Forum de l'univers du huis clos

Moz, troll devant l'éternel, ne peut s'empêcher de troller, même pour poser, à priori des questions sérieuses. Parce que mine de rien, tes questions sont quand même vachement orientée

Quoiqu'il en soit, la question sur : la qualité d'un jeu est-elle proportionnel à la quantité de papier imprimé pour le dit-Gn est intéressante.

J'ai ces deux dernières années beaucoup plus joué et organisé de GN "lox-cost" que de GN plus classiques pour un simple raison : ces jeux m'ont donné des émotions que je n'avais pas encore ressenti en GN. J'ai découvert que je pouvais entrer dans un jeu totalement, sans que le décor où la mise en scène soit 100% immersive. Le jeu, lui, l'était !

J'ai joué et organisé ces deux dernières années Sarabande (une session ce week-end) et Huntsville. Des jeux à forts potentiels. Pour Sarabande, il y a beaucoup de travail derrière, et ça se voit. Effectivement, les persos sont créés en atelier, et le jeu tient sur 12 pages, mais il y a un gros travail d'atelier pour créer une dynamique qui va servir le jeu. L'investissement des joueurs est réel, peut-être (et c'est vraiment un conditionnel fort) plus que dans un GN classique. Pour un jeu qui dure 2h, il y a 5h d'atelier !

Huntsville entre plus dans la case : GN low-cost que tu décris. Il faut une black-box et une belle BO, très appuyé par LA chanson du jeu. Mais mis à part ça, le synopsis tient en une phrase et la mise en place en deux paragraphes. Ce qui en fait un jeu très simple à mettre en place. Et pourtant... Wouah ! La puissance émotionnelle de ce jeu fut pour ma part rarement égalé dans un jeu classique. Je ne sais pas qu'elle fut le travail fourni par les auteurs, mais en tant qu'orga, il est quasi nul, mais ça n'en fait clairement pas un jeu low-cost par la puissance qu'il renvoie.

J'ai d'autres jeux que je peux citer : Release de Matthieu Nicolas par exemple, qui est encore plus simple à organiser. Before and after Silence, qui n'a pas pris pour moi, mais les soucis sont identifiables facilement, et qui lui aussi ne demande pas grand chose comme orga.

Bref, j'ai beaucoup organisé ce genre de jeu cette année, car je me suis aperçu que la force émotionnelle n'est pas du tout proportionnelle à l'investissement matériel. Cela ne m'empêche pas de continuer à organiser des jeux plus classiques, car il offre une immersion autre, on entre vraiment dans un univers, alors que pour ces jeux, on entre plus dans un récit. Mais je ne peux pas dire que ces jeux soit low-cost. Ils sont juste différents !

Joaquim a écrit :c'est pas parce que les auteurs français passent bien trop de temps à ça

Là tu poses la question du "rendement".
Dire qu'il y passe trop de temps, c'est un jugement de valeur sur le temps passé / résultat.
Donc un peu contradictoire avec l'idée qu'on se moque du temps passé à concevoir son GN.

J'aurais tendance à te dire que les auteurs passent le temps qu'ils veulent bien passer sur la conception de leur jeu.
Faut arrêter de présenter cela comme une souffrance affreuse. Parce qu'il y a une idée qu'on oublie souvent : c'est un plaisir d'écrire un GN.

Et de le faire jouer.

Amen !

Beus a écrit :Parce qu'il y a une idée qu'on oublie souvent : c'est un plaisir d'écrire un GN.

Et de le faire jouer.

Ça dépend pour qui

Et c'est pour ça que c'est bien qu'il y ait de tout, pour que tout le monde y trouve son compte et qu'il y ait de plus en plus d'orgas de GN (mais quelle phrase consensuelle...)

Beus a écrit :Là tu poses la question du "rendement".
Dire qu'il y passe trop de temps, c'est un jugement de valeur sur le temps passé / résultat.
Donc un peu contradictoire avec l'idée qu'on se moque du temps passé à concevoir son GN.

J'aurais tendance à te dire que les auteurs passent le temps qu'ils veulent bien passer sur la conception de leur jeu.
Faut arrêter de présenter cela comme une souffrance affreuse. Parce qu'il y a une idée qu'on oublie souvent : c'est un plaisir d'écrire un GN.

Et de le faire jouer.

Pardon, ça n'est pas ce que je voulais dire.

L'expression "y passent trop de temps" n'est pas la bonne : je voulais simplement dire que la question de l'écriture est pour moi trop centrale, trop systématique. En gros, j'ai parfois l'impression qu'on ne tient compte que de ce qui est écrit, pas de ce qui est conçu, pensé. Ça mène à des réflexions type "y a pas beaucoup d'écriture, les orgas ont rien branlé".

lucieXperience a écrit : Ça dépend pour qui

Tu ne me feras pas croire que l'écriture de Carmen Chabardès n'a été pour toi qu'un affreux tourment

Joaquim a écrit : L'expression "y passent trop de temps" n'est pas la bonne : je voulais simplement dire que la question de l'écriture est pour moi trop centrale, trop systématique. En gros, j'ai parfois l'impression qu'on ne tient compte que de ce qui est écrit, pas de ce qui est conçu, pensé. Ça mène à des réflexions type "y a pas beaucoup d'écriture, les orgas ont rien branlé".

Oui là dessus. On est bien d'accord.
C'est d'ailleurs l'ambiguïté de l'expression "écrire un GN".
On pourrait largement dire "concevoir" ou "construire" un GN.

Beus a écrit :

lucieXperience a écrit : Ça dépend pour qui

Tu ne me feras pas croire que l'écriture de Carmen Chabardès n'a été pour toi qu'un affreux tourment

Ah non mais je parlais pas pour moi. Moi j'adore écrire, c'est pour ça que j'écris des GN, mais c'est pas forcément le cas de tout le monde. Et ceux qui n'aiment pas écrire sont tout aussi capables de créer de bons GN que ceux qui aiment ça.

Ha ok !
Mais assurément oui pour ça !

D'ailleurs ca marche dans les deux sens. Je crois que je serais incapable de concevoir ce type de GN "sans écriture".

J'aimerai m'essayer à concevoir des GN sans écriture, mais j'ai encore du mal à laisser les joueurs tout gérer