une murder politique clefs en main!

principalement autour des huis clos et autres petits GN, mais aussi pour le plaisir de flooder.
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Gilles
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une murder politique clefs en main!

Message par Gilles »

Hello,

je suis tombé sur un article du journal le Monde, qui propose une murder clef en main pour 6 personnages.
C'est très bien fait, crédible, sous forme d'interview vérité et ça donne envie de jouer. On imagine les retrouvailles.
ça s'appelle les 6 mousquetaires...

http://www.lemonde.fr/politique/article ... 23448.html" onclick="window.open(this.href);return false;

L'article est payant. Je vais l'acheter, au moins pour le sauvegarder.
Pourquoi faire simple quand on peut faire très, très compliqué?
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Baptiste
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Re: une murder politique clefs en main!

Message par Baptiste »

excellent !

si tu as moyen de faire tourner la murder ça m'interesse !
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Guliver Ithildin
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Re: une murder politique clefs en main!

Message par Guliver Ithildin »

Je t'avoue que je suis moi aussi curieux.
Dis nous ce que tu en penses une fois que tu l'auras lue
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Graziella
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Re: une murder politique clefs en main!

Message par Graziella »

La série d'Arte Borgen est une vraie mine d'inspiration pour un GN politique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Borgen,_un ... au_pouvoir" onclick="window.open(this.href);return false;
Ils sont forts ces danois:)
vincent
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Re: une murder politique clefs en main!

Message par vincent »

Alors, tu l'as lue, des nouvelles ?
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Guliver Ithildin
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Re: une murder politique clefs en main!

Message par Guliver Ithildin »

C'est vrai que nous sommes curieux !
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Gilles
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Re: une murder politique clefs en main!

Message par Gilles »

Voilà la chose, je pensais qu'elle serait accessible à tous...

Spoiler : :
Les mousquetaires de l'UMP : petits meurtres entre (ex)-amis

M le magazine du Monde | 11.07.2013 à 21h02 | Par Patrick Roger
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A Provins (Seine-et-Marne), le 10 avril 2012, ceux qui se font appeler les mousquetaires font pour la première fois meeting commun pour porter le candidat Sarkozy : de gauche à droite, Valérie Pécresse, Bruno Le Maire, Jean-François Copé, Christian Jacob, François Baroin et Luc Chatel. La photo immortalise les dernières heures de l'alliance. En coulisses, le groupe commence déjà à s'entre-déchirer.

A l'origine de cet article, il y a une photographie prise sur la tribune d'un meeting à Provins (Seine-et-Marne), le 10 avril 2012. Ils sont six. Six réunis, en cette fin de campagne présidentielle, pour soutenir le candidat Sarkozy : Valérie Pécresse (44 ans), Bruno Le Maire (43 ans), Jean-François Copé (48 ans), Christian Jacob (52 ans), François Baroin (46 ans) et Luc Chatel (47 ans). Lors du salut final, Jean-François Copé, bras ouverts, précède d'un pas ses acolytes, comme un chef de bande. C'est la première fois que ceux qui se font appeler "les mousquetaires de l'UMP" font meeting commun. "Nous avons fait le pari d'avancer ensemble", déclare alors le secrétaire général de l'UMP. A cet instant, chacun parle encore d'"une amitié qui dépasse la politique". Quelques mois et deux défaites électorales plus tard, l'amitié se fracassera sur le premier écueil venu, le "tous pour un" devenant un chacun pour soi, à mesure que la campagne interne pour la présidence de l'UMP avance. La belle photo se délite.
Si cette histoire d'amitié brisée n'est pas la première, ni la dernière – la vie politique est faite d'alliances et de trahisons quand les ambitions se dévoilent –, elle vaut pour ce que ses protagonistes en disent. Fait rare au royaume du "off" et de la langue de bois, les six personnes concernées en parlent sans fard ; chacun livrant, lors d'entretiens en face à face, sa version des faits avec une liberté de ton rarement rencontrée en politique.

LA NAISSANCE DES MOUSQUETAIRES

François Baroin – "A l'origine, c'est Christian Jacob qui a organisé un premier déjeuner entre Copé, lui et moi. Avec Copé, on n'avait pas vraiment de relations – on n'a jamais rien fait ensemble –, il n'y avait pas de cadavre, pas d'affinités particulières non plus. En 2007, à l'arrivée de Sarko, c'était l'heure de la rupture avec les chiraquiens. On était plus ou moins mis au ban, à l'exception de Copé, à qui Sarko avait filé le groupe [il devient président du groupe UMP de l'Assemblée en juin 2007]. On avait convenu de se voir de temps en temps. Ensuite, on a ouvert à Le Maire. En passant de trois à quatre, on a commencé à s'appeler les "mousquetaires", mais toujours avec le même objectif : faire un point de la situation, et le faire intelligemment. Ça n'avait pas vocation à être public. C'est notre tribune dans Le Figaro ["Les conditions de la victoire en 2012", septembre 2010] qui nous a mis sur le devant de la scène.

On avait aussi en commun de considérer que, du côté de l'UMP [dirigée jusqu'en novembre 2010 par Xavier Bertrand], ça ne tournait pas rond. Que l'organisation n'était pas suffisamment efficace pour la prochaine présidentielle. Copé avait fait savoir que le poste de secrétaire général l'intéressait. Sarkozy lui avait proposé d'entrer au gouvernement au ministère de l'intérieur [lors du remaniement de novembre 2010] mais il avait refusé. Je lui ai dit qu'il faisait une erreur, parce que c'est au service de l'Etat qu'on se bonifie."

Christian Jacob – "Au départ, j'avais des liens d'amitié réels avec François Baroin et Jean-François Copé. Tous les trois, pour des raisons diverses, nous n'avions pas été intégrés dans le [premier] gouvernement de Nicolas Sarkozy [sic]. Il était naturel que nous nous retrouvions. On a associé Bruno Le Maire. L'idée était de partager le regard que nous portions sur la vie politique. Ce que nous pouvions faire les uns et les autres. Jusqu'au moment où on a posé quelques principes avec la tribune publiée dans Le Figaro. A plusieurs reprises, nous avons évoqué l'idée d'élargir. Ça a fini par se faire, à un moment où nous étions tous d'accord pour associer Valérie Pécresse et Luc Chatel. C'est Jean-François qui a insisté pour que Valérie entre."

Valérie Pécresse – "J'ai une vraie histoire commune avec Luc puisqu'on a été porte-parole de l'UMP ensemble [sous la présidence d'Alain Juppé puis de Nicolas Sarkozy]. J'aime beaucoup Bruno Le Maire. J'aime beaucoup François Baroin. Je connais Copé depuis très longtemps. C'est Bruno Le Maire et François Baroin qui sont venus me chercher."

Jean-François Copé – "J'avais revu Baroin plusieurs fois pour qu'il revienne dans le jeu [depuis l'élection à la présidence de Nicolas Sarkozy], on avait déjeuné ensemble. J'ai dit qu'il fallait ajouter Bruno Le Maire. J'ai formalisé l'idée qu'on était capable de respecter nos ambitions personnelles tout en faisant un parcours ensemble. On a fait la fameuse tribune. Baroin et Le Maire ont pris des positions au gouvernement [respectivement ministre du budget depuis mars 2010 et ministre de l'agriculture depuis juin 2009], j'ai pris l'UMP [en novembre 2010], Jacob [idem] a pris le groupe. On a continué à se voir régulièrement. Est venu un moment où on a jugé que ce serait bien de faire venir Luc Chatel. Puis on a rajouté Valérie Pécresse. C'est moi qui l'ai proposé d'ailleurs."

Bruno Le Maire – "Au début, il y a eu un rapprochement entre Copé, Baroin et Jacob. Ensuite, ils m'ont proposé de travailler avec eux. Je n'avais aucune raison de refuser : en tant que directeur du cabinet du premier ministre, j'avais travaillé directement avec chacun d'entre eux à l'époque où ils étaient tous trois ministres du gouvernement de Dominique de Villepin et je m'étais alors très bien entendu avec eux. Plus tard nous ont rejoints Luc Chatel et Valérie Pécresse."

CLAN DES SIX OU CLUB COPÉ ?

Illustration Jean-Baptiste Talbourdet/M Le magazine du Monde d'après une photo de Olivier Corsan/PhotoPQR/Le parisien/Maxppp

Valérie Pécresse – "Cela ne devait pas être un club au profit de l'un ou de l'autre, mais un lieu de rencontre et d'échanges. En réalité, ce groupe d'amis est venu se télescoper à la stratégie de Jean-François, qui était une stratégie individuelle. J'ai senti que, pour lui, ce n'était pas une question d'amitié mais une question d'ambition."

Luc Chatel – "Jamais il ne fut question d'un club Copé. L'objectif, c'était de réunir des gens de la même génération qui considèrent qu'ils ont à la fois une expérience politique et un potentiel d'avenir pour discuter et partager des orientations politiques d'avenir. Ce n'était pas un cartel, pas un club, pas un fan-club, ce n'était pas une défiance vis-à-vis de Sarko. On était plusieurs à avoir exercé des responsabilités importantes et à pouvoir, dans les années à venir, en exercer d'autres. Je pense qu'il y a eu deux malentendus. Certains ont pensé que Jean-François voulait en faire "la bande à Copé", Jean-François s'est fait croire à lui-même que c'était sa bande, alors que Baroin considère maintenant, avec le recul, que c'était une alliance de circonstance. Il considère que personne, dans sa génération, n'est plus légitime que lui."

François Baroin – "Provins, c'était l'idée de montrer qu'il y avait une force importante, générationnelle – avec des personnalités, des caractères – qui pouvait être utile à la réélection de Sarkozy. Dans mon esprit, c'était une équipe au service de Sarkozy, pas autre chose. Est-ce que certains, secrètement, avaient l'espoir, en cas de réélection de Sarko, d'être candidat à Matignon ? Certainement. C'était peut-être le cas pour Copé, c'était peut-être mon cas. Chacun connaissait les ambitions des uns et des autres. On est de la même génération. Je suis celui qui avait l'expérience politique la plus importante : j'ai été élu avant Copé, avant tous les autres, c'est mon cinquième mandat de député, j'ai été plusieurs fois ministre. Evidemment il y avait des frottements d'ambitions, mais ça peut se gérer, à la loyale. A l'évidence, Copé a eu une conception patrimoniale de ses relations aux autres. Il a utilisé et exploité ce groupe pour nous ligoter aux yeux de l'opinion. En quoi il a commis une erreur fatale."

Jean-François Copé – "Les "mousquetaires", ce n'était pas un contrat d'allégeance. C'était être capables, ensemble, avec les intelligences, les parcours et les histoires qui sont les nôtres, de constituer une équipe au service de la France, d'accepter que l'on soutienne le moment venu, en 2016-2017, celui qui serait le mieux placé pour l'emporter."

JUIN 2011, LA PREMIÈRE RUPTURE

Luc Chatel – "Le premier accroc fut la succession de Christine Lagarde à Bercy, à l'été 2011. Il y eut à ce moment-là des tensions fortes entre François Baroin [qui a finalement obtenu le poste] et Bruno Le Maire. On a bien vu qu'il y avait une première entorse à la bande des "mousquetaires", dont l'idée était justement de s'entraider plutôt que se battre, pour éviter de perdre du temps."

François Baroin – "Le Maire a fait un truc qui me paraissait inconcevable. Du coup, il a fallu montrer les muscles. Il se trouve que j'étais déjà à Bercy [en tant que ministre du budget] ; j'aurais été ailleurs, ça aurait été une compétition loyale. Mais j'étais sur place, et engager une compétition pour la succession de Lagarde était un truc déloyal. Je n'ai même pas compris pourquoi il a voulu faire ça, si ce n'est une ambition excessive. Je pense qu'il n'a pas oublié, moi non plus. Je dois reconnaître que Copé et Jacob ont été corrects dans cette histoire. Pécresse [qui s'est également portée candidate et remplacera finalement Baroin au budget], elle, avait joué la carte de la femme, mais ça m'a moins choqué que Le Maire."

Jean-François Copé – "Au moment de la succession de Christine Lagarde, Baroin s'est déchaîné contre Bruno Le Maire, en nous racontant des choses qui étaient fausses. Il nous a montés contre lui. On n'a pas cédé d'ailleurs, on n'a jamais pris parti et, en même temps, j'ai tout fait pour qu'ils se rabibochent."

Bruno Le Maire – "Quand Christine Lagarde a quitté Bercy pour le FMI, on m'a proposé le poste. On m'a demandé de le prendre. Puis on me l'a retiré. C'est ça, l'histoire, et elle est simple. Tout le monde alors - de Juppé à Sarkozy en passant par Balladur et les présidents du CAC 40 - a estimé qu'il y avait une personne compétente pour reprendre Bercy, c'était Bruno Le Maire. On m'avait demandé, quinze jours auparavant, de me préparer pour ce poste. On me demande - le président de la République - de prendre le poste le mardi. Et après, on me le retire. Tout le reste, les histoires de campagne, je ne sais trop quoi, ce sont des affabulations."

Illustration Jean-Baptiste Talbourdet /M Le magazine du Monde d'après une photo de Olivier Corsan/PhotoPQR/Le parisien/Maxppp

L'UMP CHERCHE UN PRÉSIDENT... ET L'ALLIANCE DES SIX SE DÉLITE

Christian Jacob – "Jean-François, c'est clair, était déterminé à y aller. Il ne s'en est jamais caché. François a des ambitions - qu'il ne cache pas - pour 2017. Tout au moins, il n'exclut pas d'être candidat à la présidentielle un jour. Valérie ne l'a pas dit, mais elle a pensé : "Pourquoi pas moi ?" Je pense que, lorsque Jean-François a décidé d'y aller, il a compris que François n'accepterait pas d'être numéro deux avec lui. Valérie, je crois qu'il ne la sentait pas. Et réciproquement."

François Baroin – "Fillon a fait savoir assez tard ses intentions pour l'UMP. Au départ, il n'était pas candidat. Avec Copé, je n'avais pas de problème sur cette base-là. Je n'avais pas l'intention d'être candidat. J'aurais pu l'être objectivement, beaucoup m'y avaient poussé, y compris Fillon. A priori, s'il devait y avoir un autre candidat, c'était plutôt Juppé à ce moment-là. J'ai eu Fillon une fois au bout du fil qui m'a assuré : "Si c'est toi ou Juppé, je n'ai pas de problèmes mais si c'est Copé je suis obligé d'y aller parce que ce qui s'est passé est inacceptable [Fillon estime notamment que Copé ne l'a jamais soutenu lorsque l'un était premier ministre et l'autre secrétaire général de l'UMP]. Je ne peux pas travailler avec lui, je n'ai aucune confiance."

Je me suis fait opérer fin août, une opération assez lourde. Je suis resté au vert pendant trois semaines. Donc je n'ai pas pu aller au mariage de la fille de Jacob. Du coup, cela a été interprété comme une rupture alors que ce n'était pas du tout le cas. Trois jours après, j'étais en convalescence à la campagne, Copé m'a laissé un message : "On est chiraquiens, je suis pour les primaires avant la présidentielle. Maintenant, je veux que tu me soutiennes." Je me suis demandé s'il se foutait de ma gueule. Christian m'a laissé un ou deux messages. Je n'ai répondu ni à l'un ni à l'autre. Hortefeux m'a laissé un message. Je n'ai pas plus répondu. J'ai passé deux-trois coups de fil pour vérifier l'info sur Buisson [le fait que Copé ait pris ce dernier comme conseil] ; on m'a confirmé qu'il avait effectivement un contrat. Je suis revenu au bout de trois semaines. Et là, Copé a fait son truc sur le racisme anti-Blancs [en octobre 2012, lors d'un discours à Draguignan, Copé crée la polémique en évoquant le cas d'un jeune qui se serait fait "arracher son pain au chocolat par des voyous sous prétexte qu'on ne mange pas pendant le ramadan"]. J'ai pris mes distances, je l'ai annoncé. J'ai appelé Fillon pour lui annoncer que non seulement je ne soutiendrais pas Copé mais que je le soutiendrais, lui. Fillon était prêt, évidemment, à ce que je prenne de grandes responsabilités. Je lui ai confirmé que je ne voulais aucun poste, aucune responsabilité."

Jean-François Copé – "Bruno, OK, il ne m'a pas soutenu mais, d'abord, il me l'a expliqué. Il m'a informé qu'il n'allait pas soutenir Fillon non plus. Chatel et Jacob ont été évidemment impeccables. Bruno avait proposé à un moment à Chatel de faire un ticket ; il n'a pas voulu. Si Bruno avait fait alliance avec moi pour la présidence de l'UMP, il serait aujourd'hui numéro deux. Valérie a fait le calcul suivant : "Je vais tous les doubler, je vais aller chez Fillon avant les autres." Je ne suis pas certain qu'aujourd'hui elle referait la même chose.

Baroin, lui, n'a jamais accepté la moindre discussion, il ne répond pas au téléphone, il ne rappelle pas. Il a été jusqu'au-boutiste, il a poussé Fillon au-delà du raisonnable. Il était derrière toutes les positions les plus ultra, prêt à faire un parti. Aujourd'hui, il a tout perdu. Il a dissimulé sa traîtrise sous des apparences idéologiques, après avoir été capable de défendre exactement la ligne inverse."

Valérie Pécresse – "L'amitié ayant été déçue, la question du choix en faveur de Fillon est purement politique. Ce n'est pas un choix de vengeance. Simplement, je me sentais totalement détachée de liens d'amitié qui s'avéraient factices. J'avais l'impression d'avoir été mordue, attaquée. La preuve, c'est que je n'ai même pas été invitée au mariage de Jean-François Copé, j'ai appris son mariage dans la presse."

Bruno Le Maire – "Une fois passée la défaite [de la présidentielle], chacun a regardé comment construire l'avenir. A partir du moment où nous n'avions plus les mêmes diagnostics, ni les mêmes projets, ce groupe perdait de son sens. Je pense qu'il y a une doctrine à reconstruire de fond en comble, à la fois dans notre pratique politique et dans nos propositions. Cela constituait un élément de divergence entre nous. C'est ce qui a expliqué ma candidature à la présidence de l'UMP. Le pouvoir force l'unité, la défaite provoque la division. Elle crée aussi la liberté, l'indépendance et la nécessité de reconstruire. C'est le choix que j'ai fait. Tout le monde s'attendait à ce que je soutienne Jean-François Copé. Lui le premier."

RÈGLEMENTS DE COMPTES, HAINE ET RÉCONCILIATIONS...

Valérie Pécresse – "Je pense qu'il y a deux catégories de personnes pour Jean-François : celles qui comptent, qu'il faut affaiblir ; et celles qui ne comptent pas, qu'il faut câliner. A un certain moment, en politique, soit on s'essuie les pieds sur vous, soit vous existez. Au moins, maintenant, il se souvient de mon prénom."

François Baroin – "La rupture, elle est sur le fond d'abord, sur les idées que Copé porte, sur l'influence de Buisson, sur une doctrine à mon avis mortelle pour la droite. Et puis sur le cynisme avec lequel il a orienté sa campagne pour flatter la partie dure des militants. Le résultat, c'est une motion populiste [présentée par la Droite populaire lors du congrès de l'UMP en novembre 2012] qui a fait 30 %, un parti qui a explosé en plein vol et lui qui est en chute libre.

Avec Copé, c'est assez irréconciliable. Ce qu'il a eu du mal à comprendre, et probablement à admettre, c'est que son leadership n'existe pas. Par sa méthode, par son positionnement politique, il a échoué. Ce qu'on pouvait accepter de Sarkozy devient inacceptable de la part de n'importe qui d'autre, à commencer par Copé. Les qualités de Sarkozy, en énergie, en intelligence, en capacité de travail et de synthèse, sont tellement supérieures. La campagne de Copé, menée avec un cynisme et un aveuglement qui ont tiré tout le monde vers le bas, a été pitoyable. Alors, peut-être qu'on pourra se retrouver, mais chacun portant son projet, qui devra être tranché par le corps électoral le moment venu."

Jean-François Copé – "J'ai compris maintenant : Baroin est un mec qui est dans le double langage. Il fallait qu'il dise quelque chose alors il a inventé une histoire : la "ligne Buisson". Que je sache, il a vécu plusieurs années au gouvernement sans jamais se poser de questions sur le fait que Patrick Buisson était le conseiller personnel du président de la République ; ça ne l'a pas empêché de prendre le maroquin et les lambris qui vont avec... C'est quelqu'un qui est, je crois, profondément destructeur. J'ai découvert à cette occasion qu'il était mû par une véritable haine, irrationnelle et, à certains égards, immature, puérile."

Bruno Le Maire – "Ce qui a profondément blessé Baroin, c'est qu'il est dans le circuit depuis 1995 - cela fait dix-huit ans - et, tout d'un coup, il voit des gens qui lui passent devant, à toute vitesse. Que ce soit Copé, ou moi. Pour lui, c'est insupportable. Quand il a vu que Copé avait pris le leadership de l'UMP, qu'il avait fait une campagne plutôt efficace, cela a été insupportable pour lui.

Si François est toujours irrité après l'épisode Bercy, très bien, mais c'est moi qui devrais l'être. Moi, je suis tourné vers l'avenir. J'ai gardé des relations cordiales avec tout le monde. Je me suis engagé dans un travail collectif de fond, avec Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand et d'autres [ils s'appellent entre eux les "non-alignés"]. C'est ça qui m'intéresse."

Jean-Baptiste Talbourdet /M Le magazine du Monde d'après une photo de Olivier Corsan/PhotoPQR/Le parisien/Maxppp

Depuis la fin de la bataille pour la présidence de l'UMP, Jean-François Copé et François Baroin continuent de se regarder en chiens de faïence. Ce dernier ne manquant pas une occasion de critiquer la ligne mise en oeuvre par le "patron" du parti. Valérie Pécresse, partie en "ticket" avec François Fillon, a été nommée, après le compromis intervenu entre les deux rivaux pour la présidence du parti, secrétaire générale déléguée de l'UMP. Sa nouvelle bataille : la présidence de la région Ile-de-France, en 2015. Christian Jacob est resté à la tête du groupe UMP de l'Assemblée nationale. Toujours proche de Jean-François Copé, il aimerait bien, cependant, être reconnu pour lui-même mais peine à y parvenir. Luc Chatel qui, lui, avait fait "ticket" avec Jean-François Copé, est devenu vice-président délégué de l'UMP, tout en s'affranchissant de son chef de file. Enfin, Bruno Le Maire joue sa propre carte de "non-aligné" à l'écart des luttes de clans. Et multiplie les déplacements bihebdomadaires dans les fédérations pour se constituer son propre réseau.

Dimanche 30 juin, le vote des adhérents de l'UMP mettait officiellement fin à la guerre en confirmant Jean-François Copé à la présidence du parti jusqu'en 2015. Une union sacrée encore renforcée le 4 juillet, avec l'annonce de l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Depuis, chacun se précipite au chevet d'une UMP en quasi-faillite et s'aligne sagement derrière l'ancien candidat revenu en missionnaire de l'appel aux dons. L'armistice semble donc bien réel. Mais pour combien de temps ?
Pourquoi faire simple quand on peut faire très, très compliqué?
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Leïla
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Re: une murder politique clefs en main!

Message par Leïla »

Pas le courage de tout lire maintenant mais je ris déjà bien devant mon écran. Peut-être que je peux mettre ma mère au GN avec ça !
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