Comment jouer quand on est fauché ? Comment organiser quand on ne veut pas que les joueurs fauchés se retrouvent le bec dans l'eau ?
Sans relancer le débat sur l'habituel thème "les PJs payent plein pot et les orga/pnj rien versus tout le monde paye pareil pour faire baisser le prix général", je suis curieuse de savoir si vous avez des pistes sur le sujet.
Est-ce qu'en tant qu'orga vous tenez compte de cet aspect des choses dès la conception du jeu (et dans ce cas comment) ou bien est-ce que pour vous cela ne doit pas influencer l'écriture ?
Est-ce que vous acceptez quand un(e) joueur(se) demande à payer en plusieurs fois ? Est-ce que vous avez déjà mis en place ou entendu causer d'un système de prix variés en fonction des moyens des joueurs ?
Je vois trois pôles de dépense : inscription, costume(s) et transport.
En tant que joueurs, est-ce que vous avez des trucs pour limiter les dépenses ?
Pour répondre à mes propres questions :
En tant qu'orga :
* Je choisis exprès des thèmes qui ne nécessiteront pas des dépenses de folies pour le site/les costumes.
Il ne s'agit pas de se frustrer en tant que scénariste : sur les nombreuses idées de jeux qui me font envie, je développe simplement en priorité celles qui me semblent les plus abordables.
* Pour faire baisser le prix de location d'un site, j'ai déjà troqué en réalisant des travaux (en l’occurrence en passant une loooongue après-midi à déménager tout ce qui encombrait l'une des pièce du site). Idem pour obtenir du matériel/des coups de main.
* Quand un joueur en fait la demande, je mets en place des facilités de payement (payement en plusieurs fois, le solde devant tout de même être versé avant le jour J).
En tant que joueuse :
* Je suis plus souvent PNJ que PJ (pas uniquement pour des raisons financières, mais cela joue parfois)
* Je couds mes costumes (en me fournissant en tissu dans des magasins très peu chers) ou je chine aux puces. De plus jai fait passer le mot à tous mes proches : ils savent qu'ils doivent me prévenir dès qu'ils tombent sur quelque chose pouvant servir en gn (c'est fou le nombre de gens qui JETTENT des fringues/accessoires de leurs arrière-grands-parents quand ils doivent vider une maison, ce faute de savoir que "ces vieillerie" intéressent du monde).
Inconvénient : il faut pouvoir stocker tout ça.
* Jusqu'à présent je prêtais sans souci à qui en avait besoin, mais après quelques déboires (costumes perdus ou rendus abimés) j'hésite davantage à aider les gens que je ne connais pas très bien, ce qui est dommage.
GN et précarité
GN et précarité
"La vie est un naufrage, n'oublions pas de chanter dans les canots de sauvetage."
Re: GN et précarité
Je n'ai jamais autant joué que quand j'étais fauché. 
Pour jouer pas cher, faut :
- jouer en groupe (on mutualise le matos et le transport)
- jouer pas loin de chez soi (les frais de transports c'est souvent plus qu'une PAF)
- faire toutes les nuit du huis clos (mini PAF et pas mal de murders contemporaines, donc pas cher niveau costume)
- ne pas hésiter à être PNJ
- chercher les assos de théâtre autour de chez soi et voir s'il font de la location de costume
- prêter et se faire prêter (ce qui nécessite respect, connaissance du prix du matériel, etc.)
En tant qu'orga par contre, je suis un sale fasciste. A part le paiement en plusieurs fois, je n'accepte rien. On ne gagne rien à être sympa ou compréhensif sur la situation financière d'un joueur. Je ne considère pas que ça puisse être un sujet de l'organisation. La PAF (et les modalités de paiement) est un critère excluant.
J'en suis arrivé également à devoir poser un cadre contraignant de remboursement et à le communiquer. Et à ne faire preuve d'aucune flexibilité dans son application. Ne serait ce que par respect pour les 97% de joueurs qui paient sans rien dire/attendre, alors même qu'ils sont peut être dans une situation financière très délicate.
La PAF sur les revenus, de ma lorgnette, c'est une hérésie. On parle pas de soins, d'éducation ou de nourriture... mais de GN.
Pour jouer pas cher, faut :
- jouer en groupe (on mutualise le matos et le transport)
- jouer pas loin de chez soi (les frais de transports c'est souvent plus qu'une PAF)
- faire toutes les nuit du huis clos (mini PAF et pas mal de murders contemporaines, donc pas cher niveau costume)
- ne pas hésiter à être PNJ
- chercher les assos de théâtre autour de chez soi et voir s'il font de la location de costume
- prêter et se faire prêter (ce qui nécessite respect, connaissance du prix du matériel, etc.)
En tant qu'orga par contre, je suis un sale fasciste. A part le paiement en plusieurs fois, je n'accepte rien. On ne gagne rien à être sympa ou compréhensif sur la situation financière d'un joueur. Je ne considère pas que ça puisse être un sujet de l'organisation. La PAF (et les modalités de paiement) est un critère excluant.
J'en suis arrivé également à devoir poser un cadre contraignant de remboursement et à le communiquer. Et à ne faire preuve d'aucune flexibilité dans son application. Ne serait ce que par respect pour les 97% de joueurs qui paient sans rien dire/attendre, alors même qu'ils sont peut être dans une situation financière très délicate.
La PAF sur les revenus, de ma lorgnette, c'est une hérésie. On parle pas de soins, d'éducation ou de nourriture... mais de GN.
Re: GN et précarité
En vrac et en tant qu'asso
Nous sommes adhérents à la maison des jeux de Nantes (20€ par an)
ce qui nous permet d'avoir des salles pour des huis clos ou des murders ainsi que l'accès à un petit utilitaire pour 0,50 cts du km sachant que nous habitons à 10 min.
Nous faisons des animations (sur demande et sans prospection de notre part) auprès de festival de jeux, particuliers etc... Cela permet d'avoir des sous et d'investir dans du matériel. Un jour, je ferai un article sur notre façon de gérer.
Nous avons des bonnes adresses de ressourceries, emmaüs ou autre structure de genre et même un magasin de brocante sur Nantes (hyper bien rangé en plus)
Nous sommes d'accord pour un paiement en pluieurs fois. Du moment que le joueur envoie ses chèques avec les dates d'encaissement au dos, pas de souci. L'argent ne doit pas être un obstacle pour jouer. Pour l'instant, je n'ai pas eu de problème avec ce système.
edit : les membres de l'asso ont accès aux stock pour aller en GN (barnum, déco etc..) et nous prêtons aux assos de GN (des soucis mais pas au point d'arrêter de prêter)
Nous sommes adhérents à la maison des jeux de Nantes (20€ par an)
ce qui nous permet d'avoir des salles pour des huis clos ou des murders ainsi que l'accès à un petit utilitaire pour 0,50 cts du km sachant que nous habitons à 10 min.
Nous faisons des animations (sur demande et sans prospection de notre part) auprès de festival de jeux, particuliers etc... Cela permet d'avoir des sous et d'investir dans du matériel. Un jour, je ferai un article sur notre façon de gérer.
Nous avons des bonnes adresses de ressourceries, emmaüs ou autre structure de genre et même un magasin de brocante sur Nantes (hyper bien rangé en plus)
Nous sommes d'accord pour un paiement en pluieurs fois. Du moment que le joueur envoie ses chèques avec les dates d'encaissement au dos, pas de souci. L'argent ne doit pas être un obstacle pour jouer. Pour l'instant, je n'ai pas eu de problème avec ce système.
edit : les membres de l'asso ont accès aux stock pour aller en GN (barnum, déco etc..) et nous prêtons aux assos de GN (des soucis mais pas au point d'arrêter de prêter)
Modifié en dernier par Graziella le mar. 1 sept. 2015 14:16, modifié 1 fois.
Re: GN et précarité
En tant que vendu au grand capital sans enfants depuis 7 ans aujourd'hui j'ai forcément une position un peu différente.
En tant qu'orga : Si je fais un jeu cher niveau costume pour les joueurs, je le fais petit. Donc soit ce sera un petit cercle de riches, soit ce sera de gens qui pourront emprunter le petit nombre de costumes chers. Puis je fais un budget et essaie d'en sortir une PAF que j'estime correcte pour un joueur adulte aux revenus moyens/standards du marchés/précédents jeux. Si je dépasse ce budget, je paie ce qui dépasse de ma poche. C'est typiquement des gadgets technologiques que je réutiliserai, ou des délire persos. Genre si je veux du champagne à ma petite murder pour 9 personnes, mais que ce n'est pas nécessaire au déroulement du jeu, ben je paie le champagne. Petit comité, souvent des potes, donc principe de quand j'invite des potes chez moi y a pas de PAF. Et dans certains jeux certains joueurs ont aussi amélioré l'ordinaire parce qu'ils pouvaient.
En tant que joueur : Pour des costumes que je sais que je ne réutiliserai pas (e.g. une vraie tenue anti-émeute pour un post-apo, ou mes accessoires du Boody Old Town), j'emprunte. Pour des jeux ambitieux qui demandent du crowdfunding ou ont une PAF à paliers sociaux, je paye un peu plus quand je peux. Je prête assez régulièrement mon matos solide, vu que je joue moins, jusqu'ici ça va.
En tant qu'orga : Si je fais un jeu cher niveau costume pour les joueurs, je le fais petit. Donc soit ce sera un petit cercle de riches, soit ce sera de gens qui pourront emprunter le petit nombre de costumes chers. Puis je fais un budget et essaie d'en sortir une PAF que j'estime correcte pour un joueur adulte aux revenus moyens/standards du marchés/précédents jeux. Si je dépasse ce budget, je paie ce qui dépasse de ma poche. C'est typiquement des gadgets technologiques que je réutiliserai, ou des délire persos. Genre si je veux du champagne à ma petite murder pour 9 personnes, mais que ce n'est pas nécessaire au déroulement du jeu, ben je paie le champagne. Petit comité, souvent des potes, donc principe de quand j'invite des potes chez moi y a pas de PAF. Et dans certains jeux certains joueurs ont aussi amélioré l'ordinaire parce qu'ils pouvaient.
En tant que joueur : Pour des costumes que je sais que je ne réutiliserai pas (e.g. une vraie tenue anti-émeute pour un post-apo, ou mes accessoires du Boody Old Town), j'emprunte. Pour des jeux ambitieux qui demandent du crowdfunding ou ont une PAF à paliers sociaux, je paye un peu plus quand je peux. Je prête assez régulièrement mon matos solide, vu que je joue moins, jusqu'ici ça va.
Re: GN et précarité
Des initiatives comme la Nuit du Huis clos, StudioGN ou Cent Balles et un Mars prouvent qu'on peut organiser des jeux de qualité sans demander ni dépenser trop d'argent.
Leurs/nos techniques :
- Pour les terrains : passer par l'économie solidaire/alternative en proposant des week-end d'aide sur le terrain. On peut aussi organiser des soirées type gala de charité pour faire un don au site.
- Pour la nourriture : demander aux joueurs de ramener leur bouffe.
- Pour les costumes : mutualiser, prêter, louer, et surtout, jouer sans costumes
Leurs/nos techniques :
- Pour les terrains : passer par l'économie solidaire/alternative en proposant des week-end d'aide sur le terrain. On peut aussi organiser des soirées type gala de charité pour faire un don au site.
- Pour la nourriture : demander aux joueurs de ramener leur bouffe.
- Pour les costumes : mutualiser, prêter, louer, et surtout, jouer sans costumes
Re: GN et précarité
Des idées pour jouer quand on est fauché :
- Sélectionner ses jeux ou ses rôles en fonction du costume.
- Co-voiturer.
Des idées pour faire jouer des joueurs fauchés :
- Permettre à ceux qui le souhaitent de payer plus, pour subventionner les joueurs fauchés (anonymement). J'ai participé à plusieurs GN avec cette formule dans les pays scandinaves.
- Ecrire des jeux ne nécessitant pas de costume/bouffe/décor chers (le contemporain ou post-apo étant idéal pour ça).
- Négocier le prix de location du site.
Prêter/emprunter : il faut choisir ses amis
- Sélectionner ses jeux ou ses rôles en fonction du costume.
- Co-voiturer.
Des idées pour faire jouer des joueurs fauchés :
- Permettre à ceux qui le souhaitent de payer plus, pour subventionner les joueurs fauchés (anonymement). J'ai participé à plusieurs GN avec cette formule dans les pays scandinaves.
- Ecrire des jeux ne nécessitant pas de costume/bouffe/décor chers (le contemporain ou post-apo étant idéal pour ça).
- Négocier le prix de location du site.
Prêter/emprunter : il faut choisir ses amis
Re: GN et précarité
En tant qu'orga :
- si c'est possible, planifier plusieurs sessions et étaler les investissements sur les budgets de celles-ci
- préférer la basse saison pour louer un site. Par exemple, sur mon dernier jeu, louer le gîte en décembre et début mars représente une économie de presque 30 euros par PAF. Négocier une ristourne pour le site, toujours pour plusieurs sessions. Ne pas prendre l'option ménage...
- favoriser le covoiturage.
- autoriser le paiement en plusieurs fois. N'encaisser les PAF (quand c'est un chèque) qu'après le jeu, ce qui permet au joueur de faire des économies e vue de la dépense.
En tant que joueur, même si je ne suis pas fauché :
- ne pas non plus faire des tonnes de jeux : la boulimie, ça coûte des ronds.
- et puis comme les autres : de la récup, des emprunts, éviter le GN qui demandera de louer 3 costumes XVIIème, etc.
- si c'est possible, planifier plusieurs sessions et étaler les investissements sur les budgets de celles-ci
- préférer la basse saison pour louer un site. Par exemple, sur mon dernier jeu, louer le gîte en décembre et début mars représente une économie de presque 30 euros par PAF. Négocier une ristourne pour le site, toujours pour plusieurs sessions. Ne pas prendre l'option ménage...
- favoriser le covoiturage.
- autoriser le paiement en plusieurs fois. N'encaisser les PAF (quand c'est un chèque) qu'après le jeu, ce qui permet au joueur de faire des économies e vue de la dépense.
En tant que joueur, même si je ne suis pas fauché :
- ne pas non plus faire des tonnes de jeux : la boulimie, ça coûte des ronds.
- et puis comme les autres : de la récup, des emprunts, éviter le GN qui demandera de louer 3 costumes XVIIème, etc.
Re: GN et précarité
Je plussoie MoZ : prévoir plusieurs sessions permet d'étaler les coûts fixes (souvent de matériel) sur plus de joueurs.
Re: GN et précarité
Je finance mes propres jeux pour en réduire le coup : tous les investissements initiaux et une part du budget de la session.
Re: GN et précarité
Je ne comprends pas ta réponse, Frédou. Tu dis que tu réduis la PAF en ne faisant pas supporter aux joueurs le coût du GN ?