Childfree

Childfree

Résumé

Childfree est un jeu qui traite de la liberté de disposer de son corps, de faire des choix relatifs à sa propre vie, et de poursuivre ses rêves et ses projets. C’est un jeu qui parle d’interruption volontaire de grossesse. C’est un jeu radical, queer et féministe, qui peut se jouer avec ou sans MJ. L’absence de facilitateur·ice extérieur·e est également un parti pris structurel, visant à favoriser l’horizontalité, l’autonomie, et la prise de responsabilité collective. Il est écrit pour 5 à 7 joueur·se·s et se joue en quatre heures tout compris. Disposer du document de jeu, et le lire de A à Z, est assez pour l’organiser : il ne nécessite pas de préparation préalable. Une chaise dans une pièce sombre, éclairée par un spot (ou ampoule classique entourée de carton pour délimiter la zone d’éclairage), suffit pour jouer le jeu. Un appareil sur lequel régler une alarme est également nécessaire pour délimiter la durée du jeu.

Commentaire de l’auteur·e

Childfree est né du constat dérangeant que même si les GN traitant d’interruption volontaire de grossesse n’étaient généralement pas écrits dans une perspective anti-avortement, en présentant l’avortement comme une part du processus de parentalité, non de contraception, et en mettant l’accent sur le traumatisme potentiel (pourtant rare), ces GN nourrissaient des visions conservatrices de l’avortement. Childfree est donc un manifeste politique : il est radical dans ses prémisses, et entend porter une critique de l’ordre social. Il vise spécifiquement à mettre en lumière la façon dont la société s’approprie le corps féminin comme instrument de reproduction du corps social, en privant les personnes dotées d’un appareil reproducteur femelle du contrôle de leur propre corps.

Présentation de l’auteur·e

Axiel Cazeneuve est un·e chercheur·se et designer militant·e, anarchiste et queer.

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Une réflexion sur « Childfree »

  1. Bonjour!
    Nous avons joué ce GN hier soir, nous étions 6 joueuses en tout.
    Tout s’est bien passé, et on s’est bien amusées, ce qui signe pour moi un jeu réussi. Un grand merci à son auteur·e!

    Voici quelques détails si l’expérience vous intéresse :
    Le dossier de jeu est très bien fait. Je me demandais bien comment ça allait se passer en le lisant, et en fait tout fonctionne très bien.
    Nous avons fait quelques aménagements pendant le jeu, car les joueuses enroulées dans des plaids n’avaient pas très envie de bouger, et la répartition de la parole s’est fait assez naturellement sans formalisme. Cela dépend beaucoup du caractère des joueuses que vous réunirez, et il ne faut pas hésiter à être assez directif s’il y a trop d’interruptions.
    Il faut aussi veiller au temps, qui a tendance à passer très vite! Cela dit si vous passez plus de temps que prévu pour la préparation, il y a des chances que le temps de jeu en soit réduit.
    J’ai joué la personne enceinte, et pris un parti assez osé pour un premier essai : j’ai choisi de jouer un homme trans enceint (étant moi-même une femme cis). Evidemment cela a orienté une partie des discussions, mais je crois surtout (et j’en étais déjà certaine en lisant le dossier) que chaque itération du GN peut porter des discussions et des résultats complètement différents, l’imagination de chacune étant mise à contribution directement pour forger un jeu entièrement collaboratif.

    Je crois que toutes les joueuses ont été plutôt surprises de la teneur du jeu (j’ai l’habitude d’organiser des murders, attention ici ce n’en est pas une!)
    Les rôles se sont répartis très facilement entre nous, nous avons utilisé la technique de lever la main les yeux fermés et à chaque fois une seule personne levait la main, c’était assez étrange.
    La joueuse qui avait choisi le rôle de la morale a été le plus en difficulté. Par chance comme il nous manquait une joueuse, elle a pu se rabattre partiellement sur la maternité. Mais ce sont à mon sens les deux concepts les plus compliqués à jouer dans ce jeu. Finalement la maternité qui est présentée comme plutôt intellectuelle joue énormément sur les émotions, et la morale se retrouve vite coincée dans ses retranchements si on la joue trop strictement. Je conseillerais aux joueuses en difficulté de ne pas hésiter à faire évoluer leurs personnages s’ils se retrouvent coincés dans leurs propres carcans. Cela dit, l’impasse de la morale et la complexité de la maternité font aussi partie des nombreux enseignements de notre jeu d’hier soir.
    Les joueuses ont très bien joué le jeu, un grand bravo à elles. Pour ma part je suis assez contente de mes petits monologues. Je n’étais pas sûre de leur utilité, et au final j’en ai fait je crois quatre ou cinq, à chaque fois que la discussion semblait se retrouver dans une impasse ou une ornière, pour réorienter le débat ou l’élargir, tout en reprenant certains points importants ou drôles.

    Nous avons tout fait tenir en 3h car nous avions certaines contraintes, c’était une bonne durée de jeu au final. C’est tout de même assez intense pour la personne enceinte si elle est également la facilitatrice. Si vous voulez avoir le temps de distribuer des rafraîchissements ou de prendre des photos, je conseille de rajouter une facilitatrice externe. On n’a vraiment jamais trop de MJ!
    Bons jeux à vous.

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