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QM3 : De l'immersion

Posté : lun. 16 janv. 2012 11:11
par lucieXperience
Puisque les sujets de questions de merde fusent, nous allons passer à deux par semaine. Voici l'interrogation du jour :

Depuis quelques temps j'entends beaucoup d'organisateurs porter aux nues l'immersion, considérer que c'est le moteur principal de leur jeu. Or, cette mode de l'immersion et la déclaration souvent faite que ce serait la façon la plus mature de proposer des GN, m'a amenée à me poser la question suivante :
L'immersion est-elle un fin en soi ?

Re: QM3 : De l'immersion

Posté : lun. 16 janv. 2012 12:10
par Beus
N'étant pas le roi de la théorie, je n'émettrais pas de définition. Je laisse ça aux intellos d'ElectroGN. :mrgreen:

Pour ma part, je ne crois qu'à l'immersion par le scénario, si tenté que cela veut dire quelque chose. En gros j'attends d'un jeu que le scénario soit tellement palpitant que je ne pense qu'au jeu, aux personnages, à mes interactions etc. et à rien d'autre.
Si le jeu est prenant, je ne verrais pas les extincteurs au mur dans le château de Louis XIV. Mais si je m'ennuie, ils me sauteront aux yeux.

Re: QM3 : De l'immersion

Posté : lun. 16 janv. 2012 12:31
par kilourh
rien à rajouter à ce que dit Beus, si ce n'est :

Le site du jeu prend aussi une place importante dans l'immersion, tout comme l'ambiance général du site et du jeu en lui-même. Si on peut facilement faire abstraction d'un extincteur sur un jeu si celui-ci est bon, le fait qu'il n'y en ait pas, et que l'éclairage se fait totalement à la bougie amplifira l'immersion dans le jeu, car à ce moment là, même si on peut avoir des périodes "creuses" durant le jeu, on profite seulement d'être sur place, dans son personnage, a contempler les autres évoluer, à se faire sa propre introspection (je parle de celle du personnage), ou à simplement profiter du site ...

Re: QM3 : De l'immersion

Posté : lun. 16 janv. 2012 14:01
par vincent
Savoir ce qui contribue le mieux à l'immersion est une autre question intéressante. Quant à savoir si c'est une fin en soi, pour répondre à la question posée, je dirai plutôt non. Pour moi c'est davantage le petit plus, la cerise sur le gâteau plutôt que l'objectif réel en tant que joueur.

Re: QM3 : De l'immersion

Posté : lun. 16 janv. 2012 15:25
par kilourh
Oui, effectivement, j'ai pas vraiment répondu à la question ...

Personnellement, la réponse est non ! Ca dépend vraiment du jeu. Pour certains d'entre eux, ce sera un élément très important, voir totalement clef pour l'ensemble du jeu. Je pense aux jeux d'ambiance, où il faut une réelle immersion pour que la sauce prenne.

Mais il y a des jeux qui sont basés sur d'autres mécanismes. Notamment sur l'amusement. Et c'est vraiment le cas pour pas mal de murder, qui sont accès sur l'enquête ou sur l'amusement qu'elle procure (je pense à Beverly Place 2 notamment) plus que sur l'immersion en elle-même. Du coup, ce n'est certainement pas une fin en soi ...

Re: QM3 : De l'immersion

Posté : lun. 16 janv. 2012 19:09
par Baptiste
J'ai du mal à voir l'immersion comme une méthode ou un mécanisme. c'est pour moi un résultat produit par d'autres mécanismes ou méthode.

c'est un objectif qu'on peut avoir : faciliter l'immersion en utilisant des règles de combat fluide. c'est une phrase qui a du sens pour moi.

Par contre, parler d'immersion comme un outil de scénariste/orga j'ai du mal. c'est un peu comme dire : "J'écris mon scénario en utilisant l'épouvante." J'y vois une confusion entre moyen et objectif.

Re: QM3 : De l'immersion

Posté : lun. 16 janv. 2012 20:20
par Graziella
La seule question que je me pose à propos de l'immersion, c'est pourquoi ce mot est utilisé comme argument pour présenter un GN?
J'ai l'impression que c'est plus souvent un argument pour se protéger de joyeux trublions qui oublieraient que le GN c'est sérieux.

J'ai un peu de mal avec à l'immersion, je préfère qu'un orga explique qu'il a pensé ses personnages avec de la préparation ou son scénario dans telle philosophie de jeu plutôt.

Un petit retour d'expérience sur des jeux où pour l'immersion et la beauté du jeu, il ne fallait absolument pas se louper au niveau du costumes sinon tu étais flagellée en place publique (bon j'exagère un peu là ;) et que finalement les orgas ne s'étaient pas tant donnés que ça en comparaison à leurs exigences vis à vis des joueurs.

+1 avec les intellos d'Electro GN et que Beus :twisted:

Re: QM3 : De l'immersion

Posté : mer. 18 janv. 2012 12:53
par Fredou
L'immersion est-elle une fin en soi ?

On sait que je suis un fervent défenseur de l'immersion maximum, mais je réponds clairement non à une telle question; ma seule fin en soi, mon seul souverain bien, est le plaisir. L'immersion n'est qu'un moyen pour obtenir du plaisir. Est-ce même le moyen en lui-même ? Probablement pas. L'émotion, le frisson, le rire sont des exemples de moyens, l'immersion est plutôt le catalyseur, quelque chose qui rend le moyen plus crédible donc plus fort, plus efficace.

Je disais à Marine, qui me présentait le jeep form comme un exercice pour travailler son roleplay, que je suis incapable de pleurer sur commande dans un appartement, sur un canapé, habillé en civil, avec un personnage vague et peu intéressant. Je le "jouerais" très artificiellement à défaut de le vivre, et de fait, ça m'intéresse beaucoup moins. Mais dans un décor immersif, dans un costume immersif, dans une ambiance immersive, avec un personnage immersif aux intrigues immersives, des larmes peuvent couler de mes joues, des frissons me parcourir l'échine, sans que j'ai vraiment à les faire venir.

Rechercher une immersion maximum, c'est soigner beauté des textes, des décors, des costumes, des intrigues, d'un casting, etc, pour chercher à donner leur intensité maximum aux différents moyens du jeu qui seront générateurs de plaisir. En conséquence, l'immersion est souvent ce qui va faire la différence entre le bon jeu et l'excellent, par l'écart d'intensité ressentie.

Une fin en soi, certainement pas, mais la catalyse indispensable pour rêver plus fort.

Re: QM3 : De l'immersion

Posté : mer. 18 janv. 2012 14:45
par Baptiste
Fredou a écrit : L'émotion, le frisson, le rire sont des exemples de moyens
moyens de prendre du plaisir oui, d'ailleurs c'est ce que tu dis.
En revanche ce ne sont pas des moyens d'écrire ou d'inventer. l'immersion non plus.

je crois que si cette question est posée c'est parce que, comme le souligne graz', on a souvent des gens qui mélange méthodes/moyens/objectifs et en font une immense salade.

Un peu comme si on demandait à quelqu'un ce qu'il prépare en cuisine et qu'il répondait : "du délicieux".

je vous laisse, j'ai faim

Re: QM3 : De l'immersion

Posté : mer. 18 janv. 2012 16:54
par Fredou
En revanche ce ne sont pas des moyens d'écrire ou d'inventer. l'immersion non plus.
Qu'est-ce qui te fait être aussi catégorique ? On n'écrit pas une intrigue mécaniquement, froidement, en se disant qu'elle donnera surement des émotions aux joueurs. Des émotions (ou du rire), on en a forcément plein la plume quand on les pose sur le papier.

Quant à l'immersion, qui est un multiplicateur, un catalyseur, elle est cruciale durant tout le processus d'invention et d'écriture (du moins quand on fait ce choix), puisqu'on va devoir la privilégier, sur tous les aspects sous notre contrôle. Maximiser l'immersion est une méthode pour écrire ce qui donnera plus de plaisir.
je crois que si cette question est posée c'est parce que, comme le souligne graz', on a souvent des gens qui mélange méthodes/moyens/objectifs et en font une immense salade.
Tout jeu a pour objectif de donner du plaisir. La plupart le font par le moyen d'émotions, de frissons, de challenges, à différents degrés d'intensité, et par des méthodes que sont les interactions de personnages, etc. Maximiser l'immersion est un choix de développement, et un choix suffisamment important, pour caractériser un peu le projet. Bref, c'est un raccourci qui n'est pas dénué de sens.
Un peu comme si on demandait à quelqu'un ce qu'il prépare en cuisine et qu'il répondait : "du délicieux".
Mais ce n'est pas une mauvaise réponse. :) Je crois que beaucoup de joueurs se fichent du menu, comme de la recette, et sont souvent prêt à donner carte blanche au chef qui leur a donné "du délicieux" et qui leur en propose à nouveau. Ca pose seulement la question "est-ce que l'ambition de qualité peut être plus caractéristique d'un projet que son thème, ses moyens, etc ?"