QM171 De la zone de confort

principalement autour des huis clos et autres petits GN, mais aussi pour le plaisir de flooder.
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Lila
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Re: QM171 De la zone de confort

Message par Lila »

Cire de Sacub a écrit :A mes yeux, l'art, plus que le reste encore, supporte très mal la médiocrité d'un jeu confortable.
BIM !

+1000

Néanmoins, je suis pas d'accord avec le reste de ton post. Ce n'est pas parce que c'est ta vision du GN, ta pratique, que c'est la vérité absolue :) Je pense que la beauté du GN vient de la diversité de ses pratiques. J'aime l'idée qu'on peut jouer un GN barbecue, puis un GN à couine, puis un feel good larp... et c'est cette variété qui en fait un médium aussi populaire et enrichissant.
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Cire de Sacub
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Re: QM171 De la zone de confort

Message par Cire de Sacub »

C'est vrai. Mais il n'y a que le jeu intense ultra immersif qui m'intéresse personnellement. Je préfère jouer peu, mais le faire dans cet état d'esprit.
Fredou
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Re: QM171 De la zone de confort

Message par Fredou »

Mais il n'y a que le jeu intense ultra immersif qui m'intéresse personnellement. Je préfère jouer peu, mais le faire dans cet état d'esprit.
Etre dans sa zone de confort n'implique pas systématiquement une perte d'immersion, ni d'intensité dramatique. Etre hors de sa zone de confort n'implique pas systématiquement de l'immersion, ni de l'intensité. Ca peut aussi être le contraire.
C'est tellement vrai... et j'en ai vu certains avoir exactement les mêmes costumes d'un jeu sur l'autre...
Le costume encore, on peut supposer que le joueur cherche à rentabiliser un investissement couteux. Mais il y a des groupes entiers de joueurs qui se déplacent de jeu en jeu, avec le même trip de groupe, les mêmes noms et fonctions de personnages, les mêmes roleplay (quand il y en a), sans aucun égard pour le contexte complètement différent du jeu.
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Thanos
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Re: QM171 De la zone de confort

Message par Thanos »

Le truc, c'est que pour faire sortir un joueur de sa zone de confort, voir de le faire jouer à contre-emploi, il faut vraiment bien le connaitre. Sinon, il y a risque de le mettre dans un rôle qui le dérange vraiment, le bloque.
Perso, je ne m'y risque que quand je connait bien le joueur, quand je sais qu'il sera demandeur de joueur autre chose que ce qu'il a l'habitude de jouer et que ce que je vais lui proposer ne sera pas dans un registre qu'il déteste.
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Bichon
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Re: QM171 De la zone de confort

Message par Bichon »

Pour ma part il est essentiel de sortir légèrement le joueur de sa zone de confort en GN ou Huis Clos.
C'est au joueur de décider à mon avis si il quitte ou pas sa zone de confort. Effectivement, un orga peux le proposer à travers le Bg fourni ou par les évènements en cours de jeu mais à la fin, la décision appartiendra toujours au joueur.
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Cire de Sacub
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Re: QM171 De la zone de confort

Message par Cire de Sacub »

Oui, je vais donc reformuler :

Pour ma part il est essentiel de proposer au joueur, par multiples leviers, à sortir de sa zone de confort en GN ou Huis Clos.

Je cherche donc à l'aider dans cette démarche. Je l'y encourage autant que possible.
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Saki
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Re: QM171 De la zone de confort

Message par Saki »

Je vois tout à fait l'intérêt de sortir le joueur de sa zone de confort, et à titre perso je suis de plus en plus demandeuse de ce genre de chose, mais dans ce cas le cadre doit être impeccable :

* en amont : la communication du jeu doit être limpide, avec une fiche de casting à remplir couvrant vraiment toutes les possibilités
Et si le joueur dit non, c'est non : même si on a très envie de le faire jouer mieux vaut ne pas le prendre du tout que se dire "oh je le connais, il a répondu non mais ça passera bien".
* pendant le jeu : en collant exactement à ce qui a été annoncé, en faisant attention aux réactions des joueurs et en acceptant l'idée d'arrêter/modifier s'il y a un souci quelconque.
* après le gn : en ayant réfléchi à une sortie de jeu adaptée (ne pas secouer, même peu, les joueurs et aussitôt les relâcher dans la nature sans avoir eu le temps d'en causer un minimum ou simplement de se poser) en leur signalant qu'on est à l'écoute si ils veulent...

Il y a un bout de temps de cela, quelqu'un était venu présenter son projet de gn sur le forum Rôle et je l'avais trouvé aberrant : il s'agissait de flouter au maximum la limite entre jeu et vie réelle et d'utiliser des expériences psychologiques (pas inintéressant en soi, mais à cadrer au maximum) afin de secouer les joueurs.

Si j'ai bonne mémoire, quelqu'un avait fait remarquer qu'un joueur pensant ne plus être en jeu et se sentant attaqué pourrait tout à fait coller un vrai pain à un orga/pnj.
Le gars avait répondu que si ça devait lui arriver il en serait fier/ravi.

Il y a une énorme marge entre vouloir sortir les joueurs de leur zone de confort et cet exemple, mais ça m'a fait réaliser qu'il y avait aussi chez les orga de gn des apprenties sorciers qui kiffent de prendre les joueurs pour des cobayes sans réfléchir plus que ça aux conséquences physiques et psychologiques. Choquer uniquement afin d'être certain que les joueurs seront marqués par le jeu, c'est un parti pris que je trouve arrogant et égoïste. Confondre le gn, donc un jeu (même si ce terme peut ouvrir tout un nouveau débat) avec une expérience psychologique, c'est potentiellement dangereux et inadapté aux pratiques de la plupart des joueurs. (je n'ai rien contre le fait d'utiliser des expériences psychologiques afin d'obtenir certaines choses en jeu, mais dans ce projet précis le parti pris me semblait peu maîtrisé, ce qui pose problème).

Sortir de la zone de confort, c'est autre chose en théorie, mais ça dépend toujours d'où on place le curseur.

Mais bon, là je me suis bien éloignée de la question initiale, à laquelle je vais faire une reponse super bateau :
Est-ce qu'à mon avis il faut qu'un gn sorte les joueurs de leur zone de confort ? Non, car ce n'est pas quelque chose que tous les joueurs (ou les orga d'ailleurs) recherchent et aiment dans le gn. Il en faut pour tous les goûts.
"La vie est un naufrage, n'oublions pas de chanter dans les canots de sauvetage."
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Cire de Sacub
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Re: QM171 De la zone de confort

Message par Cire de Sacub »

Je vois le sujet auquel tu fais référence sur le forum rôle... sujet que j'avais sorti de la congélation. J'avais échangé avec l'auteur. Oui il recherchait à faire croire que le GN dérapait et que les problèmes devenaient bien réels (avec intervention de faux policiers etc.).
Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il faisait l'unanimité contre lui, même si je ne peux m'empêcher d'avoir une certaine sympathie pour le personnage...

Et tu fais parfaitement le lien avec une idée que je défends : le joueur décide de sortir ou non de sa zone de confort mais des mises en scènes, des alchimies plus ou moins prévisibles, peuvent également l'y contraindre.

Pour ma part, c'est le postulat de départ : un joueur de GN doit être, à mes yeux, dans cette volonté de s'extraire, plus ou moins, de sa zone de confort. C'est une posture indispensable. Certes je ne le présente pas comme cela (je n'utilise pas le terme "zone de confort") dans la communication autour de mes jeux mais j'essaie de clairement avertir les candidats. D'où ce vaste débat : selon moi tout le monde n'étant pas capable de la chose, il y a effectivement des profils psychiques inadaptés au GN. Je devrais donc être plus relatif et dire que, selon moi, tout le monde ne peut pas venir sur un jeu que j'organise.

Mais franchement, les jeux qui ne s'inscrivent pas dans cette démarche m'ennuient profondément... Aussi bien en joueur qu'en orga. Car pour moi, c'est à l'origine même de la démarche de faire du GN.
J'ai bien compris que cela peut exister sans cette dimension. Mais je peine à voir la chose réellement comme du GN... Pour moi ça a l'aspect du GN sans la saveur ; c'est une sorte de reconstitution, d’ersatz artistique... J'ai bien compris en venant échanger sur ce forum que ma vision est loin d'être majoritaire. Je croyais naïvement que bien plus de personnes partageaient mon point de vu. J'ai même été surpris de voir ô combien il pouvait y avoir une dimension choquante dans mes positions à ce niveau.

Bien sur que sortir de sa zone de confort est toujours un pari. Plus ou moins risqué. Qui peut prévoir les combinaisons vibratoires d'un individu avec son environnement, un rôle et d'autres comportements tout aussi imprévisibles (celui des autres joueurs) ? Personne. Je n'ai pas cette prétention. Mais sans le souffle, sans cette flamme vacillante, sans cette sortie (même minime) de notre zone de confort, je peine à percevoir l'intérêt de ce jeu bien singulier que l'on appelle GN.
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Saki
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Re: QM171 De la zone de confort

Message par Saki »

Je ne pige pas non plus pourquoi des gens lisent des romans harlequins ou payent pour aller voir 50 shades of Grey au cinéma (en fait même gratos sur mon ordi, je ne voudrais pas le voir), n'empêche que cela reste des livres/un film et que je ne fais pas partie de la brigade du bon goût. Si cela ne m'intéresse pas, je ne les lis/regarde pas et tout va bien.

Le gn est un support, rien d'autre, au même titre que les livres, le cinéma, la télé, la radio, la bd, la musique, internet..... On peut l'utiliser pour faire ce que l'on considère comme de l'art ou juste viser le divertissement.
En fait pour moi on peut faire ce que l'on considère comme de l'art sans pour autant sortir le spectateur/ lecteur de sa zone de confort : l'art "supporte difficilement la médiocrité d'un jeu confortable", certes, mais il n'empêche que bien maîtrisé il peut aussi être doux et "conforter" celui qui le reçoit, au lieu de jouer sur des codes volontairement perturbants.
L'art est une vaste notion dans laquelle la maîtrise technique a une grande importance, la perfection technique des recherches de couleur de Monet me touche autant que la vision acérée du monde peint par Bacon, les deux ne m'apportent pas la même chose, l'un me bouscule quand l'autre me fait du bien.

Il ne sert pas à grand chose de se prendre la tête des heures sur le thème "pourquoi les autres ne pensent-ils pas tous comme moi qu'un gn doit te secouer un minimum ?" je trouve, mieux vaut utiliser ce temps de cerveau disponible pour faire des GNs (écrire ou jouer).
ou alors carrément élaborer une réflexion philosophique/esthétique/ludique/sociologique sur le sujet, mais cela implique de prendre du recul par rapport à ses propres opinions et réellement s'intéresser à celles des autres.
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Cire de Sacub
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Re: QM171 De la zone de confort

Message par Cire de Sacub »

Très juste. Monet m'emmerde, Bacon me met transe ! (j'ai vu une expo de lui à Paris il y a 5 ans, j'en reste profondément ému).

Pour moi sortir de sa zone de confort n'est pas forcément pour perturber et créer un malaise. C'est l'intensité vibratoire qui prend son sens. Etonnamment, j'ai remarqué que cette tension faisait naitre des sentiments et des émotions aussi très positives.

Donc, à mes yeux, sortir de sa zone de confort n'est pas que se confronter à des difficultés, c'est accepter de vibrer différemment avec intensité.
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