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QM85 : GN et dépassement de soi

Posté : mer. 12 juin 2013 10:11
par lucieXperience
Peut-on utiliser un GN pour faire du dépassement de soi et de l’apprentissage rapide ?

Re: QM85 : GN et dépassement de soi

Posté : mer. 12 juin 2013 14:26
par fenriss
oui, l'exemple le plus basique c'est que ça permet de travailler sur sa timidité.

Re: QM85 : GN et dépassement de soi

Posté : mer. 12 juin 2013 14:44
par Guliver Ithildin
Ça développe aussi des talents de couturier, de bricoleur ou de forgeron insoupçonnés. Voir ça peut même encourager à une carrière non prévue : une de mes connaissances est devenue couturière pour costumes de théâtre/opéra après avoir développé ses talents lors de GN et autres évènements.

Re: QM85 : GN et dépassement de soi

Posté : mer. 12 juin 2013 15:05
par Leïla
Oui, mais je pense que les deux aspects ne sont pas forcément liés.

On peut apprendre grâce au GN, qui donne une raison à l'acquisition de savoirs et de savoirs-faire. Il me semble d'ailleurs que tout le monde apprend grâce au GN - à moins de ne faire que des jeux sans préparation.

Le dépassement de soi par contre, c'est autre chose. On peut jouer des années sans jamais sortir de sa "zone de confort". Le GN offre éventuellement un cadre favorable, fonctionne comme un lieu à part où l'on peut faire plus et autrement, via notre personnage, que ce que l'on fait dans la vie courante. Mais avoir ce cadre ne signifie pas se sentir en sécurité pour dépasser ses limites, l'atmosphère doit être propice et si, bien sûr, les joueurs doivent aussi en avoir envie, c'est à mon avis aux orgas qu'il revient de fournir les conditions du dépassement de soi.

Re: QM85 : GN et dépassement de soi

Posté : mer. 12 juin 2013 23:10
par Pascal
Je suis assez d'accord avec Leïla sur le fait qu'on peut facilement faire du GN pendant des années sans sortir de sa zone de confort. Toutefois, c'est une activité qui, bien plus que beaucoup autres, permet à ceux qui se laissent porter de sortir de leurs limites. Du coup, GN et dépassement de soi me semblent en effet très intimement liés.

Quand à l'apprentissage rapide par le GN... ça dépend de quoi. Si l'on parle d'apprendre à communiquer ou de ressentir une vérité jusque là confuse, c'est extrêmement adapté. En revanche, s'il s'agit de maîtriser un domaine un tant soit peu technique et complexe, c'est carrément beaucoup moins efficace que s’asseoir derrière un bureau dans le silence et la concentration.
Il reste bien sûr que l'apprentissage passe par de nombreux médias et que le média idéal varie d'un individu à un autre, mais quand même... quand il s'agit de comprendre les équations différentielles ou la théorie de la monnaie virtuelle, rien ne vaut du calme et un bureau.

Re: QM85 : GN et dépassement de soi

Posté : jeu. 13 juin 2013 00:08
par Lila
Le dépassement de soi par le GN pour le GN est une chose, mais est-ce que se dépasser dans le GN peut nous servir à reproduire ça dans la vraie vie (à se dépasser en vrai quoi) ?

Re: QM85 : GN et dépassement de soi

Posté : jeu. 13 juin 2013 00:39
par Pascal
Je ne voudrais pas dire d'ânerie mais il me semble que dès l'instant qu'on dépasse une limite on en crée une nouvelle plus loin. Ce qui impliquerait que tout dépassement de soi durant un GN induise une certaine permanence.

Re: QM85 : GN et dépassement de soi

Posté : ven. 14 juin 2013 11:36
par Baptiste
Je pense qu'on peut utiliser le Gn pour l'apprentissage. j'ai très envie d'organiser un jeu dans lequel les joueurs vont acquérir des compétences et obtenir un résultat au delà de leurs espérance en très peu de temps.

Il y a des exemples de GNs ou les joueurs ont appris à danser au cours du jeu, et j'espère bien que le futur Gn de thomas B me permettra d'apprendre à rapper.

Faire un Gn en partant de ce cahier des charges : "les joueurs auront appris des rudiments de cuisine moléculaire durant le jeu" me semble être très jouable et je pensequ'on serait surpris des résultats.

Re: QM85 : GN et dépassement de soi

Posté : mar. 2 juil. 2013 07:36
par Thomas B.
Baptiste a écrit :Il y a des exemples de GNs ou les joueurs ont appris à danser au cours du jeu, et j'espère bien que le futur Gn de thomas B me permettra d'apprendre à rapper.
Ca t'apprendra pas à rapper, par contre ça te donnera des exemples, des pistes, une deadline, des ateliers-répèt' et une foule en délire quelle que soit la bouillie infâme qui sortira de ta bouche à la fin :) .

Re: QM85 : GN et dépassement de soi

Posté : mer. 3 juil. 2013 12:57
par Bross
(planquez-vous, amies mouches)

Sur la formulation exacte de la question, bien sûr qu'on peut.

Dans la mesure où le cadre de la pratique du GN est globalement plus safe que beaucoup d'autres activités, le GN est le lieu idéal de la prise de risque (qui me semble indissociable de l'addition "dépassement" + "apprentissage rapide", ce faisant j'écarte du problème l'acquisition progressive et lente de compétences techniques réelles aux fins de jouer).

Reformulons : se projeter volontairement dans une situation d'inconfort et la surmonter victorieusement en trouvant des ressources imprévues ou en acquérant un savoir-faire nouveau, rapidement, est-ce une possibilité offerte par le GN ? Sans aucun doute. Ce n'est évidemment pas exclusif.

N'importe quel projet qui comporte une prise de risque, comme la création d'entreprise ou l'action associative, le sport, s'installer en couple, faire des enfants, etc... offre les mêmes opportunités de dépassement de soi. J'irais même plus loin : lorsque le risque est bien réel, et non pas relativisé par un environnement ludique et sécurisé, je suis d'avis que le dépassement est plus authentique, plus structurant, plus profitable que celui offert par le GN.

Le GN peut apparaître comme un vecteur privilégié de l'apprentissage, puisqu'il libère le joueur de l'angoisse et du prix de l'échec pour ne plus lui apporter que l'expérience. Qu'elle soit victorieuse ou pas, elle sera enrichissante.

Pour autant, je ne constate pas (hélas) qu'une majorité d'auteurs comme de joueurs soient conscients de cette dimension. La reproduction de schémas usés jusqu'à la trame, la corruption fréquente de jeux présentés comme comportant une prise de risque vers des formats moins inconfortables, la prise de risque encadrée par la validation préalable d'un organisateur, le travers persistant de vouloir gagner le GN...

De nombreux aspects semblent indiquer que les acteurs du GN rajoutent encore une couche de sécurité à une activité qui, justement, pourrait s'en passer. Voire devrait s'en passer, au risque de n'être plus qu'un divertissement au sens le plus péjoratif du terme, avec une contrainte de résultat qui installe les joueurs et les organisateurs dans un rapport client/prestataire.

Je ne plaide pas ici pour une prise de risque maximale qui serait une régression par rapport aux bonnes pratiques établies depuis des années, parfois non sans mal. Je pense en revanche qu'il y a sans doute une forme d'éthique assez humaniste derrière le simple jeu. Que cette activité apparemment inoffensive recèle un immense potentiel sur le plan de l'épanouissement personnel, en même temps qu'un grand risque de complaisance, d'autosatisfaction voire d’abêtissement quand on demeure volontairement et indéfiniment dans sa zone de confort.

Ceci sans rabaisser les jeux moins risqués, moins ambitieux. Le parallèle avec le cinéma est évident : si on se forge un esprit critique et une culture cinématographique en allant voir des films un peu pointus, risqués, parfois bons, parfois des bouses, ça n'empêche pas d'aller consommer un bon blockbuster de temps en temps avec un pop-corn et un coca. L'essentiel demeurant de ne pas aller voir QUE les uns ou QUE les autres.