QM22 : L'espace en jeu

[Pascal]

Un GN avec une seule histoire où chaque personnage n'aurait pas sa propre situation critique est un GN chiant et la menace de voir un jour ces GNs devenir la culture unique nous menace tous. (je simplifie mais pas beaucoup)

Ah ben si quand même, tu simplifies sévèrement, ou plus précisément tu tournes mes propos en discours alarmiste stupide.

Mettons un petit coup de correcteur de sens sur ta phrase : un GN avec une seule histoire où chaque personnage n'aurait pas sa propre situation critique est un modèle très spécifique, facilement (mais pas obligatoirement) fadasse et qui serait vite chiant s’il venait à devenir la culture unique.

J’ai laissé les mots « situation critique » pour répondre au passage à Lucie. J’entends par là une situation qui revêt une haute importance aux yeux du personnage. Ca n’a pas lieu d’être une situation incroyable ou surnaturelle. Ca peut être d’arriver à l’heure pour récupérer les gosses à l’école mais le scénario va devoir transformer cet événement banal en enjeu majeur.

Honnêtement Baptiste, je n’arrive pas à comprendre que tu puisses être en désaccord avec autre chose que le « facilement fadasse » tellement j’enfonce des portes ouvertes.

[Baptiste]

mais "facilement fadasse" est loin de ce que tu as dit dans ton premier post.

je cite en vrac :

"au prix d’une perte terrible en intérêt"
"On aura beaucoup moins d’intrigues, d’événements, de surprises, d’interactions fortes"
"Tout deviendra plus plat, plus quelconque"
"ça génère une sévère perte d’intérêt."
"ça risque de rudement manquer de peps"


"facilement (mais pas obligatoirement) fadasse", ça me va. je n'aurai d'ailleurs même pas réagi si tu avais dit ça.

[fenriss]

Une chose est sur, et je pense que vous partagerez ce point de vue, je ne m'oppose à aucune vision du gn, car c'est de la diversité que naisse les idées.
Le Gn ne serait pas meilleur sans medfan, jeepform ou vampire. Chacun de ces genres est un terrain d'expérimentation qui a ses forces et ses faiblesses.
C'est donc bien de la généralisation que je m'inquiète, je conçoit tout à fait qu'on veuille essaye un Gn plus réaliste (au sens de réaliste, pas de cohérent) pour changer des éternels intrigue romanesque qu'on retrouve régulièrement, mais je ne voudrais pas que ça influence massivement tout le GN. Tout comme le cinéma (et tout les arts) le GN est fort de sa diversité.

[Pascal]

"facilement (mais pas obligatoirement) fadasse", ça me va. je n'aurai d'ailleurs même pas réagi si tu avais dit ça.

Tu joues sur les mots là... pfff. Ca serait juste une question d'intensité ? Au début j'ai dit "au prix d’une perte terrible en intérêt" et ça va pas du tout, mais si je dis "facilement fadasse" là ça va ? Arrête, je dis bien la même chose depuis le début.

Le problème est surtout que dès qu'on aborde le genre épuré que tu défends tu t'attends à des réactions de gros con anti-intello. Du coup, la seule évocation du fait que ce genre est plus difficile à rendre palpitant te fait partir au quart de tour.

Je ne demande qu'à voir, j'attends avec impatience. Je rêve de jouer le GN Docteur House. En attendant j'ai quand même le droit d'avoir une idée de ce qui est palpitant et de ce qui l'est moins sans me prendre des points de moyen-âge non ? Surtout que là on va être beaucoup à en prendre...

[lucieXperience]

Du coup, la seule évocation du fait que ce genre est plus difficile à rendre palpitant te fait partir au quart de tour.

Mais non ! Pour être intéressant et cohérent un GN nécessite du boulot, évidemment. Mais pas plus ou moins selon le thème ou l'angle que l'on choisit !

[Thomas B.]

Je vais pas ressortir du GNS ou quoi, mais la notion de "c'est intéressant ou pas" dépend comme d'hab' du but des organisateurs, de son annonce claire et de l'acceptation de ce but par les joueurs:

Pour prendre deux exemples récents:
- on va jouer des investigateurs de l'occulte qui explorent une maison inconnue avec des lampes de poches et plein de gadgets technologiques, le jeu est basé sur la découverte, un peu de frisson et surtout le fun référencé (Technocculte, par mézigue)
- on va jouer des américains gays dans les années 80 qui se prennent l'épidémie du sida en pleine face, le jeu est basé sur l'exploration du quotidien de l'époque, du désir, de la maladie et de la mort (Just a little lovin', par des nordiques)

Pour le premier, j'attends des surprises flashy, de l'adrénaline, des secrets à découvrir, sinon je vais trouver ça fadasse. Pour le deuxième par contre, si je passes des heures à pleurer sur la perte de Bobby qui était si sexy dans son jean délavé et à déblatérer "dans le vide" sur Ronald Reagan ce ne sera pas fadasse, ce sera ce pourquoi je suis venu. Si on me sort des coupures de journaux qui parlent d'une conspiration cthluluhienne, une belle-mère disparue à retrouver et un monde à sauver, là je vais tirer la gueule parce que ces trucs risquent surtout de m'empêcher de vivre le délire pour lequel j'ai signé.

Donc l'intérêt du "réalisme" vs. "des trucs à faire", ça dépend vraiment de ce pourquoi on participe au jeu. Je me vois faire un GN où ont vit une journée "normale" de quelqu'un d'autre mais:
-faut me prévenir avant que ça va être ça le jeu
-faut que la vie en question me donne envie de la vivre pour la durée du jeu. Typiquement l'exemple nordique ci-dessus était bien trop long et morbide pour que j'aie envie de m'y inscrire