Forum de l'univers du huis clos

Je me permets de poser une QM :
Cet article cause d'une soirée événementielle qui semble connaître un très gros succès.

C'est-t-y du GN, c'en est-t-y pas à votre avis ? Le fait qu'il y ait un public me ferait dire que non, mais j'hésite car les spectateurs sont paraît-il encouragés à participer en improvisant.
Mais je suppose qu'is ne peuvent influer sur la trame et donc leurs actions restent superficielles....

Et surtout : est-ce qu'à votre avis ce genre de chose est le chaînon manquant entre spectacle et jdr/gn qui guidera le grand public vers notre loisir ?

Question subsidiaire : est-ce que vous estimez qu'une reconnaissance par le grand public serait une bonne chose pour le Gn ou est-ce qu'on s'en fout au fond ? Voire est-ce que finalement ce ne serait pas préférable que cela reste une activité non mainstream ?

Le GN est destiné à être LE loisir de demain. Du moins après demain... Mais pas comme nous l'entendons. Je crains que ce soit via une interface, un casque d'immersion total et une combinaison thermo-neuro-sensorielle. Car le GN est très décevant au final : dans les médiévaux point de dragons ou de chevauchées héroïques dans de grands espaces, dans les futuristes la technologie est souvent kitchissime. Au final, le GN se prête plus volontiers aux huis clos, en intérieur, dans des époques pas trop lointaines ; l'immersion à 360° est à ce prix. De plus, dans ce monde de plus en plus cul serré et politiquement correct, l'immersion électronique est plus aisée, moins propice aux dérapages "réels", beaucoup plus maitrisable par une "police" morale et organisationnelle. Bref le GN comme nous l'entendons est impossible, presque mort né ; on tente de se rapprocher d'un "idéal". Mais c'est si fragile, si contraignant, si exigeant...
Je suis certain que ce type de spectacle Star Wars est assez décevant. On est désormais habitué aux effets spéciaux de cinéma, aux mises en musique millimétrées et cousues main sur les actions des protagonistes. Là, tu te ballade dans un hangar avec des épées laser en plexi-glace... Ce n'est pas du GN. Oui, tout comme le spectacle produit par Berne au château de Donneville ("le dernier bal de la Reine"), c'est du faux interactif. C'est juste du spectacle itinérant.
Est-ce que ce type de spectacle peut mener au GN ? Oui. Probable. Mais de manière plutôt limitée selon moi.
Ces spectacles vont-ils se multiplier ? J'en doute. Ce n'est pas très rentable et cela ne peut reposer que sur une armée de bénévoles passionnés.
Le GN peut-il devenir grand public ? Non, pas sous sa forme actuelle. C'est une démarche difficile, souvent onéreuse et qui demande une certaine préparation intellectuelle et psychique. Comme je me plait à le dire, le GN n'est pas un loisir banal qui s'adresse au grand public. Par contre le GN interfacé, lui, sera grand public. Avec du matériel de moins en moins onéreux et des scénarios pour tous les goûts et avec des niveaux d'émotion ou d'intrusivité émotionnelle bien dosés.
Bref, qu'on le veuille ou non, notre activité restera très limitée dans son impact sur le grand public. C'est mon point de vu... Est-ce qu'il en est mieux ainsi ? Je l'ignore.

Oui, le GN devient petit à petit plus mainstream. Le genre de soirée que tu cites en est une manifestation. Le développement des escape-game en est une autre. On peut également citer les grands GN internationaux (notamment celui sur le thème de Harry Potter) qui ont été repris dans les médias du monde entier. Un peu comme les jeux vidéos, finalement.

C'est une bonne chose, parce que ça élimine les préjugés qu'ont les gens à propos d'une activité qu'ils connaissent mal. Et ça donne accès aux GNiste à des moyens autrement inaccessibles (par exemple des infrastructures publiques). Ca facilite aussi la vie aux gens qui souhaitent trouver d'autres GNistes avec qui partager leur loisir. Sans que ça gêne ceux qui veulent faire des trucs entre potes ou avant-garde.

La question du public est une fausse piste : le GN n'est absolument pas antinomique avec la présence d'un public. Il y a plein de contre-exemples (Kapo, Juggernaut, etc.). De toute manière les frontières du GN sont floues et évoluent tout le temps ^^

hoog a écrit :La question du public est une fausse piste : le GN n'est absolument pas antinomique avec la présence d'un public. Il y a plein de contre-exemples (Kapo, Juggernaut, etc.). De toute manière les frontières du GN sont floues et évoluent tout le temps ^^

Alors je ne sais pas ce qu'il en est de ces jeux, que je n'ai pas fait et du coup, j'aimerai bien plus d'explication sur ces jeux, mais du coup, qu'est-ce qui différencie un GN d'une pièce de théatre si il y a du public ?

Sinon, ben j'ai pas grand chose à dire sur ta question Saki, désolé. Mais je suis assez d'accord avec les deux points de vue du dessus

Kapo, c'est un GN "camp de prisonniers", en gros. N'importe qui pouvait venir observer le déroulement du jeu, sans qu'ils soient vus par les joueurs. Leur présence était diégétique (en gros les gens pouvaient venir voir les rebuts de la société).

Juggernaut, c'est un petit huis-clos uchronique, qui a été joué sur scène au moins une fois à ma connaissance (même s'il n'a pas été conçu pour).

Il y a un autre GN post-apo qui a eu lieu sur une place du centre ville d'un pays nordique (les détails m'échappent là). Le public pouvait observer librement à travers les grilles.

Et pour ces exemples connus, je suis sûr qu'il y en a plein d'obscurs.

Dans un GN "classique", tu joues avant tout pour toi et pour les autres participants. Mais rien n'empêche que des gens te regardent jouer. Ce ne sera pas appréciable au sens d'une pièce de théâtre, concue pour le spectateur, avec une lisibilité voulue. Mais ça peut quand même valoir la peine d'être vu, par exemple pour des raisons esthétiques ou politiques. A mon humble avis, la seule définition du GN qui tienne, c'est que les participants jouent des personnages dans un univers mental partagé. Tout le reste, c'est du foin

Argument convainquant.

Il y a un autre GN post-apo qui a eu lieu sur une place du centre ville d'un pays nordique (les détails m'échappent là). Le public pouvait observer librement à travers les grilles.

Amerika

hoog a écrit :A mon humble avis, la seule définition du GN qui tienne, c'est que les participants jouent des personnages dans un univers mental partagé. Tout le reste, c'est du foin

Pour le coup, une pièce de théâtre ou le théâtre d'impro peut avoir exactement la même définition...

Je trouve plus juste l'idée qu'en GN, tu joues pour toi. Il peut effectivement y avoir un public, mais tu vas pas faire le "show" pour lui... Mais sinon, j'ai aussi vu des sessions de Plan Social joué avec du public (bon une dizaine de personne, pas plus). L'orga faisait même intervenir des gens du public, si ils voulaient jouer des personnages secondaires. Le public était uniquement composé de Gnistes... Comme c'est un jeu à scène, effectivement, le public peut suivre entièrement l'histoire et ça peut être intéressant pour lui. Mais du coup, je me demande si on ne passe pas alors dans l'impro...

Tu peux imaginer un procès où le public assiste à la "performance" des Gnistes qui jouent les protagonistes. Et qui peut parfaitement commenter l'affaire jugée.

Ca n'a pas été fait à LaboGN cette année ?

Si mais justement, c'est tiré d'une pièce de théâtre justement

Je ne l'ai pas vu, j'étais sur un autre jeu, mais clairement, pour moi c'était plus une performance théâtrale que du GN.