[QM100] : Du Romanesque à la Française

principalement autour des huis clos et autres petits GN, mais aussi pour le plaisir de flooder.
Avatar du membre
Lila
Expert de miches
Messages : 512
Enregistré le : lun. 20 mai 2013 19:24

Re: [QM100] : Du Romanesque à la Française

Message par Lila »

J'écoute Florence Dupont là, elle dit que le théâtre Grec c'était la "fête des larmes". Ce terme est intéressant pour parler du GN à chouine, en cela que ce type de GN me paraît ritualiser la chouine, les gens se retrouvent pour pleurer ensemble, et cela est jubilatoire. Enfin, j'imagine.

M'apparaît que l'attitude d'un joueur dans un GN romanesque est une attitude ludiste, puisqu'il s'agit bien pour lui de résoudre son propre scénar et son propre passé, de comprendre. Le Gn, en revanche, est plutôt narrativiste, on veut faire vivre une histoire aux personnages, ou plutôt, faire vivre leur histoire aux personnages.
Avatar du membre
Baptiste
Expert du d'avance
Messages : 823
Enregistré le : sam. 26 févr. 2011 14:02

Re: [QM100] : Du Romanesque à la Française

Message par Baptiste »

@ pascal : je suis en phase avec ta mise en garde sur le fait d'utiliser les larmes comme outil de mesure pour savoir si le jeu a fait mouche.

@ fenriss : ok, j'avais mis le "jamais" entre parenthese, il y a donc des gn romanesques narrativiste. Je pense que souvent on t'encourage à chercher des réactions logiques pour le personnage

@ lila. La fin de ton dernier message est dure à lire. Il doit manquer un mot apres "GN" et je ne sais pas si narrativiste est le bon terme encore une fois ici.

Ps : pour reviser le narrativisme et pour les nouveaux qui lisent ce thread : http://www.electro-gn.com/317-latheoriegns" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar du membre
Pascal
Amiral du Fair-play
Messages : 712
Enregistré le : dim. 23 janv. 2011 21:06
Localisation : Château Gratry, Halluin, Nord
Contact :

Re: [QM100] : Du Romanesque à la Française

Message par Pascal »

Lila a écrit :M'apparaît que l'attitude d'un joueur dans un GN romanesque est une attitude ludiste, puisqu'il s'agit bien pour lui de résoudre son propre scénar et son propre passé, de comprendre. Le Gn, en revanche, est plutôt narrativiste, on veut faire vivre une histoire aux personnages, ou plutôt, faire vivre leur histoire aux personnages.
Mince alors, je ne suis d'accord avec rien. :?
Bon, ou alors disons que je ne comprends pas...

En quoi résoudre son propre passé est-il une attitude ludiste ? Je croyais que le ludisme était lié à l'idée d'atteindre des objectifs et de s'inscrire dans une logique de compétition. Résoudre son passé n'est pas atteindre des objectifs. En tout cas au sens où je le comprends. Il me semble que c'est plus proche de donner une suite (une fin) à une histoire encore en suspend. Il n'y a pas d'objectifs et pas de compétition là dedans, non ?
Je vois bien plus chez le joueur romanesque une attitude simulationniste, parfois saupoudrée de narritivisme.

Quant au jeu romanesque... ben pareil. Je le trouve souvent plutôt simulationniste avec parfois une dose plus ou moins prononcée de narrativisme.

C'est d'ailleurs plutôt rassurant que le jeu et le joueur soient en phase non ?
Mister May !

Le Wargs, c'est ici : www.wargs.org
Avatar du membre
Lila
Expert de miches
Messages : 512
Enregistré le : lun. 20 mai 2013 19:24

Re: [QM100] : Du Romanesque à la Française

Message par Lila »

Beh, je considère que le DEFI du joueur est de résoudre son passé. Pour moi le ludisme se situe dans la réalisation d'objectifs de personnage, et dans l'image que j'ai du GN romanesque, il s'agit d'un rapport très individualiste au jeu (je me sers des autres pour comprendre ma propre histoire, pour résoudre ma propre énigme). J'y vois la volonté de résoudre une énigme.
Pour moi le ludisme ce n'est pas gagner le GN, mais avoir un enjeu d'objectifs personnels dans le jeu, de défi. Le narrativisme, c'est mettre l'histoire (mais pas l'histoire de ton personnage, l'histoire de tout le monde) au centre du jeu. Le simulationnisme c'est mettre une époque, une ambiance, une tranche de vie au centre du jeu.
D'où l'intention narrativiste du GN romanesque (faire vivre une histoire aux joueurs) confrontée à l'attitude ludiste des joueurs (résoudre mon histoire et mon énigme).
C'est plus clair ?

De toutes façons c'est évident que la réalité est plus nuancée que ce que je dis. Pour moi (radicalité ci-après) dès lors qu'un joueur est actif pour son personnage avant de l'être pour l'histoire globale, surtout s'il s'agit de résoudre le scénario que l'orga a écrit pour lui (de le découvrir en résolvant le puzzle), il est dans une attitude ludiste. Ce n'est pas du tout péjoratif, je tiens à le préciser.
Modifié en dernier par Lila le dim. 22 sept. 2013 15:47, modifié 2 fois.
Avatar du membre
lucieXperience
Expert fection absolue
Messages : 1504
Enregistré le : mar. 8 févr. 2011 17:12
Contact :

Re: [QM100] : Du Romanesque à la Française

Message par lucieXperience »

moi j'ai compris et ça me semble assez juste.
le site internet d'eXperience et son livre d'or qui ne demande qu'à être rempli !
Avatar du membre
Lila
Expert de miches
Messages : 512
Enregistré le : lun. 20 mai 2013 19:24

Re: [QM100] : Du Romanesque à la Française

Message par Lila »

Pour moi, une attitude narrativiste (de la part d'un joueur) c'est soit se laisser diriger à travers une histoire (comme dans Plan Social par exemple), soit créer une histoire à plusieurs à travers un personnage (comme dans JALL). Le narrativisme c'est participer à une histoire, qu'on la joue ou qu'on la créé. En gros il y a l'attitude narrativiste passive (je joue mon histoire que l'orga a écrit pour moi), et l'attitude narrativiste active (je créé une histoire avec les autres joueurs en me servant de mon personnage.) Je pense que le joueur de GN romanesque oscille entre attitude ludiste (je résoud mon scénar) et une attitude narrativiste (une fois le secret révélé, qu'est-ce que mon personnage va créer avec sa soeur nouvellement découverte?)
Avatar du membre
Muriel A
Expert de manches
Messages : 217
Enregistré le : mer. 18 sept. 2013 05:46

Re: [QM100] : Du Romanesque à la Française

Message par Muriel A »

Pascal a écrit : Je vois bien plus chez le joueur romanesque une attitude simulationniste, parfois saupoudrée de narritivisme.
"Cherchant à valoriser" plutôt que "saupoudrant" et on est presque d'accord. Le simulationnisme est en effet souvent une donnée acquise, la plongée dans l'environnement (le fameux 360°) étant souvent inclus comme l'une des données permettant de s'approprier son personnage.

La distinction entre appropriation de son histoire personnelle et contribution à une narration globale qu'opère Lila est très juste, en fait.

En mes termes, l'approche narrativiste est bien présente (et dans la même acceptation), même si elle n'est pas posée en termes dirigistes. Une fois encore, le but est de créer une narration autour de chaque personnage, chaque joueur étant le héros de sa propre histoire (côté "ludiste") En revanche, pour les joueurs les plus aguerris, cela peut passer par un recul, une motivation, ou une capacité à la prise de risque permettant de réfléchir à l'organisation de la scène et à la manière de la sublimer. Cela reste de l'ordre de l'approche individuelle, mais un bon jeu bien écrit encourage ce type d'approche.

Cela dit, sans critère d'ancienneté et d'expérience de jeu, la composante narrativiste ne s'exprime jamais qu'à des degrés très inégaux. D'un côté des choix délibérés en termes de prise de risque afin de créer la belle scène et le beau moment d'émotion (j'en ai eu récemment un exemple superbe sur le Truso), et à l'inverse des pans entiers de jeu non exploités parce que certains joueurs restent dans le cadre unique de leur personnage et de leur logique propre.

La seule différence est que, là où le "vrai" jeu narrativiste sera sans doute dans une approche plus directe, le jeu romanesque vise plutôt à l'inciter par l'écriture et la richesse des personnages, dans l'idée que la mise en place de situations de conflits et de drames potentiels va pouvoir, par l'émulation entre les joueurs et la création d'une belle ambiance, être générateur de moments d'émotions (qui une fois encore, ne sont pas que les émotions tristes, même si celles-ci peuvent avoir la part belle et sont les plus repérables) La scénarisation autour d'arc narratifs propres à chaque personnage procède de la même logique. On demande en effet aux joueurs d'être cohérents avec leur personnage, tout en sachant que les temps forts de leur histoire seront des moments où les échanges créeront de belles scènes, et en les poussant même à se dépasser à cet égard.
elle dit que le théâtre Grec c'était la "fête des larmes"
Et c'est une très bonne expression. Je reviens dessus dès que j'ai un peu plus de temps
Répondre