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par Saki » jeu. 8 oct. 2015 10:16
Le mix salariés et bénévoles me gênent aussi, surtout parce que j'en ai vu les dérives.
En théorie tant que tout le monde est d'accord pas de souci, en pratique, à moins que ce ne soit dans le cadre d'un stage d'une durée limitée pour lequel le stagiaire y gagne (acquis de connaissances -et pas juste se taper les corvées-, dans le cadre d'un diplôme, qui lui permet d'enrichir son CV....).
Ok aussi pour les associations Dont le but est social, comme les resto du coeur ou encore faire tourner la MJC de quartier qui sans cela n'existerait pas
Dans le milieu du spectacle professionnel, je trouve que c'est la plaie : on attend de toi une contribution professionnelle, avec le sourire, en remerciant pour cette superbe opportunité, le tout sous-prétexte que c'est une passion. Parfois ça marche, quand les porteurs de projet ont consicence de tout cela et mettent un point d'honneur à respecter chaque contributeur et faire en sorte qu'ils en retirent toujours quelque chose, mais trop souvent ça devient de l'exploitation.
Exemple récent : l'une de mes amies qui est scénariste pro. C'est son vrai métier.
Une réalisatrice/amie fait appel à elle pour un projet très motivant, elle accepte de bosser bénévolement car il n'y a pas d'argent. La réalisatice sait qu'elle est fauchée, mais jure qu'elle ne peut pas débloquer un centime.
Le scénario fini, la réalisatrice gagne un prix grâce à son précédent film : une grosse aide financière qui doit être upinvestie dans la réalisation du film en cours. Mon amie demande donc à être rétribuée puisque maintenant le budget est dispo. Réponse : non, tu as fini sur le scénario, cet argent va servir à payer ceux dont j'ai besoin à partir de maintenant. Evidemment, la réalisatrice s'est elle aussi versé un salaire.
C'est un incroyable manque de considération. Ok, la réalisatrice a le droit d'agir ainsi, Camille avait accepté de bosser pour rien, mais humainement c'est moisi.
Des exemples comme celui-ci, j'en ai des tonnes.
De manière générale, quelqu'un qui monte son projet pro en partant du principe qu'il pourra se payer grâce au travail bénévole des autres est un exploiteur. Le fait qu'en face il y ait toujours des gens pour mordre à l'appât n'est pas une excuse, soit parce qu'ils sont trop bons, soit parce qu'ils pensent réellement que faire bénévolement le même travail qu'un salarié est une chance (pour des raisons très variées, que ce soit l'enthousiame, l'envie de faire son trou dans le milieu ou une grande méconnaissance de la valeur de son travail).
Autre point très négatif : en acceptant de bosser bénévolement, on pique le boulot d'un salarié. En bradant son travail on fait baisser la valeur du travail des autres (ex : une couturière amateur qui réalise un costume à prix coûtant, sans les charges evidemment.... Forcément en face les costumières pro qui demandent un vrai salaire semblent beaucoup trop chères et se voient demander de baisser leurs prix).
"La vie est un naufrage, n'oublions pas de chanter dans les canots de sauvetage."