tu as une idée précise ?
Quelques idées, oui.

Pour le théâtre participatif

Je ne connais pas très bien les expériences de théâtre participatif mais il semble qu'une difficulté est de faire sortir le public de son rôle de public, une autre est que l'interactivité entre le public et les spectateurs est souvent réduite par conception. L'écriture d'une part et la préparation du public pourraient profiter des apports du GN (je pense en particulier aux ateliers - ou même simplement le brief - pour le public).
Une compagnie comme WildWorks fait déjà des spectacles en plein air ou dans des lieux qui sont investis et traversés par le public, où des évènements se passent en plusieurs endroits et plusieurs moments mais à ma connaissance le public reste un public. Une étape plus loin pourrait être de lui donner plus à jouer (et des mécanismes aussi simples que des délégations de GN ou de les constituer en familles pourraient être très intéressants).
Un autre exemple est Sleep No More, où le spectateur est affublé d'un masque pour le distinguer des acteurs et se balade dans un immeuble où il y a des scènes jouées en simultané à plusieurs endroits. Mais de ce que j'ai lu, ce n'est pas interactif. Il y a d'ailleurs un article intéressant dans le numero 1 de Playground magazine (cliquez sur l'image du magazine dans le lien et faites défiler jusqu'aux pages 44-45) avec le retour d'une GNiste sur un spectacle de théâtre participatif qui l'était finalement assez peu et qui ne communiquait pas bien sur ce qu'il était possible de faire.

On pourrait aussi imaginer une culture de GN où l'on irait comme irait au cinéma (sans préparation particulière) et qui se produiraient dans des théâtres. On en est proche avec les petits formats nordiques, les festivals de type BlackBox Copenhagen, Stockholm Scenario, etc. mais ça reste encore limité à un milieu très particulier.

Pour la formation au théâtre

Lorsqu'on se forme au théâtre, on fait souvent des exercices d'improvisation où les personnages sont quasiment inexistants. Ce serait intéressant d'utiliser des personnages plus développés sur des scènes plus complexes. Plus largement, je ne vois pas pourquoi le GN ne pourrait pas bénéficier à des comédiens.

Pour le théâtre d'impro

Enfin, plus spécifiquement pour le théâtre d'impro, j'ai quasiment toujours vu la même forme de spectacle : préparation minimale, sketches courts. Je me demande si en s'inspirant du GN, il n'y aurait pas de nouveaux spectacles à inventer. Peut-être un spectacle où les acteurs auraient des personnages plus développés qui seraient présentés aux public, avec des interventions de PNJ, etc. Une sorte de spectacle utilisant les recettes et formes du GN mais qui serait pensé pour être intéressant à regarder pour le public.
Je vais d'ailleurs réutiliser l'exemple de Breakfast Club de Lila, que j'avais vu comme spectateur. C'était un vrai GN mais la mise en scène le rendait intéressant et visible pour des spectateurs. Il se passait dans une seule pièce, on voyait parfaitement tous les joueurs (les persos étaient des élèves en retenue qui étaient assis à leur place, nous étions 4 spectateurs assis près du tableau, dans le sens opposé aux joueurs qui nous faisaient donc face), on les entendait parfaitement, la durée était raisonnable pour maintenir l'intérêt.

Pour l'écriture de théâtre (ou de cinéma, etc.)

On écrit parfois des pièces, des films à partir d'improvisations des acteurs. Le GN a plein d'outils pour nourrir ces improvisations.

Tout ça serait à développer, j'ai plus pensé aux apports du théâtre pour le GN qu'à l'inverse (et je pense que c'est surtout le GN qui a à apprendre du théâtre - et de loin - plutôt que l'inverse).

J'ai des projets d'adapter des pièces à un format GN. Et déjà Antigone qui me titille depuis longtemps (ce sera un petit format). On pourrait presque - je ne sais pas si c'est ce que je ferai - découper les tirades de la pièce (la version d'Anouilh) et constituer des backs avec. J'avais aussi pensé à Grand-peur et misère du 3eme Reich de Brecht, qui est constitué de 24 sketches de la vie quotidienne dans l'Allemagne Nazie avant la guerre, faciles à adapter.
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kilourh
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par kilourh »

ok, ça à l'air plutôt intéressant tout ça...
Je peux un peu compléter, avec des trucs français, et même des trucs que j'ai fait moi :)

J'ai proposé, à plusieurs reprises lorsque j'étais encore dans le sud, des pièces de théâtre interactive. Une sorte de mix entre théâtre et murder party. C'est, il me semble, proche de ce qu'on peut faire pour les professionnels. Le public est divisé en 4 groupes, et observe une pièce de théâtre ou un meurtre est commis. Ils deviennent ensuite les enquêteurs, car chaque personnage vient voir chaque groupe un après l'autre, pour se faire interroger. En fin de pièce, le public peut encore poser 2/3 questions à la volée, que tous entendent, puis ils choisissent qui est le coupable.

Pour le théâtre d'improvisation, ce que tu as vu (les petits sketchs) est loin d'être la seule manière de faire du théâtre d'impro. Il existe des pièces complètes, entièrement improvisées, pas forcément comique, elles peuvent aussi partir dans le dramatique. J'ai eu, personnellement, l'occasion de faire des impros à épisode (pas plus tard que mercredi), ou on continue une histoire tout au long de la soirée, entrecoupée d'autres impro plus courtes. La semaine dernière, j'ai aussi mis en place un concept (mais qui pouvait très bien exister), où toutes les impros étaient liées entre elle, et où tous les improvisateurs étaient des personnages des films noirs américain des années 50. On jouait tantôt nos personnages récurrents dans les impros, tantôt d'autres personnages en essayant de raconter une histoire... Et enfin, mais on s'éloigne, dans les catch d'impro (genre de match, basé sur des impros techniques, opposant 2 équipes de 2), les acteurs, ou joueurs incarnent des personnages lorsqu'ils sont en dehors de la scène...

Et je ne parle que de ce que j'ai déjà pu voir, il y a des tonnes d'autres type de spectacle d'impros.
Jérome

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stephane
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Re: QM160 : impro/GN, même combat ?

Message par stephane »

kilourh a écrit :
Pour le théâtre d'improvisation, ce que tu as vu (les petits sketchs) est loin d'être la seule manière de faire du théâtre d'impro. Il existe des pièces complètes, entièrement improvisées, pas forcément comique, elles peuvent aussi partir dans le dramatique. J'ai eu, personnellement, l'occasion de faire des impros à épisode (pas plus tard que mercredi), ou on continue une histoire tout au long de la soirée, entrecoupée d'autres impro plus courtes. La semaine dernière, j'ai aussi mis en place un concept (mais qui pouvait très bien exister), où toutes les impros étaient liées entre elle, et où tous les improvisateurs étaient des personnages des films noirs américain des années 50. On jouait tantôt nos personnages récurrents dans les impros, tantôt d'autres personnages en essayant de raconter une histoire... Et enfin, mais on s'éloigne, dans les catch d'impro (genre de match, basé sur des impros techniques, opposant 2 équipes de 2), les acteurs, ou joueurs incarnent des personnages lorsqu'ils sont en dehors de la scène...

Et je ne parle que de ce que j'ai déjà pu voir, il y a des tonnes d'autres type de spectacle d'impros.
Ah, super. Mon gros reproche à ce que j'avais vu (et fait, j'ai fait quelques années d'impro) c'est la brièveté des histoires et surtout que c'est toujours du comique et plutôt 'superficiel' (sans le sens péjoratif, je veux dire de la farce, des jeux de mots, du burlesque, etc. mais sans la possibilité de formes de comique plus profondes).
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